IL N’Y AURA PLUS DE PUPILLES DE LA NATION EN 2021
En conférence de presse hier, les membres du comité d’Initiative pour l’érection du Mémorial-Musée Le Joola ont fait le point sur les activités prévues pour la commémoration du 18e anniversaire du naufrage du bateau

En conférence de presse hier, les membres du comité d’Initiative pour l’érection du Mémorial-Musée Le Joola ont fait le point sur les activités prévues pour la commémoration du 18e anniversaire du naufrage du bateau Le Joola. S’accrochant toujours à leurs revendications relatives à l’érection d’un musée à Dakar et à Ziguinchor, la lumière sur ce drame maritime qui a fait officiellement 1 863 victimes. Ils ont aussi demandé à l’Etat de définir une nouvelle stratégie pour accompagner les orphelins du naufrage jusqu’à ce qu’ils puissent se prendre en charge.
26 septembre 2002. Une date dont se souviendront les Sénégalais jusqu’à leur dernier souffle. Dix-huit ans après cette tragédie, beaucoup de familles des victimes et les rescapés ont toujours le sentiment que ce drame relève de la responsabilité de l’Etat. Alors qu’ils courent derrière un procès et la satisfaction de leurs revendications depuis 18 ans, une autre question est venue s’ajouter à leurs listes de doléances. C’est celle des orphelins du bateau Le Joola déclarés pupilles de la nation qui ont tous déjà atteint l’âge de la majorité cette année, ou même l’ont déjà dépassé. C’est pourquoi le Comité d’Initiative pour l’érection du Mémorial-Musée Le Joola qui tire la sonnette d’alarme a fait savoir qu’en 2021, il ne va plus y avoir de pupilles de la nation relatives à ce drame. « Les pupilles du Joola sont toujours prises en charge mais ne sont pas les seules à être prises en compte. L’agence a intégré les enfants des militaires qui sont tombés à la bataille. D’ici 2021, il n’y aura plus de pupille du Joola, les dernières pupilles auront 18 ans d’ici la fin de l’année », soutient Martine Kourouma qui déclare n’avoir pas été prise en compte par l’Office National des Pupilles de la Nation. Par ailleurs, selon Samsidine Aïdara, sur les 1 900 recensés, il n’y a que 720 qui ont pu bénéficier de la prise en charge de l’Office. Et parmi ces 720, beaucoup, ajoute-t-il, ont été rapidement majeures. «Certains en ont pu bénéficier pendant quelques mois.
En tout cas, cette prise en charge a rapidement cessé. Il n’y a qu’une minorité qui a été prise en charge», renseigne M. Aïdara. Considérant que la responsabilité de l’Etat dans le naufrage du bateau Le Joola est évidente, le Comité d’Initiative pour l’érection du Mémorial-Musée Le Joola exige de l’Etat du Sénégal qu’il continue de les prendre en charge jusqu’à ce qu’ils puissent voler de leurs propres ailes. D’après eux, l’Etat a le devoir de se substituer aux parents qu’ils ont perdus dans le naufrage. « Nous exigeons aussi que ceux qui n’ont pas encore bénéficié de cette prise en charge soient comptabilisés. C’est un droit que l’Etat doit leur accorder. Ces orphelins devraient bénéficier de l’accompagnement de l’Etat tant du côté social qu’éducatif », plaident-ils. Car, d’après Samsidine Aïdara, les textes ont été clairs. Donc, pour lui, l’Etat ne devrait pas attendre que les orphelins viennent vers lui parce que la loi de 2006 a précisé le caractère rétroactif de ce décret. De ce fait, il appelle à l’application des textes comme cela est prévu par la loi. « Il est vrai que l’Office prend en compte les pupilles mais ce n’est pas à elle de déclarer que telle ou telle personne est pupille de la nation. C’est l’Etat qui doit régler cette question », remarque le membre du Comité d’Initiative pour l’érection d’un Mémorial-Musée qui ajoute qu’il n’est pas intéressé par la réforme de l’Office National des Pupilles de la Nation. Et enfin, le comité réclame toujours justice, le respect de la mémoire des victimes, l’érection d’un musée à Dakar, le renflouement du bateau Le Joola, et le devoir de mémoire de consacrer le 26 septembre comme Journée du souvenir des victimes du Joola, entre autres doléances.
ACTIVITES PREVUES CETTE ANNNEE
Pour le dix-huitième anniversaire du naufrage du bateau Le Joola, le Comité d’Initiative pour l’érection d’un Mémorial-Musée, qui regroupe plusieurs associations sénégalaises et françaises de familles de victimes et des membres de la société civile sénégalaise, ne va pas organiser des rassemblements ni à Dakar et à Ziguinchor. Le Coronavirus est passé par là. C’est pour cela qu’il appelle toute la nation à observer sur toute l’étendue du territoire une minute de silence et de prières pour rendre hommage aux victimes du naufrage dont des centaines de corps restent toujours engloutis dans ce bateau. Sur le thème : « Le comportement citoyen toujours en question, 18 ans après », le collectif veut interpeller tout individu, notamment le Sénégal sur sa responsabilité en tant que nation. Ils ont prévu également de diffuser un programme spécial sur leur site.