«IL Y A EU UN LEGER GLISSEMENT A CAUSE DE LA COVID-19»
Serigne Mboup, dg de la Sar, se prononce sur le report du premier baril de pétrole

Invité hier de l’émission le «Jury du dimanche (Jdd)» sur «I-radio»,le Directeur général (Dg) de la société Africaine de raffinage (Sar), Serigne Mboup, a tenu à couper la poire en deux entre la thèse défendue par le président Macky Sall et celle soutenue par la société woodside.
A l’en croire, le président Macky sall n’a pas tort de relever un certain glissement par rapport aux délais qui étaient fixés pour la production du premier baril de pétrole au Sénégal. n’empêche, il estime qu’il n’y a pas de divergences entre la sortie du chef de l’état et celle de la société australienne woodside, l’une des entreprises en charge du champ Sangomar, qui soutient que le projet Sangomar reste en bonne voie pour le premier baril de pétrole en 2023.
Pour le Dg de la Sar, le glissement causé par la Covid-19 n’est pas significatif. Par conséquent, assure Serigne Mboup, la production du premier baril de pétrole au Sénégal est toujours attendu en 2022/2023. «La production est prévue entre 2022/2023. On a intégré les impacts de la pandémie et il y a ce glissement qui est encore contenu dans les fourchettes prévisionnelles parce que le vrai risque aurait été de n’avoir pas levé les fonds auparavant.
Et le Sénégal a eu cette chance formidable d’avoir bouclé tout son processus avant que la pandémie n’inonde le monde en février», a déclaré leDg de la SAR qui se démarque de la position défendue par le Président Macky Sall qui évoque un report de deux ans de la production du premier baril de pétrole.
Dès que le chef de l’Etat a fait cette sortie, la société australienne Woodside a aussitôt réagi, à travers un communiqué, pour réfuter les informations selon lesquelles le Sénégal va retarder ses premiers projets pétroliers et gaziers jusqu’à deux ans en raison de la pandémie de coronavirus. Mieux, l’entreprise a clairement indiqué que les travaux de la phase développement du champ Sangomar ont démarré au début de l’année 2020 et la première production de pétrole est prévue pour 2023. Mais pour Serigne Mboup, il n’y a pas de contradiction. Il ne s’agit pas d’un démenti mais d’un seul et même discours. «Le chef de l’Etat dit dans deux ans, et on a toujours dit 2022/2023.
Donc, conclut-il, Woodside n’a fait que confirmer le Chef de l’Etat. En outre, ajoute-t-il, même si cela change, les autorités en charge de la question vont communiquer. Par ailleurs, indique le patron de la Sar, le pire aurait été qu’avant la pandémie les Décisions Finales d’Investissements (FID) ne fussent pas signées. Parce que, dit-il, si c’était le cas, actuellement, personne n’allait savoir à quelle année on va commencer l’exploitation. «Le Sénégal a eu la chance exceptionnelle d’avoir pu lever tous les fonds et de signer tous les contrats de fabrication. Aujourd’hui, les seuls risques que nous avons, ce sont les impacts sur les délais de livraison », renseigne Serigne Mboup.
En outre, relève-t-il, les plannings de réalisation de développement des projets de Sangomar et GTA ont été un grand succès pour le Sénégal. En général, explique-t-il, les découvertes en eau profonde durent 7 ans pour arriver au « First Oil». Mais, dit-il, le Sénégal a réussi une grande performance de pouvoir boucler en 4 ans tout ce processus avec des décisions qui avaient été prises, mais surtout une volonté politique manifeste d’aller vite. Soubresauts à la Sar Le fonctionnement de la SAR n’a jamais été impacté par les remous qui ont été notés au sein de la société.
A en croire le Directeur Général de la Société Africaine de Raffinage, il n’y a jamais eu de tempête pour menacer l’approvisionnement sécurisé du pays ou tout simplement le fonctionnement continu de la SAR. Par ailleurs, dit-il, même s’il y a des administrateurs qui ont pu être changés, cela reste au niveau du conseil d’administration. Ce qui, poursuit-il, naturellement ne va pas impacter le fonctionnement régulier de la société, et la configuration de la société reste inchangée. En outre, renseigne-t-il, il n’y a aucun risque de pénurie de gaz, de carburant et autres parce que le système d’approvisionnement est sécurisé. Mieux, dit-il, l’argent qui sert à sécuriser l’approvisionnement ne provient d’aucun actionnaire.