«JE CRAINS POUR MA VIE, JE NE MENE PLUS UNE VIE TRANQUILLE...»
Le gynécologue Alphosseyni Gaye, qui avait consulté la masseuse du salon «Sweet Beauté», Adji Sarr, l’accusatrice de l’opposant Ousmane Sonko d’agressions sexuelles multiples et de menace de mort, alerte

Le gynécologue Dr Alphosseyni Gaye, qui avait consulté la masseuse du salon «Sweet Beauté», Adji Sarr, l’accusatrice de l’opposant Ousmane Sonko d’agressions sexuelles multiples et menace de mort, alerte. Harcelé, menacé, persécuté, Dr Alphousseynou Gaye dit craindre pour sa vie.
Le gynécologue Dr Alphousseyni Gaye se révèle au grand jour suite à l’affaire qui a vu la masseuse de «Sweet Beauty», Adji Sarr, accuser le leader du Pastef, Ousmane Sonko, de viols multiples et de menaces de mort. Le gynécologue déclare qu’il ne mène plus une vie tranquille. Depuis l’éclatement de cette histoire, dit-il, il est harcelé, menacé et persécuté de tous bords. «Je suis vraiment fatigué. Je n’ai pas peur de vaquer à mes occupations, mais je crains quand même pour ma vie. Il ne se passe pas une semaine sans que quelqu’un ne cogne mon véhicule. Parfois, je sais que je suis suivi. Je me gare quelque part frayant un chemin libre à la ou les personnes qui me suivent. Parfois, je prends mon téléphone, je le mets dans ma poche, sors de mon véhicule et me mets debout en croisant les bras. Parfois encore, c’est un conducteur qui s’arrête brusquement sans raison devant moi. Heureusement que je reste toujours vigilant et en alerte. Peut-être qu’ils mijotent quelque chose. Je ne sais pas, mais je me prépare toujours en conséquence pour éviter de cogner quelqu’un. Je laisse tout entre les mains de Dieu face à ces harcèlements, ces menaces et ces persécutions de tous bords. J’ai vécu ce dossier (Ndlr: Adji Sarr-Ousmane Sonko). Je connais un peu ce dossier. J’ai eu vraiment peur et je crains pour ma vie. Je vous prends pour témoin pour tout ce qui m’arrivera à l’avenir...», a-t-il confié au site Kéwoulo de notre confrère Babacar Touré.
Harcelé, menacé, persécuté parce qu’il aurait juste établi un certificat médical sans complaisance avec professionnalisme et respect du secret médical, le gynécologue Alphousseyni Gaye s’est confié et prend l’opinion à témoin. Son professionnalisme, depuis quelque temps, est devenu une menace pour sa vie. Une vie qui, après 20 ans passés dans la profession médicale, va basculer en février 2021 suite à un coup de fil reçu de son ami et avocat, Me Pape Samba Sow alias Gaby. Lequel lui a envoyé une patiente qui aurait été violée par le plus grand opposant du pouvoir en place. C’était vers les coups de 19 heures ou 20 heures passé ce jour-là. Au bout du fil, Me Sow lui a d’emblée demandé sa position. «Dr, vous êtes à Dakar ? Oui. Vous n’envisagez pas de bouger ? Non. Pour l’instant je suis à Dakar», a-t-il répondu. Son appelant à l’autre bout du fil lui dit qu’il allait le rappeler. Un appel qui ne va intervenir que le lendemain. Le même avocat rappelle pour lui dire qu’il aurait besoin de lui. «Il me disait qu’il y a une personne en danger qu’il allait m’envoyer. Connaissant les subtilités de la justice, j’avais eu peur de tomber pour non-assistance en danger. Il m’a mis en rapport avec Sidy Ahmed Mbaye qui m’a présenté la fille que j’ai accueillie à l’hôpital (Ndlr: Ex-Cto devenu hôpital Idrissa Pouye (Hogip). J’ai fait le constat». Un constat qui a révélé des affaires dans l’affaire.
Une fille sans détresse qui ne semblait pas être en danger
La première observation du médecin va montrer une fille sans détresse et très calme qui ne donnait pas l’impression d’être en danger alors qu’on lui a parlé d’une supposée agression sexuelle. «Je suis médecin, je suis lié. Je ne peux pas parler de certaines choses. Je ne veux pas parler de la procédure, mais je peux dire que mon métier me permet de dire si c’est une personne en détresse ou une personne très calme. Je veux parler, mais je suis médecin, j’ai prêté serment...Mais je peux dire que j’étais devant une personne très calme qui ne me donnait pas l’impression d’être en danger ou d’avoir été en danger. On me dit que c’est une personne en danger, mais cela me paraissait un peu bizarre quand on m’a parlé d’une soi-disant agression sexuelle».
Ce jour-là, dit-il, il n’y avait pas de rapport médical mais juste un constat suite à la sollicitation de Gaby et de Mamour Diallo qui voulaient savoir le contenu de la note. «L’orthodoxie ne me permettait pas de répondre à la question. J’ai fait un prélèvement pour attendre les résultats qui devaient sortir le lendemain. J’ai également fait une note que j’ai gardée». La note et le prélèvement n’étaient que le début d’un «examen» à différentes épreuves portant pièces à conviction. D’abord le bruit autour de cette affaire très médiatisée, les supputations dans les couloirs de l’hôpital... ne feront guère reculer le gynécologue dans les quelques phrases paraphées dans le rapport médical portant «viol» sur la personne de la masseuse de «Sweet Beauty», Adji Sarr. Comme d’habitude, le lendemain, il est allé au travail. A la descente, vers 17 heures, alors qu’il était déjà en route pour sa maison, la secrétaire appelle pour lui dire que les gendarmes sont revenus avec la fille, Adji Sarr. «J’ai rebroussé chemin. C’était pour une réquisition. Dans une réquisition, on ne pose des questions à répondre avec exactitude. Peut-être que ce n’était pas parfait, mais j’ai essayé. Entre 17 et 18 h, c’était le 3 février 2021. La question m’a été posée, «veuillez examiner X et dire ce que vous avez vu. Après la gendarme avait voulu savoir ce qui se passait, j’ai refusé tout en lui demandant d’aller voir l’officier de police. Elle dit, et si j’ouvre le document ? Elle me dit, je suis gendarme, mais ne m’a jamais présenté de carte. Après, j’ai vu qu’il y avait aussi environ quatre autres gendarmes qui accompagnaient la dame. J’en ai parlé à mon directeur lui disant que ça me semblait lourd. Il me dit Ok, on va suivre. Le surlendemain, il m’appelle pour me demander son nom. Je lui dis que les réquisitions, on en reçoit toujours venant de partout. Il me demande si ce n’est pas Adji Sarr. Je lui dis, exact. Il me dit qu’il y a un bruit autour de ça. A partir de là, ma famille et mes amis commençaient à appeler», a narré le spécialiste en gynécologie qui dit n’être guère ébranlé. «Quand je m’engage, je ne recule pas. Même dans l’équipe médicale tout le monde se demandait ce qui se passait. Mais je ferme les yeux et les oreilles. Je réponds à la justice seulement»
Concernant le rapport médical sur Adji Sarr, Dr Alphousseyni Gaye a choisi de ne répondre qu’au juge. S’agissant de son rôle dans ce dossier supposé de viol, il dit n’avoir agi qu’en qualité de médecin. Et qu’il ne serait lié ni de près ni de loin à cette histoire de sexe. «Mamain sur le Saint coran. Je n’ai jamais su ce qui est à l’origine du problème. Je ne me suis jamais impliqué dans un complot. Le problème, je n’en sais rien. Je n’en fais pas partie. Je suis médecin et on m’a appelé en qualité de médecin», a-t-il juré. Tout comme il a aussi juré n’avoir jamais vu Ousmane Sonko en chair et en os avant l’éclatement de cette affaire l’opposant à la masseuse, cliente reçue pour examen médical. «J’ai vu Sonko la première fois, je le jure devant Dieu, je pense que c’était le 25, 26 ou 27 juillet à Kolda. Elle traversait lors des élections. Sinon, jamais de ma vie en face à face ou au téléphone. Je le jure sur le Saint Coran»
Il n’aurait donc jamais connu Ousmane Sonko ni Adji Sarr avant cette accusation de viol, mais depuis qu’il a établi le rapport médical sur cette supposée agression sexuelle, son quotidien tourne autour du «dossier et la persécution, dit-il.