LA BANQUE MONDIALE PREDIT UNE INSECURITE ALIMENTAIRE
L’inflation des prix alimentaires intérieurs reste élevée à travers le monde. C’est ce qui ressort de l’étude sur la situation d’insécurité alimentaire dans le monde.

La Banque a faitle point sur la situation d’insécurité alimentaire dans le monde. Le document révèle une forte inflation dans la quasi-totalité des pays à revenu faible ou intermédiaire qui ont tous enregistré des taux d’inflation supérieurs à 5%.
L’inflation des prix alimentaires intérieurs reste élevée à travers le monde. C’est ce qui ressort de l’étude sur la situation d’insécurité alimentaire dans le monde. Selon les données de l’institution financière, les prix des denrées alimentaires font état d’une forte inflation dans la quasi-totalité des pays à revenu faible ou intermédiaire. Elles renseignent en effet que 94,1% des économies à faible revenu, 92,9% des économies à revenu intermédiaire de la tranche inférieure et 89% des économies à revenu intermédiaire supérieur ont enregistré des taux d’inflation supérieurs à 5% ; un grand nombre d’entre elles affichant même une inflation à deux chiffres. « La part des pays à revenu élevé touchés par la montée de l’inflation dans l’alimentation atteint désormais 87,3 %. Les pays les plus touchés se situent en Afrique, en Amérique du Nord, en Amérique latine, en Asie du Sud, en Europe et en Asie centrale », ajoute le document.
S’agissant des prix des produits agricoles, des céréales et des exportations, indique le rapport, ceux-ci sont restés relativement stables. A en croire les enquêteurs, l’indice agricole est resté inchangé, tandis que celui des exportations a clôturé à plus 1% et l’indice des céréales à moins 1%. «Les cours du maïs et du blé ont cédé 1% et 2% respectivement, et ceux du riz ont gagné 1%. Par rapport aux prix enregistrés en janvier 2022, les cours du maïs et du riz affichent une hausse de 8% et 13% respectivement, et ceux du blé une baisse de 2% », indiquent les techniciens de la Banque Mondiale. Selon le rapport publié par le Fonds monétaire international (FMI) en décembre 2022, poursuivent-ils, les cours alimentaires mondiaux devraient rester élevés du fait de la guerre, du coût de l'énergie et des aléas climatiques, même si les pressions sur les prix s'atténuent à la faveur des hausses des taux d'intérêt. « Les niveaux de prix records aggravent l’insécurité alimentaire, exacerbent les tensions sociales et grèvent les budgets des pays tributaires des importations de denrées alimentaires », ajoutent-ils.
205 MILLIONS DE PERSONNES SONT EN SITUATION D’INSECURITE ALIMENTAIRE AIGUË
A souligner qu’auparavant, le président de la Banque mondiale, dans un article, a mis en lumière l’impact des prix élevés des engrais, qui vont déstabiliser les cycles agricoles cette année et en 2024, devenant ainsi un obstacle majeur à la production alimentaire dans les pays à faible revenu, alors même que 205 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire aiguë dans 45 pays à travers le monde. A l’en croire, beaucoup de ces pays ne disposent pas de matières premières nécessaires - azote, potasse, phosphate et gaz naturel- ni d’installations de production d’engrais suffisantes pour permettre à leurs agriculteurs d'avoir accès à des fertilisants à un coût abordable. « Ce problème est particulièrement évident en Afrique subsaharienne où les perturbations des exportations d’engrais en provenance du Bélarus et de la Russie et les restrictions imposées par d’autres pays exportateurs frappent de plein fouet les ménages pauvres. Les prix des engrais ont triplé depuis le début de 2020 et restent volatiles, ce qui prive de nombreux petits agriculteurs d’un approvisionnement stable », affirme le président de la Banque Mondiale.