LA CHASSE AUX PROFESSEURS HORS LA LOI À L'UCAD
Tous ceux qui occupaient encore des maisons de fonction à l’Université Cheikh Anta Diop, alors qu’ils sont à la retraite ou en position de disponibilité, sont priés de vider les lieux

La réunion de la commission d’attribution et de changement de logement du 7 juillet a été capitale. Elle a mis fin à une injustice en fixant un délai de 15 jours pour vider les lieux, sous peine de faire recours à la force publique, aux professeurs en retraite qui occupaient illégalement les maisons de fonction pour les affecter aux nouveaux ayants droit.
L’affaire était devenue gênante, difficile à vivre. Elle avait fini de semer la discorde à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar et de mettre le Rectorat dans une position inconfortable. En se plaçant au-dessus et au-dehors de la loi, certains professeurs avaient rompu avec la légalité en vigueur dans ce temple du savoir où la formule «nul n'est censé ignorer la loi» trouve toute son origine. Pourtant, ils ont continué d’accaparer des maisons de fonction, au détriment d'autres ayants droit. Alors qu’en juillet dernier, le recteur de l’époque, Ibrahima Thioub, avait ouvert la candidature à tous les enseignants intéressés pour reprendre ces villas affectées aux seuls professeurs encore en fonction, certains occupants illégaux gardaient encore abusivement les logements.
Et, pour mettre fin à cette anarchie dans la gestion des Résidences universitaires de Dakar, le Rectorat a pris de nouvelles mesures. Tous ceux qui occupaient encore des maisons de fonction à l’Université Cheikh Anta Diop, alors qu’ils sont à la retraite ou en position de disponibilité, sont priés de vider les lieux. Un délai de 15 jours leur a été accordé. Et sans plus, sous peine de faire recours à la loi, à la force publique. «Les concernés ont tous reçu leur attestation d’affectation de logement. Un document sur lequel est mentionné le nom du nouveau locataire et sa profession», ont soufflé des sources universitaires à L’Observateur, avec à l’appui les décisions prises par la Direction de la gestion du domaine universitaire.
Malgré tout, selon les mêmes sources, certains de ces hors-la-loi ont sollicité un allongement du délai, le temps de pouvoir déménager tous leurs bagages. Refusant de céder à toutes pressions ou négociations, le rectorat, par le biais de la Direction de la gestion du domaine universitaire, n’a pas souhaité donner suite à ces demandes, de s’immiscer dans de nouveaux pourparlers qui n’engagent que les nouveaux locataires et les «expulsés». Et si certains professeurs, explique-t-on, ont accordé des délais allant d’un à deux mois à leurs ex-collègues, en revanche, d’autres, qui habitent très loin de l’Université Cheikh Anta Diop, ont tout simplement refusé de donner suite à ces sollicitations. «Comment peut-on occuper, illégalement un logement de fonction depuis plus de quatre (4) ans et venir solliciter une prolongation ? C’est catastrophique. Il faut quitter avant l’expiration du délai de 15 jours», tempêtent des universitaires.
Pour mettre fin aux occupations irrégulières, l’ancien Recteur de l’Université de Dakar, le Professeur Ibrahima Thioub, avait dans la note d’ouverture des candidatures aux logements, fixé le 2 juillet dernier comme date de clôture. Soixante et une (61) maisons de fonction étaient en compétition, dont 31 occupées irrégulièrement par beaucoup de professeurs, anciens doyens de facultés, directeurs d’écoles nationales supérieures ou d’Instituts et même délégués syndicaux. Au moment où, des professeurs de Médecine et autres, qui servent à l’Université et dans les hôpitaux, étaient obligés d’aller trouver des logements privés dans des quartiers éloignés du périmètre universitaire. Une grosse injustice à laquelle le Rectorat vient de mettre fin. Définitivement !