LA JIR REVISITE LES MÉCANISMES D’ÉTHIQUE ET DE PAIX
Les apports des institutions scolaires, islamiques et de la société traditionnelle dans l’instauration de l’éthique et de la paix ont été revisités, samedi, lors d’un panel organisé à l’occasion du 12-ème congrès de la Jamatou Ibadou Rahmane (JIR)

Thiès, 27 mars (APS) - Les apports des institutions scolaires, islamiques et de la société traditionnelle dans l’instauration de l’éthique et de la paix ont été revisités, samedi, lors d’un panel organisé à l’occasion du 12-ème congrès de la Jamatou Ibadou Rahmane (JIR), ouvert, vendredi, à Thiès, a constaté l’APS.
Les panélistes le Professeur Massamba Guéye, le Docteur Babacar Niane de l’Université Iba Der Thiam de Thiès (UIDT) et le Docteur Moustapha Ly avaient traité ces différents aspects à l’Auditorium de l’UIDT, lors du 12-ème congrès de la JIR, axé sous le thème ’’Plus d’engagement et de résilience pour une société d’éthique et de paix’’.
Massamba Guéye est revenu sur la genèse du cousinage à plaisanterie, un mécanisme de paix institué en Afrique l’Ouest au 14-eme siècle, plus précisément en 1326, à l’issue de longues guerres interethniques.
Soulignant la concordance entre la société sénégalaise traditionnelle et l’islam au sujet des valeurs, d’honnêteté de justice, de concorde, le traditionaliste a plaidé la vulgarisation de ces mécanismes de la société traditionnelle dans les écoles.
Cela, sous leurs différentes déclinaisons dans les proverbes, les contes, mais aussi la structuration des rapports au sein de la famille, entre les ethnies, les patronymes, les castes fassent l’objet de cours dans les écoles.
Dr Babacar Niane a, de son côté, évoqué le rôle fondamental de l’éthique dans l’institution scolaire arabo-islamique, la première à s’implanter au Sénégal.
Il a rappelé que des générations entières ont été instruites et formées par les ’’daaras’’ (écoles islamiques) de Pire et Koki qui avaient alors un rang d’université.
Quant à l’école occidentale, française, notamment, elle a contribué à la formation éthique des cadres sénégalais, malgré les objectifs d’assimilation qu’avait le colonisateur en l’introduisant en 1817 à Saint-Louis, a fait valoir M. Niane.
Ce rôle a été plus marqué lorsque l’université de Dakar, la première du Sénégal, créée en 1957, s’est détachée en 1969 des universités françaises.
Soulignant le rôle des institutions islamiques dans l’instauration de l’éthique, le Docteur Moustapha Ly a abordé le contrôle et la sanction dans les institutions islamiques.
Pour ce faire, il a replongé dans les premières générations musulmanes de Médine pour présenter des modèles de gouvernance, un terme tant chanté de nos jours, mais qui n’est pas un principe nouveau en islam, selon lui.
Il a souligné le caractère essentiel de la sanction tant positive que négative pour l’instauration de la paix et de la justice.Tant qu’il n’y a pas de justice, il n’y a pas de paix, a-t-il dit.
’’Quoi qu’on puisse dire, il faut sanctionner car parmi les gens il y en a qui sont enclins au bien, tandis que d’autres sont enclins au mal’’, a-t-il relevé.
La sanction a comme finalités, entre autres, l’expiation des péchés, c’est sa dimension spirituelle, mais elle vise aussi la dissuasion.
L’islam tient toutefois à la préservation de la dignité humaine.
L’universitaire estime que la prise en charge de l’éthique dans la formation est une ’’exigence’’ de nos jours.
Le 12-ème congrès de la JIR a enregistré la participation de membres venus de l’ensemble du pays. Le Cadre unitaire de l’islam, regroupant des confréries et associations islamiques était aussi représenté, tout comme le khalife de Diamal et des pays étrangers, dont le Maroc.
Créée en 1978 à Thiès, la JIR a pour objectif de ’’contribuer à l’instauration d’une société islamique véritable’’. Elle décidé lors de ce présent congrès qui prend fin dimanche, de s’ouvrir aux apports extérieurs, notamment au monde universitaire, a relevé Elhadj Moussa Fall, modérateur de ce panel. Un moment de renouvellement des instances de l’association islamique.