LA MARECHAUSSEE EN ÉBULLITION
La gendarmerie nationale est en train d’être secouée par les violentes manifestations qui sévissent dans le pays

La crise qui secoue le pays n’épargne manifestement aucun pan de la société. Elle a même fait tache dans la gendarmerie qui a connu en son sein une friction, avec la démission du capitaine Omar Touré qui était chargé d’apporter la première convocation au domicile d’Ousmane Sonko. A cela s’ajoute un communiqué qui avertit les casseurs sur d’éventuelles attaques de casernes.
La Gendarmerie nationale est en train d’être secouée par les violentes manifestations qui sévissent dans le pays. Après plusieurs jours d’âpres affrontements avec des jeunes manifestants, et des blessés notés, cette prestigieuse institution n’est pas encore au bout de ses peines. En effet, le capitaine Omar Touré dont le nom apparaît dans les procès-verbaux d’audition de l’affaire Ousmane Sonko-Adji Sarr est sorti au vitriol sur sa page Facebook.
En effet, l’officier de gendarmerie qui était chargé d’apporter la première convocation du député accusé à son domicile soutient : ‘’Je m’appelle Oumar Touré. Mon nom ne vous est pas inconnu car il apparaît dans le procès-verbal de l’affaire opposant mademoiselle Adji SARR à l’honorable député Ousmane SONKO. Je ne suis qu’un capitaine de Gendarmerie, qui est dans l’obligation de parler au risque de ma vie, car à l’impossible nul n’est tenu. Depuis la fuite du procès-verbal concernant cette enquête, je suis suivi par des individus dont j’ignore la vraie motivation jusqu’à ce qu’on m’apprenne qu’il s’agissait des éléments de la Direction Nationale du Renseignement Sénégalais. Pour une affaire privée, j’ai été plutôt très surpris par cette mesure.’’ Capitaine Touré ajoute : ‘’J’ai ainsi saisi ma hiérarchie par correspondance en date du 03 mars 2021 de mes craintes pour ma sécurité et celle de ma famille. Depuis lors, aucune mesure n’a été prise et les individus continuent leur forfaiture en suivant tous mes déplacements, allant même jusqu’à mettre sous écoute mes communications en anticipant tous mes faits et gestes. Ce qui constitue une violation de mes droits constitutionnels.
Tout cela parce que je suis soupçonné à tort d’être à la solde d’un opposant que je n’ai rencontré que le jour de la remise de sa première convocation dont j’étais porteur, donc en faisant mon travail conformément aux ordres de mes chefs.‘’ A l’en croire, tout ce qui lui arrivera ou à un membre de sa famille sera de la responsabilité exclusive de l’Etat du Sénégal et de la Gendarmerie nationale qui n’a rien fait pour faire cesser la violation de ses droits. Qui ne dit mot consent, insiste-t-il. A l’en croire, personne ne peut apporter la preuve matérielle de son contact avec le député Ousmane SONKO hormis pour le motif qu’il a cité. ‘’Rien ne justifie qu’on me surveille comme un vulgaire criminel en tant qu’officier public. Si un officier de gendarmerie peut subir une telle discrimination, pour faire plaisir à un individu, je me demande comment le Sénégalais lamda sera traité.
Toutes ces personnes qui prennent la fonction comme un gagne-pain, en voulant coûte que coûte se maintenir même s’il faut magouiller pour faire plaisir au chef, doivent prendre exemple sur ce qui m’arrive aujourd’hui. Le jour où vous changerez de camp ou soupçonné d’être à la solde d’un opposant, vous subirez le même traitement’’, fulmine-t-il. Il signale qu’il préfère la faim avec la conscience tranquille que l’opulence en perdant son sommeil et sa sécurité’’. Par ailleurs, le désormais ex-capitaine de la gendarmerie demande les démissions du ministre de l’Intérieur, du ministre de la justice et du procureur de la République.
LE HAUT COMMANDANT MET EN GARDE LES CASSEURS
Par ailleurs, les saccages notés lors des violentes émeutes qui ont secoué le pays n’ont pas epargné les brigades de gendarmerie. C’est pourquoi, en perspective d’éventuelles manifestations, les autorités de cette Institution avertissent : ‘’A ce rythme, ces destructions annihileront sans nul doute les efforts fournis durant ces années pour relever le niveau de sécurité des personnes et des bien’’, a prévenu le Haut Commandant de la gendarmerie qui déplore notamment les saccages des brigades de Diaobé. Prêt visiblement à en découdre avec les casseurs, le Haut commandant se veut clair : ‘’Les commandants de caserne ont reçu des instructions pour prendre toutes les dispositions nécessaires à la sauvegarde de leurs cantonnements, conformément aux lois et règlements en vigueur’’, menace-t-il.