LA PLAINTE CONTRE L'IMAMA KA NE RELÈVE PAS D'UNE AFFAIRE INTERCOMMUNAUTAIRE
Entretien avec Ephrem Manga, coordonnateur du collectif « Les Veilleurs », qui a porté plainte contre l’imam Galadio Ka, pour des propos jugés offensants contre les chrétiens, tenus en 2018

Ephrem Manga est coordonnateur du collectif « Les Veilleurs », au Sénégal, qui a porté plainte contre l’imam Galadio Ka, pour des propos jugés offensants contre les chrétiens, tenus en 2018.
Le procès, prévu jeudi 24 septembre, a été reporté au 12 novembre.
En attendant cette audience, Ephrem Manga explique à La Croix Africa la démarche de son collectif.
La Croix Africa : Qu’est-ce que le collectif « Les Veilleurs » ?
Ephrem Manga : Nous sommes des citoyens sénégalais, appartenant à la fraction des 5 % de non-musulmans et qui estimons avoir été brocardés, assez violemment par Ousmane Galadio Ka dans sa vidéo de 2018. Issus d’horizons divers, nous avons considéré les propos de Galadio Ka, au-delà de l’insulte à notre foi, comme une insupportable attaque à la société de tolérance et de coexistence cordiale qui fait la renommée de notre pays. Aussi, chacun d’entre nous a-t-il souhaité porter plainte, à titre individuel, contre le mis en cause. Les faits visés seraient, de notre point de vue, constitutifs d’insulte commise par le biais d’un système informatique envers une personne en raison de son appartenance à un groupe qui se caractérise par la race, la couleur, l’ascendance, l’origine nationale ou ethnique ou la religion ou envers un groupe de personnes qui se distingue par une de ces caractéristiques (Article 431-43 de la Loi-n°-2016-29-du-08-novembre-2016-modifiant-la-loi-n°-65-60-du-21-juillet-1965-portant-Code-pénal).
C’est après avoir lancé une pétition – sur la plateforme change.org – qui a recueilli plus de 2000 signatures, en quelques jours, que nous avons souhaité donner une tournure judiciaire au contentieux qui nous opposait à Galadio Ka. Dès lors, de façon spontanée, tous ceux qui partageaient cette vision, celle de traduire l’auteur des propos insultants devant la Justice de notre pays, ont rédigé une plainte en bonne et due forme pour exercer un droit que la loi sénégalaise reconnaît de façon expresse à ses citoyens. Aussi avons-nous demandé aux concernés des signatures physiques sur la plainte déposée au niveau du procureur de la république.