LA POPULATION CRIE A UNE MONSTRUOSITE ECOLOGIQUE
Regroupées autour d’un collectif dénommé Association pour la Défense, la Protection et la Sauvegarde Ecologique du site de Ndougouman et alentours, elles dénoncent le «projet le plus scandaleux de l’Etat» et interpellent directement le chef de l’Etat.

Les populations de Ndayane sont très remontées contre les autorités étatiques qui veulent ériger un port dans leur localité. Regroupées autour d’un collectif dénommé Association pour la Défense, la Protection et la Sauvegarde Ecologique du site de Ndougouman et alentours, elles dénoncent le «projet le plus scandaleux de l’Etat» et interpellent directement le chef de l’Etat.
Les membres de l’Association pour la Défense, la Protection et la Sauvegarde Ecologique du site de Ndougouman et alentours ne lâchent pas prise sur l’affaire dite du port de Ndayane. Après une première plainte déchirée par le juge du tribunal de Mbour prétextant que l’association n’était pas habilitée à porter plainte, les jeunes, à travers leur avocat Me Doudou Ndoye ont réintroduit une nouvelle plainte. Ils estiment que «la monstruosité d’une telle infrastructure mérite de la part des plus hautes autorités de la patience, de l’écoute, de l’humilité et non une posture d’adversité, d’écrasement et de violence verbale» adoptée par les autorités notamment celles en charge de l’environnement. Ces dernières, soutiennent les populations, ont refusé de donner suite à toutes leurs correspondances.
Dans un communiqué parvenu à «L’As», les membres de l’association dénoncent «la démarche de vanité et d’autorité injustifiable» du directeur du port qui, affirment-ils, a toujours répondu à leur questionnement concernant le projet du port de Ndayane par «des éloges inconsidérés et une posture à plat ventre face à l’investisseur Dp World». Raison pour laquelle ils interpellent directement le chef de l’Etat qui, clament-ils, avait estimé à 450 voire 600 hectares la superficie devant abriter le port. Mais, ils ont été grandement surpris de relever dans un communiqué du service des Impôts et Domaines de Mbour la surface totale retenue pour la construction du deuxième port du Sénégal. «Le document fait état d’une expropriation de 1 200 hectares qui a été annoncée par le Président lui-même, contrairement à sa décision précédente portant sur 600 hectares, au plus», soulignent avec déception les membres du Collectif qui soupçonnent «un inacceptable hold-up de fonctionnaires camouflés et dénués de toute valeur morale».
Dans la même veine, ils regrettent que les études environnementales qui devaient accompagner le projet soient restées à ce jour «dans une insoutenable nébuleuse». Forts de tout cela, ils interpellent directement le président de la République pour que les autorités analysent les conséquences «néfastes» de ce projet qui ne semble pas avoir été mesurées. Entre autres conséquences, le collectif cite une dépossession massive des terres, le mépris des droits des citoyens, l’arrivée de maladies infectieuses et handicapantes dues à de violentes pollutions, un chômage accru, la disparition de la pêche artisanale, la disparition des commerces des femmes de Ndayane-Toubab-Dialaw-Yène, la prostitution, l’errance et la misère.
Par ailleurs, ils invitent Macky Sall à mettre fin à ces méthodes mafieuses, en demandant que soit publiée la liste totale des propriétaires à qui ont été affectés les 1 200 hectares déclarés. «Car, ne pas le faire, c’est laisser l’opacité et la corruption vaincre la lumière», disent-ils avant d’exiger de l’autorité le dialogue, le travail en commun, une étude d’impact et environnementale comme l’exige la loi rendue publique, un contrôle démocratique et un débat à l’Assemblée Nationale sur le sujet, la création d’une commission spéciale pour clarifier l’impact environnemental écologique et social ainsi que le soutien des maires par l’information et non par la cachotterie.