LA POSTE EST AU BORD DU GOUFFRE
Seul opérateur public responsable du service postal universel, le Groupe la Poste est en train de sombrer.

La situation qui prévaut au groupe La Poste inquiète au plus haut niveau les travailleurs de la boite. Dans un communiqué parvenu à «L’As», la Coalition des Confédérations Sénégalaises (Cnts, Unsas, Csa, Cnts/Fc et Udts) interpelle l’Etat sur les difficultés qui ont fini de mettre à genoux l’un de ses plus grands partenaires en termes d’accompagnement des orientations politiques.
Seul opérateur public responsable du service postal universel, le Groupe la Poste est en train de sombrer. En atteste la sortie de la coalition des Confédérations Sénégalaises qui tire la sonnette d’alarme face à cette situation plus qu’alarmante et qui a fini de plonger «les travailleurs dans l’inquiétude et le désarroi total».
A la suite d’un diagnostic, les syndicalistes relèvent plusieurs dysfonctionnements. Ils estiment que le groupe souffre d’un déficit quasi structurel de trésorerie lié à la stagnation du chiffre d’affaires. En plus de cela, Ibrahima Sarr et ses amis évoquent l’explosion des charges salariales de l’entreprise et son endettement insoutenable (35 milliards en 2017). Comme si cela ne suffisait pas, les fonds générés par les activités ne suffisent pas pour couvrir les charges. Cette sortie de la Coalition des Confédérations n’est pas la seule alerte donnée face aux problèmes que traverse Le Groupe la Poste.
En effet, les agents de la Poste étaient montés au créneau pour dénoncer le pillage des caisses du groupe par l’Etat qui a des redevances avoisinant les 42 milliards Fcfa. «L’Etat crève les ressources de la Poste par une accumulation de créances, notamment avec des paiements des bourses de sécurité familiale», avaient fustigé les cadres de la Poste. En réalité, l’Etat a cessé de verser à la Poste la rémunération du service public évalué à 11 milliards Fcfa.
Dès lors, le Cadre Unitaire des Syndicats de la Poste interpelle directement le Président Macky Sall sur la responsabilité du gouvernement eu égard à la nécessité de prendre des mesures urgentes en vue du redressement de la situation de La Poste. Surtout que l’entreprise souffre terriblement de la prolifération des institutions financières avec une «concurrence débordante».
Dès lors, les syndicalistes demandent aux autorités d’axer leurs actions sur les versements de toutes les créances liées aux bourses familiales. Entre autres priorités, la Coalition demande l’application du mémorandum produit par les travailleurs. Dans ce document, ils ont établi un diagnostic assorti de recommandations précises. Et d’autre part, ils préconisent la sensibilisation à temps sur les risques encourus par l’entreprise.
Dans la même veine, la Coalition dénonce les dérives autoritaires du Préfet de Dakar qui, le mardi 22 décembre 2020, en violation du droit de manifestation reconnu aux citoyens par la loi fondamentale, a utilisé la violence policière contre des travailleurs réunis en assemblée générale d’information et de sensibilisation devant la direction générale de La Poste. «La Coalition ne saurait tolérer que l’Etat soit négligeant au point de sacrifier plus de 4 000 emplois dans une entreprise», avertit la coalition des confédérations.