L’ARMÉE RÉCUPÈRE NIAMBALONG ET STOPPE L’ÉCONOMIE DU CANNABIS
Les maquisards ont décampé, laissant derrière eux des munitions de guerre, des vélos, des motos, plusieurs dizaines de sacs de chanvre indien et des hectares de cannabis.

Trois jours après l’assaut contre les hommes de César Atoute Badiate basés dans le Nord-Sindian, la grande muette a annexé les trois positions de Niambalong, Oupeut et Madiédiame. L’armée a aussi mis la main sur des munitions, des engins de liaison, une importante quantité de chanvre indien et des hectares de cannabis. Cette opération met ainsi fin à une activité criminelle de guerre entretenue pour les combattants à travers le trafic de chanvre indien.
Lancée dans la matinée du 7 avril 2022, l’offensive contre la base rebelle de Niambalong et les positions satellites de Madiédiame et Oupeut situées dans la commune de Djibidione (département de Bignona) n’a duré que 72 heures. La détermination de l’armée sénégalaise, durant cette opération de sécurisation, a permis aux soldats de chasser les combattants du mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc) qui étaient sur les lieux, malgré leur tentative désespérée d’opposer une résistance aux Jambaar.
Les maquisards ont décampé, laissant derrière eux des munitions de guerre, des vélos, des motos, plusieurs dizaines de sacs de chanvre indien et des hectares de cannabis. La base rebelle de Niambalong et les positions avancées de Madiédiame et Oupeut qui se trouvent dans le nord du département de Bignona,ont été installées par Paul Aloukassine Bassène. Celui-ci est un lieutenant de César Atoute Badiate commandant de la faction armée du mouvement des forces démocratiques de la Casamance dont l’état-major se trouve dans la forêt de Santhiaba Manjacque (département d’Oussouye), à quelques encablures de la frontière avec la république de Guinée Bissau.
Après le départ de Paul Aloukassine Bassène, un certain Aboughatia a pris les commandes jusqu’au moment où il a été délogé avec ses hommes par les forces de défense. Ces trois cantonnements aujourd’hui sous le contrôle de l’armée sénégalaise étaient parmi les plus importantes sources de revenus du mouvement irrédentiste. Une économie criminelle à terre Au-delà du démantèlement de cette base rebelle et de ses positions satellites, c’est une partie de l’économie de guerre des hommes de César Atoute Badiate qui s’effondre, après cette opération menée par la grande muette. Si de l’autre côté Salif Sadio avait fait du trafic du bois des forêts casamançaises sa chasse gardée, dans cette partie du Nord-Sindian, la culture et le commerce du chanvre indien, développés et entretenus par les combattants du mouvement des forces démocratiques de Casamance, étaient la principale activité économique, en atteste la découverte des centaines de sacs remplis de cannabis et de plusieurs hectares de cette herbe prohibée faite par les soldats. Une bonne partie de ce chanvre indien est écoulée en Gambie et le reste ventilé en Casamance et dans le reste du pays.
Faute d’effectifs conséquents pour l’entretien des champs de cannabis, les rebelles employaient les jeunes des villages riverains et d’autres qui viennent des contrées de la Casamance voire de la Guinée Bissau et de la Gambie comme des saisonniers pour l’arrosage des plantations. D’ailleurs ce petit « eldorado » était appelé « Espagne » par les gens qui s’y rendaient pour travailler dans les champs de cannabis.
En récupérant la base de Niambolong et ses positions satellites et en mettant la main sur une importante quantité de chanvre indien et des hectares de cannabis, l’armée sénégalaise noie l’économie criminelle de guerre entretenue par ce groupe de combattants du MFDC, à travers le trafic international de chanvre indien.