LE BARREAU ENTRE HONNEUR ET DEFI A RELEVER
Le barreau du Sénégal est à l’honneur pour l’organisation du prochain congrès de l’Union internationale des avocats (UIA), prévu du 26 au 30 octobre 2022.

Le barreau du Sénégal est à l’honneur pour l’organisation du prochain congrès de l’Union internationale des avocats (UIA), prévu du 26 au 30 octobre 2022. En perspective de ce conclave devant réunir les représentants des robes noires du monde entier dans la capitale sénégalaise, le barreau a procédé hier, jeudi 15 octobre à Dakar, à l’installation du Comité d’organisation locale du congrès.
A cette occasion, Me Papa Leyti Ndiaye, le Bâtonnier de l’Ordre des avocats du Sénégal est revenu sur le report de ce congrès qui devait se tenir en 2021. Mais pour des raisons liées à la pandémie de Covid-19, il a été renvoyé en 2022. «L’objet est d’installer le Comité local d’organisation du congrès de l’Union internationale des avocats (UIA) qui était initialement prévue à Dakar en octobre 2021, mais que des circonstances que tout le monde connait nous contraignent de (le) reporter en 2022», précise t-il.
En outre, il a magnifié le choix porté sur Dakar pour l’organisation du prochain congrès en 2022. «Nous percevons cette désignation certes comme un honneur, mais surtout comme un véritable défi. C’est la première fois qu’un barreau et une capitale de l’Afrique sub-saharien sont choisis pour un tel congrès. Il faut rendre à César ce qui appartient à César. Je me dois donc, par honnêteté intellectuelle, par honnêteté tout cour, de souligner que la candidature de Dakar et du barreau du Sénégal ont été enfantés, muris et portés au pinacle par mes deux prédécesseurs, les bâtonniers Ahmet Ba et Mbaye Gueye».
A l’en croire, le barreau a commencé son travail bien avant car, dit-il, «nous nous sommes très tôt attelés à mettre en place les bases de l’organisation, en commençant par un arrêté numéro 2020/01/13, portant la création du Comité d’organisation qui a dû être modifié, le 11 mars 2020. Ce que la pandémie n’a toutefois pas émoussé chez la plupart des humains, chez les avocats, chez les membres de l’UIA, c’est cette soif de vie, d’une vie qui se nourrit de rencontres, d’échanges de vives voix, de confraternité et d’amitié charnelle. 2022, c’est à la fois si loin, si près. Si loin par ce que nous avons 24 mois pour tout mettre en musique et si près par ce que le temps passe très vite. C’est fort de l’espoir que la pandémie reculera et s’estompera que le barreau du Sénégal a décidé de poser le premier jalon de ce qui sera UIA Dakar 2022», fait-il savoir. Avant de dévoiler les membres du Comité d’organisation du congrès UIA Dakar 2022 qu’il a eu l’honneur d’installer, en présence des représentants de la Chambre des notaires, du président de la République et du ministre de la Justice. Il s’agit de 18 avocats du barreau qu’il invite à se mettre déjà au travail.
L’UIA, L’AVOCAT DES AVOCATS DU MONDE
Auparavant, il a rappelé les objectifs de l’UIA, une organisation non gouvernementale internationale de professionnels du droit créée en 1927. Elle rassemble 2200 membres individuels et 200 barreaux, fédérations et associations répartis dans 150 pays sur tous les continents. «Elle se dit experte parce qu’elle se soucie au sein de ces Comités scientifiques de groupe de travail des débats juridiques de haut niveau et émet des résolutions touchants les problématiques actuelles auxquelles est confrontée la fonction d’avocat dans le monde, professionnalisant, puise que l’UIA propose tout au long de l’année des séminaires, des formations et autres événements reconnus au titre de la formation continue dans plusieurs pays. Elle est engagée, puisque l’UIA défend des avocats harcelés ou menacés dans le monde par des actions de lobbying, de plaidoyers et dénonce fréquemment les entraves au bon fonctionnement de la justice, des barreaux sont également institués. Elle milite pour le respect de la défense de l’Etat de droit…», explique le Bâtonnier.
Selon Me Papa Leyti Ndiaye, l’UIA saisit l’occasion de ce congrès et l’essence de la profession d’avocat. C’est ainsi, par exemple, qu’à Porto (au Portugal) en octobre 2018, elle a fait rédiger les principes essentiels de la profession d’avocat qui, sans être un code, constitue tout de même un bréviaire puisque ce document développe les 8 axes suivants : «indépendance de l’avocat du barreau, secret professionnel et confidentialité, prohibition et conflit d’intérêt, compétence, dignité probité, loyauté, confraternité, contribution à une administration de la justice et le respect de l’Etat de droit».