LE CETUD HÉRITE DE LA CIRCULATION ET DU STATIONNEMENT DANS DAKAR
Depuis hier, le “D” dans Cetud ne signifie plus Dakar. Dorénavant, il est devenu “Durable”. Cette mutation intervient dans un contexte où le Conseil exécutif des transports urbains de Dakar a déjà manifesté des limites objectives d’ordre institutionnel

Les députés ont adopté hier à l’unanimité le projet de loi portant création du Conseil exécutif des transports urbains durables. En effet, avec ce nouvel organe de gestion et de régulation du transport urbain, le Cetud s’étend au-delà de la capitale et hérite de la gestion de la circulation et du stationnement, faisant ainsi écho à une cohérence entre aménagement urbain et gestion de la mobilité.
Depuis hier, le “D” dans Cetud ne signifie plus Dakar. Dorénavant, il est devenu “Durable”. Cette mutation intervient dans un contexte où le Conseil exécutif des transports urbains de Dakar a déjà manifesté des limites objectives d’ordre institutionnel et financier. Qui plus est, Dakar étouffe à cause d’absence d’une autorité chargée de la gestion de la circulation ou même du stationnement dévolu aux collectivités locales qui malheureusement, la plupart du temps, ne disposaient pas de l’expertise qui sied. C’est donc pourquoi il était nécessaire de procéder à cette mutation pour assurer une prise en compte effective des enjeux de développement durable. Cette évolution institutionnelle est devenue incontournable dans la conception et la mise en œuvre des politiques de transport.
D’après Mansour Faye qui défendait le projet de loi, cette volonté d’inscrire la durabilité au cœur des actions du CETUD est en droite ligne avec les engagements du Sénégal pour l’atteinte des objectifs de développement durable devant permettre de concilier la croissance économique, la préservation de l’environnement et l’équité sociale. “Le Cetud avait son rayon d’action au niveau de la région de Dakar. Aujourd’hui, avec ce nouveau projet de loi, le Cetud étale son assiette au niveau de la région de Thiès et va lui permettre de jouer son rôle d’organisation et de régulation du système de transport au niveau du triangle Dakar-Mbour-Thiès”, s’est félicité le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement qui fait savoir également que des mesures sont en train d’être prises pour des localités comme SaintLouis-Diourbel-Touba.
Par ailleurs, l’adoption de ce projet de loi englobe d’autres innovations à savoir la mise à la disposition de la nouvelle structure de ressources financières pérennes et adaptées à ses nouvelles missions. En outre, il intervient désormais dans le processus de planification urbaine pour une meilleure prise en compte des problématiques de mobilité urbaine entraînant aussi l’élargissement de son périmètre d’actions, à travers notamment l’extension de son ressort territorial à la région de Thiès, pour anticiper la conurbation de l’espace Dakar-Mbour-Thiès et assurer, en particulier, la prise charge correcte de la desserte des grandes plateformes multimodales comme l’Aéroport International Blaise Diagne, les zones économiques spéciales et les pôles touristiques.
Le Cetud aura enfin la possibilité d’accompagner les collectivités territoriales, autres que celles des régions de Dakar et Thiès, dans la définition de stratégies de mobilité urbaine. D’ailleurs, un Plan national de Mobilité urbaine sera défini dans ce cadre. Les innovations de ce projet s’articuleront autour des missions déclinées : élaborer, en rapport avec les services concernés, des stratégies de mobilité urbaine durable ; œuvrer à la modernisation des systèmes de transports publics urbains de voyageurs ; assurer la régulation des transports publics urbains de voyageurs, y compris les taxis urbains ; veiller à l’organisation de la circulation et du stationnement ; assurer un rôle de soutien à l’aménagement urbain.
Le Conseil exécutif des Transports urbains durables (CETUD) contribuera ainsi à faire évoluer la politique des déplacements urbains vers davantage de cohérence entre aménagement urbain et gestion de la mobilité, par une meilleure prise en compte de leurs interactions. Ses organes de gouvernance sont désormais constitués par un Conseil d’Administration (organe délibérant, à la place d’une Assemblée plénière) et une Direction générale (organe exécutif).