LE CUSTRS OBSERVE 48H GREVE GENERALE A PARTIR DU 1ER DECEMBRE
Remous dans le secteur du transport

Que l’Etat se le tienne pour dit. Le secteur du transport connaitra une grève générale d’avertissement de 48 heures à partir du 1er décembre. C’est la volonté ferme affichée samedi dernier à la gare des baux maraîchers de Pikine par le Cadre Unitaire des Syndicats des Transports routiers du Sénégal (Custrs) qui était en assemblée générale.
Prenant la parole au nom du Regroupement des chauffeurs de la région de Dakar, le président de l’aérogare de Petersen Dakar, Pape Sarr, affirme : « Cette grève est celle du sauver ou périr. Celui qui essaye de l’entraver risque de disparaître. Car c’est pour la sauvegarde de notre outil de travail. Nous savons que dans toutes les grèves, le grand problème réside à Dakar, mais nous vous donnons la garantie ferme de notre participation à cette grève pour que l’Etat résolve nos problèmes.»
Pour Alassane Ndoye, cette grève est légitime pour que l’Etat règle leurs problèmes pour toujours. «Mais attention, il faudra vous mobiliser pour être sur vos gardes et faire face à ces autorités blindées mystiquement et armées jusqu’aux dents et prêtes à nous humilier, car elles n’aiment pas le débat contradictoire. Cet Etat est prêt à tout puisqu’il peut envoyer des gens et nous faire le porter le chapeau. Donc soyez prêts à la lutte contre cet Etat qui a laissé en rade notre secteur. Vous avez vu comment Macky a humilié les leaders des centrales syndicales au Palais lors de la remise du cahier de doléance à l’occasion du la Fête du 1er Mai. Cet Etat n’a pas de considération pour les travailleurs. C’est pourquoi, cela fait plus de 5 ans que je ne remets plus de cahiers de doléances. Par conséquent, je vous appelle tous à la mobilisation pour une réussite totale de cette grève générale», a indiqué Alassane Ndoye
Emboitant le pas à son prédécesseur, Ibra Wade soutient : «Des gens réfléchissent et décident à notre place sans nous associer. Aujourd’hui, tout le monde est fatigué dans le secteur du transport routier. Vous allez dans les gares routières, que ça soit l’apprenti, le chauffeur ou un autre acteur du transport routier, tout le monde se plaint.»
Parlant de leur plate-forme revendicative, le coordonnateur du Custrs, Fallou Samb indique qu’elle est axée autour de 10 points. Ces revendications portent entre autres sur le respect des accords conclus entre l’Etat et les syndicats, le retour aux prix des documents administratifs de transport routier pratiqués jusqu’au 27/07/2021, l’arrêt des tracasseries des FDS et des anomalies constatées au Centre de contrôle technique des véhicules automobiles (CCTVA) avec la corruption, les multiples difficultés vécues dans la mise en œuvre du Règlement 14 de l’UEMOA.
DES TRAVAILLEURS DE L’AFTU SE DEMARQUENT DE LA GREVE
Les travailleurs de l’Association de financement des transports urbains (Aftu) sont divisés sur cette grève de 48 heures décrétée par le Custrs. Alors que le secrétaire général du Syndicat des Professionnels du Transport (Spt), Adama Ngom, est monté au créneau pour exprimer sa solidarité au Custrs, ses camarades regroupés autour de l’intersyndicale se sont démarqués de cette mesure. Selon le porte-parole de l’Intersyndicale des travailleurs de l’Aftu, Cheikh Oumar Sow, cette grève ne concerne nullement les travailleurs de l’Aftu. «D’ailleurs, nous demandons à l’Etat de prendre toutes les dispositions requises pour assurer la sécurité de nos véhicules pour la bonne marche du trafic», a plaidé Cheikh Oumar Sow.
Sur les raisons de leur démarcation, Amadou Samb et compagnie soutiennent : «L’Intersyndicale considère que la grève du Custrs ne l’engage pas, car celle-ci ne prend pas en compte les préoccupations des travailleurs et travailleuses de l’Aftu. Nous avons été en grève les 12 et 13 juillet derniers, avec les arrestations de nos camarades, mais aucun des responsables de ce Cadre n’a pipé mot. L’Intersyndicale considère également que le protocole d’accord signé suite à la grève des 12 et 13 juillet 202 est en cours jusqu’au 31 décembre 2021, malgré le non-respect de certaines dispositions du protocole d’accord par certains transporteurs. Donc, il est de notre devoir de respecter les textes, en attendant la date butoir de ce protocole d’accord.»
Toutefois, l’Intersyndicale demande aux parties employeurs signataires de ce protocole d’accord du 13 Juillet de respecter leurs engagements à poursuivre le processus de régularisation des contrats de travail des agents du secteur du transport routier avant la fin de l’année 2021. Elle invite aussi les autorités compétentes à veiller au respect strict de ce protocole d’accord pour l’apaisement de la tension.