LE DANTEC, UN CAS QUI EN CACHE PLUSIEURS AUTRES !
La destruction au motif de la réfection aux normes internationales annoncée de l’hôpital Aristide Le Dantec et tout le bruit qui entoure cette trouvaille des autorités, rappelle bien d’autres cas et des projets de l’Etat

La destruction, déjà effective, en vue de sa reconstruction aux normes internationales programmée de l’hôpital Aristide Le Dantec rappelle plusieurs autres projets controversés annoncés par l’Etat. Seulement, malgré parfois des résistances des populations ou antagonismes avec des acteurs concernés directement, l’Etat a toujours fini par imposer sa volonté, sans que ses initiatives ne soient menées jusqu’à terme.
La destruction au motif de la réfection aux normes internationales annoncée de l’hôpital Aristide Le Dantec et tout le bruit qui entoure cette trouvaille des autorités, rappelle bien d’autres cas et des projets de l’Etat. Souvent annoncés en grande pompe, ces projets et programmes ne sont jamais sortis de terre. Comme dans cette affaire de l’hôpital Aristide Le Dantec, où des informations non encore confirmées ni infirmées font état d’une «volonté de désistement» du bailleur, l’Etat du Sénégal avait annoncé la vente du terrain de la maison d’arrêt de Reubeuss, à Dakar, pour financer la construction d’une autre prison à Sébikotane. Il était attendu la délocalisation de cette maison d’arrêt, située au cœur de la capitale sénégalaise, à des kilomètres du centre-ville, pour mettre un terme à la promiscuité et le surpeuplement carcéral. Plusieurs années se sont écoulées, depuis que l’actuel ministre des Forces Armées, Me Sidiki Kaba, alors Garde des Sceaux, ministre de la Justice, en avait fait l’annonce à l’Assemblée nationale, sans que les détenus ne quittent cette prison.
Autre projet d’envergure, autre sujet à controverse. En 2016, le gouvernement et la mairie de Dakar, dirigée à l’époque par Khalifa Ababacar Sall, étaient à couteaux tirés pour l’aménagement de la Place de l’Indépendance, à Dakar. Pour rendre cette place publique très belle et attrayante, le ministère du Renouveau urbain, de l'Habitat et du Cadre de vie d’alors, sous la houlette de Diène Farba Sarr, avait un concocté un projet avec des investissements estimés à 300 millions de F CFA. Alors que, du côté de la mairie de Dakar, l’équipe de Khalifa Ababacar Sall défendait des investissements qui pouvaient atteindre 4 milliards de F CFA pour le même espace. Le projet de la ville de Dakar fut suspendu par la suite, sans que l’Etat ne réalise, jusqu’à présent, ce qu’il avait prévu sur les lieux.
En centre-ville toujours, un autre malentendu était né de la reconstruction/réhabilitation d’un des plus grands marchés de la capitale, entre le gouvernement et la Ville de Dakar. En effet, la mairie de Dakar s’était opposée à la destruction du bâtiment central du marché Sandaga, «Le Soudanais», en plaidant pour sa réhabilitation car étant classé patrimoine mondiale de l’Unesco. L’Etat finira par forcer le passage. «Le Soudanais», bâtiment mythique du marché Sandaga, a finalement été rasé dans la nuit du jeudi 12 au vendredi 13 août 2021, malgré l’avis contraire des architectes et autres défenseurs du patrimoine classé. Ainsi, le camp du ministère de l’Urbanisme, du Logement, de l’Hygiène publique avait donc remporté la bataille, pour une démolition en vue de la reconstruction à l’identique. Mais, depuis cette démolition, les travaux ne sont pas réalisés. Pis, la Cour Suprême a annulé l’autorisation de démolition. Ceux qui défendaient le maintien de l’édifice ont obtenu l’avis favorable de la justice. Meme si, du bâtiment Le Soudanais, il ne reste des ruines.