LE MINISTERE DE L’INTERIEUR DEMENT ALIOUNE NDOYE
Les chiffres révèlent, selon le commissaire Bakary Malouine Faye, que ceux qui prennent les pirogues en 2020 sont pour la plupart des pêcheurs

Lors de la conférence de presse du gouvernement avant-hier, le ministre de la Pêches, Alioune Ndoye, avait battu en brèche l’hypothèse selon laquelle il y aurait un lien entre la rareté des poissons (conséquence des accords signés par l’Etat) et l’émigration clandestine. Mais de l’avis du commissaire Bakary Malouine Faye, chef de la division Lutte contre le trafic des migrants, qui prenait part à un séminaire organisé par Timbuku institute, les pêcheurs constituent la majorité des candidats à l’émigration clandestine.
Le ministre de la Pêche Alioune Ndoye s’était montré formel lors de la dernière conférence de presse du gouvernement. Il avait soutenu que ceux qui font le lien entre les accords de pêche et l’émigration clandestine sont dans le «raccourci» par rapport à leurs hypothèses. Soit. Mais, Alioune Ndoye devra expliquer pourquoi les candidats à l’émigration irrégulière sont constitués pour la plupart de pêcheurs. Présent au séminaire organisé par Timbuktu Institute sur : «Les vulnérabilités socioéconomiques des jeunes et migration», le chef de la Division Lutte contre le Trafic des Migrants et Pratiques Assimilées (DNLT) a indiqué qu’en 2005 les candidats à l’émigration clandestine venaient de l’intérieur du pays. Mais les chiffres révèlent, selon le commissaire Bakary Malouine Faye, que ceux qui prennent les pirogues en 2020 sont pour la plupart des pêcheurs.
PLUS DE 2000 MIGRANTS INTERCEPTES DEPUIS LE MOIS AOUT
Dans le même sillage, le commissaire Faye souligne que depuis le mois d’aout, plus de 2000 migrants ont été interceptés. Dressant le profil des candidats à l’émigration, il estime que 70% d’entre eux ont un travail. A l’en croire, les raisons pour lesquelles ils tentent l’aventure sont liées à l’insuffisance de ressources halieutiques. «D’autres ont évoqué une pression sociale trop forte », affirme Bakary Malouine Faye qui ajoute que l’Etat ne ménagera aucun effort pour mettre hors d’état de nuire les trafiquants.
BOUBACAR SEYE DEMENT MOISE SARR
Ayant pris part également à la rencontre, le président de «Horizon Sans Frontières» s’est étonné d’entendre le secrétaire d’Etat en charge des Sénégalais de l’Extérieur Moïse Sarr nier l’existence d’un accord entre l’Espagne et le Sénégal sur le rapatriement des migrants. D’après Boubacar Sèye, la vidéo du ministre des Affaires étrangères espagnol qui contredit les allégations de Moïse Sarr est devenue virale dans le net. «Elle dit expressément dans la vidéo que les candidats à l’émigration clandestine sont rapatriés sur la base d’une convention signée avec le Sénégal», clame Boubacar Sèye qui, visiblement ne comprend pas la «mauvaise foi» de Moïse Sarr. Dans la foulée, le président de Horizon Sans Frontières soutient que le secrétaire d’Etat fait dans le dilatoire lorsqu’il parle d’accord intéressant pour les Sénégalais polygames et vivant en Espagne.
A l’en croire, les questions liées à la polygamie ont été réglées en Espagne contrairement à la France. Par ailleurs, Boubacar Sèye propose un changement de paradigme et une révolution socioculturelle en guise de solution au fléau de l’émigration clandestine. «Au Sénégal, l’Avoir a pris le dessus sur l’Etre et il faudra inverser cette tendance», clame-t-il