LE MINISTRE DE LA JUSTICE DEPLORE L'ABSENCE D’HARMONISATION DES ACTIONS
«Renforcer la gouvernance des droits de l'Homme et du Droit international, et faciliter une meilleure coordination et concertation entre acteurs», voilà l'objectif du projet de Stratégie nationale des droits de l’Homme (Sndh).

L’initiative du Conseil consultatif national des droits de l'homme et du Droit international humanitaire (Ccndh-Dih), se tient, pendant deux jours, un atelier de validation du projet de Stratégie Nationale des Droits de l’homme. Le ministre de la Justice, Me Malick Sall qui présidait la rencontre, a déploré l'absence, au Sénégal, d’harmonisation des actions des acteurs qui militent pour la lutte des droits humains des citoyens.
«Renforcer la gouvernance des droits de l'Homme et du Droit international, et faciliter une meilleure coordination et concertation entre acteurs», voilà l'objectif du projet de Stratégie nationale des droits de l’Homme (Sndh).
Ainsi, dans le cadre de son adoption au Sénégal, le Conseil consultatif national des droits de l'Homme et du Droit international humanitaire (Ccndh-Dih) a organisé hier l'atelier de validation du projet. En effet, selon les initiateurs du projet, l’idée d’élaborer une Sndh est née du fait que le Sénégal s’est toujours engagé à promouvoir et protéger les droits de l’Homme et des citoyens à l'instar des grandes démocraties. «Cet engagement s’illustre par le nombre important d’instruments juridiques régionaux et internationaux de protection des droits de l’Homme auxquels il a adhéré et dont la mise en œuvre n’a jamais souffert de manque de volonté ou d’efforts de la part de l’Etat», a indiqué le garde des Sceaux.
Par ailleurs, la gestion des questions de droits de l’Homme au niveau national, par un nombre important d’institutions ou d’acteurs, reflète, de l'avis de Me Malick Sall, la place de choix que l’Etat donne à leur effectivité. «Aujourd’hui en effet, plusieurs acteurs institutionnels et de la société civile œuvrent pour une meilleure garantie des droits fondamentaux des citoyens. Cette diversité d’acteurs est un état de fait dont on ne peut ignorer l’importance pour la consolidation de la démocratie et de l’Etat de droit», soutient le ministre de la Justice.
Cependant, il déplore l'absence d'un véritable cadre stratégique unique de référence dans ce combat pour les droits fondamentaux des citoyens. «Puisque c'est ce cadre qui permet de faciliter l’identification des priorités de l’Etat et même des autres acteurs en matière de politique de promotion et de protection des droits de l’Homme. Dès lors, la conséquence reste une absence d’harmonisation des actions qui pourrait constituer une faiblesse ou un obstacle dirimant à l’efficacité dans les processus de mise en œuvre des droits de l’Homme au niveau national».
La Sndh dont le processus est lancé depuis 2018 constitue, de la part du Ministère de la Justice, une réponse à un besoin de plus d’efficacité dans la gouvernance des droits de l’Homme au Sénégal. «L’heure est venue pour le Ccndh-Dih de mener toutes les réflexions pertinentes et nécessaires pour lui permettre de jouer pleinement le rôle qui lui est dévolu en tant qu’unique structure administrative de l’Etat, faisant office de mécanisme national de rédaction et de suivi de la mise en œuvre des recommandations et décisions des mécanismes internationaux de droits de l’Homme», souligne le ministre de la Justice, Me Malick Sall.