LE PROJET DE LOI SUR LE STATUT DES ENFANTS APATRIDES DÉPOSÉ À L’ASSEMBLEE
Le FSS vient de réaliser une prouesse dans la lutte pour la réhabilitation des droits des réfugiés, demandeurs d'asile et enfants apatrides

Le forum Social Sénégalais (fss) a lancé hier une campagne institutionnelle pour la protection des droits des personnes déplacées-réfugiées, demandeurs d'asile, ou migrantes dans le contexte de la pandémie à coronavirus. Il s’agit d’aller à la rencontre des différentes institutions du pays en charge de la protection et la défense des droits humains. La première rencontre qui a ciblé le ministère de la Justice, puisque le secrétaire d'Etat chargé des droits humains et de la bonne gouvernance a promis de soumettre le projet de loi relatif aux apatrides à l'Assemblée nationale.
Le Fss vient de réaliser une prouesse dans la lutte pour la réhabilitation des droits des réfugiés, demandeurs d'asile et enfants apatrides. En effet, une délégation composée de réfugiés hommes et femmes a été conduite, sous la houlette de Mignane Diouf du Forum Social, au ministère de la Justice. Cette rencontre avec le secrétaire d'Etat a porté sur deux questions principales à savoir la nécessité d'assister ces communautés dans le cadre de la riposte contre la covid. Mais aussi sur le projet de loi portant statut des réfugiés et enfants apatrides.
Concernant ce dernier point, le secrétaire d'Etat auprès du garde des Sceaux, Mamadou Salif Sow, a indiqué à la délégation que ce projet de loi est en cours pour être soumis à l'Assemblée Nationale ce mois-ci. Une décision saluée par Mignane Diouf qui ajoute que beaucoup d'enfants nés au Sénégal ne peuvent pas aller à l'école parce qu'on «considère qu'ils ne sont pas des Sénégalais».
D'où l'intérêt de cette campagne qui vise la prise en compte et la protection des droits des migrants et personnes déplacées dans la riposte à la pandémie de la Covid 19. De manière spécifique, il s'agira d'appuyer les refugiés et demandeurs d'asiles en denrées alimentaires et produits d’hygiène, d’attirer l’attention des décideurs et de toutes les institutions sur la nécessité de prendre en compte les droits des migrants, des réfugiés et demandeurs d'asiles dans les plans de riposte et de résilience à la pandémie de la Covid-19.
Pour Léon TINE Naka, vice-présidente du Comité des femmes réfugiées et demandeuses d’asile, cette rencontre est d’une importance capitale. «Cette situation est plus difficile, parce qu'au Sénégal, nous sommes 14.655 refugiés dont 51% de femmes, 3.776 refugiés dont 2.139 hommes (63%) et 1237 femmes (37%)», souligne Synclair Cotou, président du Conseil des réfugiés au Sénégal.