LE RAFAA INVITE LES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES À RECRUTER DES ARCHIVISTES
L’heure a enfin sonné pour les archivistes de reprendre en main la gestion de l’état civil dans les communes et dans les tribunaux.

Dans les municipalités, la gestion de l’état civil est souvent confiée à des personnes qui n’ont aucune qualification dans les métiers des archives. C’est pourquoi, le Réseau-action de formation Afrique et archives (Rafaa) a plaidé, hier, pour le recrutement des professionnels.
L’heure a enfin sonné pour les archivistes de reprendre en main la gestion de l’état civil dans les communes et dans les tribunaux. Et le plaidoyer est porté par le Réseau-action de formation Afrique et archives qui, avec l’Ecole des bibliothécaires, archivistes et documentalistes (Ebad) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, l’Ecole nationale des Chartes PSL et l’Université Senghor à Alexandrie, organise au Sénégal, du 26 mars au 08 avril 2022, une «École d’été internationale en sciences des archives».
Lors d’un panel organisé hier à l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) dans le cadre de l’évènement, le Directeur de l’Ebad a plaidé pour le recrutement des personnels qualifiés en vue de gérer les archives des municipalités. «Dans les municipalités, il y a beaucoup de difficultés, parce que les recrutements dans les municipalités obéissent souvent à certains critères que nous ne maîtrisons certainement pas. Mais le constat est que dans les municipalités, ceux qui sont préposés à la gestion des archives sont très souvent des gens qui ne sont pas du métier et qui apprennent dans le tas», relève Dr Moustapha Mbengue qui, dans la foulée, souligne l’insertion des archivistes dans les ministères.
De ce fait, il a recommandé aux Collectivités territoriales de recruter les professionnels. «Parce que le recrutement politique, cela peut être bon pour un moment. Mais pour la durabilité de la gestion des archives, ce n’est pas indiqué», a signalé le Directeur de l’Ebad. Revenant sur la pertinence de cette «École d’été internationale en sciences des archives», Dr Mbengue a précisé que l’objectif de Rafaa, c’est d’aller sur place et de former ceux qui sont préposés à la gestion des archives dans les municipalités. «Nos équipes sont prêtes pour aller sur le terrain. Au moins, c’est 121 collectivités locales et 7 greffes qui sont visées dans le cadre de ce projet. Elles vont recevoir nos étudiants et nos collègues pour les former à la gestion de l’état civil. Et cela, aussi bien dans les communes que dans les greffes», a annoncé le Directeur de l’Ebad.
Interpellé sur le fait d’incendier les établissements d’états civils, il estime que les conséquences se font déjà ressentir. «L’état civil, c’est l’acte de naissance, le certificat de mariage, l’acte de décès et autres. Et lorsque des mairies sont brûlées et qu’il n’y a pas d’archivage, c’est très compliqué. Normalement, les registres des mairies, surtout en ce qui concerne l’extrait de naissance, il y a trois volets. Il y a un volet qui est remis au demandeur et un autre conservé à la mairie et une version conservée au niveau du tribunal. Sauf que le tribunal n’a plus de capacité de réception parce qu’il n’y a plus d’espaces pour gérer. Du coup, il y a des endroits où le tribunal ne reçoit plus. S’il se trouve que c’est dans une mairie où il n’y a pas de dépôts au niveau du tribunal, si les pièces sont brûlées, tout est à reconstituer», explique Moustapha Mbengue qui recommande aux Collectivités territoriales de passer à la dématérialisation de l’état civil.