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LE SPECTRE DE LA FAMINE

Secrétaire exécutif du Conseil National de Sécurité alimentaire, Jean-Pierre Senghor dresse dans cette interview, la nouvelle carte de l’insécurité alimentaire au Sénégal. Une dramatique situation, amplifiée par la pandémie du Covid-19

Adama Dieng  |   Publication 21/12/2020

Secrétaire exécutif du Conseil National de Sécurité alimentaire (Secnsa), Jean-Pierre Senghor dresse, dans cette interview accordée à L’Observateur via mail, la nouvelle carte de l’Insécurité alimentaire au Sénégal. Une situation - affectée par la pandémie du Covid-19 - qui aurait été pire si l’Etat n’avait pas initié très tôt l’opération «Aide alimentaire d’urgence»

Quel est l’impact de la pandémie à Coronavirus sur la situation alimentaire au Sénégal ?

Vous comprendrez aisément que, pour un pays comme le nôtre et nous sommes loin d’être les seuls en Afrique de l’ouest et ailleurs, les mesures hardies prises par le gouvernement, dès les premiers cas signalés au Sénégal, en vue de faire face à cette pandémie d’une ampleur inédite ont, tout naturellement, eu des effets imbriqués sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

La crise sanitaire, toujours en cours, a largement affecté les systèmes alimentaires ; elle a, en effet, perturbé les chaînes d’approvisionnement en produits agro-alimentaires, provoqué des pertes circonstancielles de revenus et d’emplois, une réduction des services sociaux de base, parfois une flambée des prix de certaines denrées alimentaires du fait de leur raréfaction.

Heureusement, l’opération «aide alimentaire d’urgence» initiée très tôt  par le gouvernement, via le ministère en charge du développement communautaire, combinée aux actions concertées des acteurs bilatéraux et multilatéraux, de mêmes que celles d’une douzaines d’ONG partenaires, ont permis de juguler l’insécurité alimentaire fortement exacerbée par la survenue de la pandémie à Civid-19.

Aujourd’hui, quelles sont les zones les plus touchées ?

Comme vous devez sans doute le savoir, le SE-CNSA mène de larges enquêtes bisannuelles dont les résultats font l’objet de deux d’ateliers du Cadre Harmonisé d’analyse des zones à risque ainsi que des populations en insécurité alimentaire et nutritionnelles, à l’échelle des 45 départements du pays. Ces deux rendez-vous annuels, communément appelés CH, se tiennent en mars et en novembre de chaque année dans chacun des 17 pays du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest, membres du Réseau de Prévention des Crises Alimentaires (RPCA).

Au Sénégal, le dernier atelier qui s’est tenu du 9 au 14 novembre 2020 à Saly, avec la participation de tous les acteurs majeurs impliqués dans la lutte contre l’insécurité alimentaire au Sénégal, a permis de dresser deux cartes de situations alimentaires du pays.

En période courante (octobre-novembre-décembre), la consommation alimentaire des populations est satisfaisante dans la majeure partie du pays. Sur les quarante-cinq (45) départements analysés, trente (29) départements ont une consommation alimentaire normale (phase minimale), quinze (15) sont en phase sous pression et un en crise. Dans les départements dont la consommation alimentaire est en phase minimale, plus de 80% des ménages ont une consommation normale. Aucun déficit de survie, ni de protection des moyens d’existence n’ont été enregistrés dans ces 29 départements.

En revanche, dans les 15 départements où la consommation alimentaire est dite sous pression comme Salémata, Birkelane, Louga, Vélingara, Ranérou, Koumpentoum, Saraya et Kanel, par exemple, les ménages arrivent à couvrir, certes, leurs besoins alimentaires, mais ne peuvent pas trop se permettre d’autres dépenses sans recourir à des stratégies d’adaptation, c’est-à-dire vendre un bien ou solliciter l’aide d’une connaissance ou d’un membre de la famille, plus nantie.

Seul le département de Matam est répertorié en phase crise, à date; c’est à ce titre que 92 150 personnes, soit 11.518 ménages, auront besoin d’un appui rapide avant la fin du mois de janvier 2021.

Selon le PAM,770.000 personnes seraient en situation d’insécurité alimentaire durant la période de soudure 2020, qu’est-ce que cela veut dire exactement ?

Je signale que le PAM est une des agences du Système des Nations Unies qui a contribué au financement de l’enquête conduite et coordonnée par le       SE-CNSA. Il a également, comme toujours, participé activement à l’atelier d’analyse de ces données, au même titre que les sectoriels et des autres acteurs.

En réalité, bien qu’ayant été gratifié, cette année, d’un hivernage plutôt généreux, le Sénégal a vu la crise sanitaire obérer quelque peu les résultats attendus. Par ailleurs, il est important de souligner que la disponibilité de productions abondantes dans le pays ne signifie pas, forcément, que ces produits agricoles sont accessibles à tous et partout ; des disparités sont à noter dans l’accès à ces productions, selon les terroirs.

Les résultats du cadre harmonisé, indiquent que, bien que ce soit un seul département, celui de Matam, qui est répertorié en phase crise en ce moment, le nombre total de personnes identifiées en phase crise dans les 45 départements est estimé à 516 562 personnes, dont 92 150 à Matam.

En nous projetant à la période de soudure (juin-juillet-août), si aucune action n’est prise en vue de juguler la question, le nombre département en crise passera à quatre (Matam, Ranérou, Salémata et Saraya) et le nombre de personnes affectées par l’insécurité alimentaire atteindra voire dépassera le chiffre annoncé par le PAM. D’où la nécessité d’agir vite ; un Plan national de Réponse (PNR) sera soumis à l’autorité, à ce titre, avant la fin de l’année.

Afin de mieux appréhender ces chiffres, il me semble important de les placer dans un contexte plus général en rappelant la situation de la sous-région à laquelle nous appartenons.

Le dernier RPCA nous enseigne que «pour la deuxième année consécutive, la région doit se préparer à une crise alimentaire et nutritionnelle majeure en 2021. Près de 16.7 millions de personnes ont besoin d’une assistance alimentaire immédiate, dont 9.2 millions de personnes au nord du Nigéria. Environ 1 million de personnes sont en situation d’urgence (octobre-décembre 2020).

Le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire aiguë pourrait passer à 23.6 millions au cours de la prochaine période de soudure (juin-août 2021), atteignant un nouveau pic.

D’ici à juin-août 2021, six pays risquent de compter plus d’1 million de personnes en situation de crise  et au delà : Nigeria (13 millions), Burkina Faso (2.7 millions), Niger (1.7 million), Sierra Leone (1.4 million), Tchad (1.1 million) et Mali (1 million).

Cette situation alimentaire et nutritionnelle sans précédent, est provoquée par la conjonction de chocs, socio-économiques, sécuritaires et sanitaires.

L’inflation continue de frapper durement le Nigeria, le Liberia, la Sierra Leone, la Gambie et la Guinée… »

Toute proportion gardée, je vous fais remarquer que le Sénégal s’en sort plutôt pas trop mal. Nous devons, toutefois, plus que jamais, rester vigilants en agissant encore plus vite, par anticipation, cette année encore; c’est ce que nous commande notre mission de veille et d’alerte.

Qui sont les plus concernés par cette situation ?

Les populations les plus affectées par l’insécurité alimentaire sont, naturellement, celles déjà vulnérables, les moins résilientes aux chocs de toute nature (climatique, économique, sanitaire, etc.).

Où en est le Plan national d’urgence pour la sécurité alimentaire (Pusa 2020)?

Le Plan d’Urgence Sécurité Alimentaire 2020, élaboré et mis en œuvre par le gouvernement, suite la survenue de la pandémie à covid-19, a bel et bien tenu ses promesses. L’Etat a conduit une action précoce, dès avril 2020, ce qui a permis de réduire considérablement les effets de la crise sanitaire sur les populations les plus vulnérables et au delà. Un consortium de six ONG (OXFAM, ACF, PLAN International, CRS, Word Vision et Save the Children) a accompagné le gouvernement dans le mise en œuvre du PUSA 2020 avec des opérations d’appui aux populations cibles qui se sont poursuivies jusqu’en octobre dernier.

Selon toujours le rapport d’octobre du PAM, 45 957 personnes ont été assistées en septembre, contre 59 400 en octobre, qu’est-ce qui explique cette augmentation ?

Oui, le PAM n’a pas été en reste dans la mise en œuvre du PAUSA 2020, il s’est, dès le départ, joint aux efforts de l’Etat et des autres acteurs impliqués dans la lutte contre l’insécurité alimentaire. Les chiffres cités, là, représentent, en réalité, le nombre de personnes appuyés par le PAM en septembre et en octobre derniers dans ses zones d’intervention, ce qui fait un total de 105 357 personnes de plus qu’il a directement soutenues au cours de ces deux mois.

Quelles sont les projections en termes de sécurité alimentaire pour le Sénégal ?

Malgré la situation pas très rassurante qui se profile en 2021 pour le Sahel et l’Afrique de l’ouest et dont a fait largement écho le RPCA, du fait de la crise sanitaire qui ne semble pas connaître son épilogue, au delà des mesures urgentes à prendre, sans attendre, en vue d’éviter une soudure difficile, le Sénégal, s’engage résolument et travaille en conséquence à assurer sa souveraineté alimentaire. C’est donc un glissement qui s’opère lentement, mais sûrement, il n’est pas que sémantique, mais plutôt la manifestation voire la concrétisation progressive d’un engagement politique affirmé en la matière. Il ne saurait en être autrement d’ailleurs, au regard d’un des enseignements majeurs que nous devrions tous tirer de cette crise sanitaire : produire ce que nous consommons en investissant massivement dans l’agriculture (productions vivrières) et le développement rural.

Apporter des réponses économiques durables à cette problématique humanitaire par l'investissement et l’innovation dans la construction de Terroirs résilients et par ricochet de ménages résilients aux chocs aussi bien climatiques, économiques, sociaux et sanitaires. C’est à la fois, le gros enjeu auquel nous devons faire face et le défi majeur que le pays se doit de relever au cours des 5 prochaines années.

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