LES IMMEUBLES DES LIONNES FONT PEUR AUX RIVERAINS
Des marteaux, des ouvriers au sommet des immeubles, c’est la triste scène qu’offre la démolition des immeubles des HLM Hann Mariste.

Des marteaux, des ouvriers au sommet des immeubles, c’est la triste scène qu’offre la démolition des immeubles des HLM Hann Mariste.
Communément appelés Immeubles des Lionnes, les immeubles des Hlm Hann Mariste sont en train d’être démolis. Si un accord a été trouvé entre la direction de la Sn HLM et les propriétaires des appartements, force est de reconnaître que la façon dont les travaux sont conduits laisse les résidents perplexes. En effet, alors qu’on attendait des machines dédiées à la démolition, en lieu et place, ce sont des ouvriers qui sont sur place. Le décor frise le ridicule. Avec de gros marteaux, ils se relaient sur le toit des immeubles. Des coups forts sont donnés au plafond sans respect des normes de sécurité. Une scène qui ne manque pas d’attirer l’attention des passants et riverains. «Ce n’est pas normal. Il devrait y avoir au moins une ceinture de sécurité puisque les morceaux de pierre viennent de partout », se désole un passant surpris par une motte de pierres.
BUSINESS PARALLELES
Du côté de l’immeuble G situé non loin du terrain de Basket, c’est un petit fil rouge qui délimite l’espace. Mais il est tellement mal installé que les voitures qui passent dans cet axe très fréquenté n’hésitent pas à l’emprunter. « J’ai failli me faire briser le pare-brise. Je ne savais pas que les gens étaient en train de démolir. C’est de justesse que j’ai échappé au pire », dit cette dame au volant d’une Hyundai. Sur place, même si des agents de sécurité sont préposés autour des immeubles, tout est anarchique. Pendant que des ouvriers s’affairent à démolir, des ramasseurs de ferraille défient les lois de la sécurité. Ils n’hésitent pas à pénétrer dans des zones où les démolisseurs sont en pleine action. « C’est un gros business qui est là. Les agents de sécurité sont au cœur d’un business qui ne pas son nom. En effet, les ferrailleurs ne sont pas tous autorisés à entrer dans les chantiers, mais avec la complicité de certains agents, ils peuvent entrer. En échange, ils leur donnent une certaine somme », révèle cet habitant du quartier. Mais le business ne se limite pas à la ferraille.
En effet, si certains ont pris la peine de démonter fenêtres, portes, climatiseurs..., d’autres ont amené juste l’essentiel, laissant sur place cadres de portes, étagères. Mais ici rien ne se perd. En effet, le décor en dit long devant la plupart des immeubles. « Je suis vendeur de carreaux au Parc de Lambaye. J’ai embauché deux jeunes qui sont chargés de décapiter les carreaux. Je les range par sac. La plupart d’entre eux sont restés entiers, ça se vend facilement », explique ce vieux, regard attentif sur ses employés du jour.
Selon lui, c’est en collaboration avec un des responsables de la sécurité qu’il a décroché ce marché qu’il dit très rentable, même s’il refuse d’avancer des chiffres. Non loin de là, des fenêtres, cadres de portes tout en aluminium sont superposés. Téléphone à l’oreille, cet homme de taille élancée attend l’arrivée d’une L200 pour transporter ses bagages. « Je suis en chantier à Thiès. J’avais prévu d’attendre quelque temps avant d’attaquer tout ce qui est porte et autres. Mais quand un ami m’a parlé de cette opportunité, je n’ai pas hésité. J’ai pu avoir trois portes en aluminium, avec leurs cadres, des fenêtres, le tout à moins de 250 000 francs cfa », révèle-t-il.
ET D’APRES LUI, ILS SONT NOMBREUX A AVOIR PROFITE DE CE MARCHE BON PRIX
Quoi qu’il en soit, cette approche que beaucoup trouvent très informelle a fini de semer le doute dans l’esprit des propriétaires des immeubles. « On nous avait parlé d’un dépolissement-reconstruction, mais ce qu’on a vu jusqu’ici ne nous rassure pas. S’ils sont incapables de mobiliser des matériels de haut niveau, pensez-vous qu’ils soient en mesure de faire des immeubles comme ils l’ont annoncé ?» s’interroge ce résident.