«LES INCENDIES DANS LES MARCHES SONT CAUSES PAR LES COMMUNES»
Sans mettre de gants le sous préfet de Dakar-Plateau, Djibril Diallo, alias « Jack Bauer » pointe un doigt accusateur sur les collectivités locales d’être à l’origine de la recrudescence des incendies dans les marchés de la capitale.

Sans mettre de gants le sous préfet de Dakar-Plateau, Djibril Diallo, alias « Jack Bauer » pointe un doigt accusateur sur les collectivités locales d’être à l’origine de la recrudescence des incendies dans les marchés de la capitale. Le chef de l’exécutif de Dakar-Plateau évoque d’autres problème sur bains comme l’insécurité galopante et l’encombrement des rues.
L’As : qu’est-ce qui fait qu’il y’a autant d’incendies dans les différents marchés du pays ?
DJIBRIL DIALLO: Les maires ne jouent pas leurs rôles. Les incendies qu’il y a dans les marchés sont causés en grande partie par les collectivités locales qui installent les marchands ambulants. Ces derniers une fois qu’ils s’acquittent de leurs taxes se trouvent dans une situation de légitimité alors qu’ils ont des installations à titre précaire et révocable. L’autre constat désolant est qu’une fois que les maires en caissent la taxe municipale, ils ne contrôlent plus rien. Pourtant, c’est aux maires que reviennent le nettoiement, la sécurisation, l’installation des bouches d’incendies et la libération des voies d’accès dans les marchés. Les volontaires qui font office de vigiles sont souvent complices des vendeurs. Les branchements clandestins qui sont monnaie courante dans les marchés multiplient les risques d’incendies. Les marchés aussi ne sont pas organisés, il y règne un désordre indescriptible
Il y a des marchés où l’on vend du gaz, des cacahuètes, où il y a un restaurant, un atelier de tailleur, de la papeterie, un vendeur de charbon, cela pose problème. Avec tout ce cocktail, le risque est permanent. Malheureusement cette occupation anarchique de l’espace est difficile à régler. Cela pose un problème que j’appelle les Sms (Sécurité, mobilité et de salubrité). En terme de sécurité, les ambulances ont du mal à se faufiler pour amener les malades à bon port. Quand il y a un incendie, les sapeurs-pompiers arrivent à temps mais ils ont toutes les difficultés pour atteindre la cible. Toujours, en matière de sécurité, il y a la fréquence des vols à l’arrachée, la vente de drogue et la prostitution. Il y’a aussi la pollution sonore et atmosphérique.
qu’en est-il de la mobilité et de l’insalubrité dans la capitale ?
La mobilité est un problème. Toutes les personnes qui viennent faire leurs courses dans les marchés à bord de leur véhicule n’arrivent pas à circuler. Ainsi, les usagers perdent énormément de temps.
Et quelles solutions préconisez-vous pour régler ces situations ?
L’Etat doit prendre à bras-le corps cette situation. Il faut une réorganisation et une restructuration et un zonage des marchés. Dans un marché, il doit y avoir des zones où l’on vend de la viande, de la papeterie, des tissus etc. Il faut que les marchés ouvrent et ferment à des heures précises. Il faut un temps pour le nettoiement, le contrôle des installations de la Sénélec, il faut également des bouches d’incendies. Maintenant ceux qui sont sur la voie publique doivent quitter. Il faut que les gens restent dans leur cantine. L’autre solution est qu’il faut que les voies d’accès soient règlementées. Les branchements aussi doivent être règlementés et que le nettoiement soit permanent. Les centres commerciaux prennent rarement. La privatisation des marchés est une solution d’avenir. Mais au préalable, il faut former les commerçants à la gestion d’un établissement marchand. Bref, il faut une révolution mentale et mettre fin à l’informel.