LES MISES EN GARDE DU KHALIFE GENERAL A L’ETAT
La ziarra annuelle de Léona Niassène, prévue vers mars 2021, aura forcément lieu. Le Khalife général de la cité religieuse de Kaolack, Cheikh Ahmed Tidiane Niass «Oumaïma», semble catégorique.

Alerte ou mises en garde contre toutes mesures étatiques pouvant impacter ou compromettre la tenue de la ziarra annuelle 2021 de Léona Niassène, en cette période marquée par la 2e vague de Covid-19 ? En tout cas, Cheikh Ahmed Tidiane Niass «Oumaïma» prévient que l’événement religieux, prévu vers mars prochain, aura bel et bien lieu. Mieux, le Khalife général de la cité religieuse de Kaolack menace d’envoyer des ‘’djinns’’ au palais au cas où une décision d’interdiction de l’événement religieux venait à être prise. Aussi interdit-il à la Police tout accès à sa cité religieuse.
La ziarra annuelle de Léona Niassène, prévue vers mars 2021, aura forcément lieu. Le Khalife général de la cité religieuse de Kaolack, Cheikh Ahmed Tidiane Niass «Oumaïma», semble catégorique. Histoire de prévenir des incidents du genre de ceux qui ont fait suite à la convocation du vice-imam de la grande mosquée de Léona Niassène à la Police centrale de Kaolack, en mai 2020, pour avoir bravé l’interdiction des prières de vendredi en public dans les lieux de culte ou une manière de mettre en garde l’autorité ?
En tout cas, lors d’une rencontre religieuse, dont l’enregistrement vidéo fait le tour de la toile, le Khalife général a engagé le chef de l’État, Macky Sall, à ne pas interdire cette manifestation religieuse, pour un quelconque prétexte. «Je voudrais faire savoir au président de la République (Macky Sall) que pour notre ziarra de cette année, toute personne qui se lèvera pour nous l’interdire, nous lui ôterons la vie. Moi qui vous parle, j’ai des soldats ‘’djinns’’. Et si le président en doute toujours, ces djinns vont dormir au palais. Et j’ai entendu dire que Kayi a voulu organiser un gamou cette année, mais le préfet a envoyé sur place des gendarmes pour l’interdire. Je trouve que c’est de la forfaiture. Le président de la République a fêté, il n’y a pas longtemps, son anniversaire ; et pourtant il y avait du monde, avec des chants et des danses. Alors, pourquoi organise-t-il des anniversaires et interdire nos gamous ? C’est anormal! Le président de la République nous doit respect et considération… », a déclaré le guide religieux, d’un ton ferme. Et Cheikh Ahmed Tidiane Niass d’insister, tout en se faisant plus menaçant : «cette ziarra, nous l’avons reportée l’année dernière par courtoisie. Mais, cette année-ci, nous allons l’organiser, de gré ou de force. Et si le président de la République veut se battre avec des ‘’djinns’’, il n’a qu’à essayer (de nous en empêcher). J’interdis aussi les policiers d’entrer à Léona Niasssène. Si un homme en tenue y met le pied, il sera transformé en âne. Les djinns vont aussi transformer leurs véhicules en des insectes… Le président de la République a suivi les Français dans ce qu’ils veulent, jusqu’à se faire gratuitement des ennemis...», a-t-il prévenu. Avant de relever : «je suis maintenant contre lui (Macky Sall). Je voulais lui demander une audience, mais maintenant je n’en ai plus l’intention. Et s’il me sollicite pour une audience, je vais la lui refuser. Il a oublié son compagnonnage avec l’ancien Khalife, El Hadji Ibrahima Niass…», a-t-il dit.
Cette sortie intervient alors que la 2e vague de la Covid-19 se fait de plus en plus menaçante, avec la propagation du virus ayant entrainé la réactualisation de certaines décisions restrictives notamment le respect obligatoire des gestes barrières et l’interdiction de rassemblements au niveau des espaces publics et privés, et la variante du virus découverte en Angleterre commence à gagner d’autres pays. Soit aussi quelques mois après les incidents de mai 2020 qui sont encore frais dans les mémoires.
En effet, la convocation du vice-imam de la grande mosquée de Léona Niassène à la Police centrale de Kaolack, pour avoir violé l’interdiction des prières de vendredi en pleine période d’état d’urgence assortie de couvre-feu, avait poussé des milliers de talibés à prendre d’assaut le Commissariat central et le domicile du Khalife général qui avait accompagné Mouhamed Ibrahima Niass (l’imam de la grande mosquée) à la Police. Au sortir de leur tête-à-tête avec les enquêteurs, le 8 mai 2020, les deux guides religieux, ovationnés par les talibés qui scandaient le nom d’Allah et celui de Mame Khalifa Niass... avaient clairement signifié que Léona Niassène ne comptait pas fermer sa mosquée ; donc ne va pas se conformer à la décision des autorités visant à lutter contre la propagation de la Covid-19.
SOUTIEN DES FAMILLES RELIGIEUSES
Même si l’imam de la cité, qu’il avait autorisé à diriger la prière du vendredi, avait été relâché après son audition, la Police, au nom de tous les musulmans du pays, Thierno Cheikhou Oumar Bachir Tall, suite à ce qui s’est passé à Kaolack (Léona Niassène), a manifesté sa solidarité au Khalife Cheikh Ahmed Tidiane Niass et à tous les Khalifes du Sénégal. «Ce n’est pas de notre intérêt qu’un de nos Khalifes soit importuné. Tout ce qui affecte un guide religieux touche inévitablement les autres parce que c’est une seule famille. Eux tous adorent le même Seigneur, Allah (SWT) et ont la même référence, le Prophète Mohamed (PSL)», avait soutenu le petit-fils d’El Hadj Oumar Foutiyou Tall.