LES MOTS ET MAUX DES PERSONNES HANDICAPEES
«Notre société considère les personnes handicapées comme des gens qui n’ont aucun rôle à jouer, dans le développement du pays».

«Notre société considère les personnes handicapées comme des gens qui n’ont aucun rôle à jouer, dans le développement du pays».
Ce cri de cœur a été lancé en cette Journée Internationale des handicapés, par le président de la Fédération des personnes handicapées du département de Guinguineo, Cheikh Kouta, à l’occasion de la journée internationale des personnes vivant avec un handicap, célébrée hier, jeudi 3 décembre 2020. Ce dernier appelle les autorités à plus de considération. Selon lui, les handicapés sont en majeure partie oubliés dans les politiques publiques. «La plupart des obstacles auxquels font face les personnes handicapées au Sénégal concernent l’accès aux infrastructures publiques, à l’éducation et à l’information. Il est très difficile d’accéder aux transports et aux édifices publics», a-t-il signalé.
Dans les rues de Dakar, des centaines de personnes handicapées mendient. La plupart d’entre elles, sont assises dans des fauteuils roulants improvisés ou se déplacent avec des béquilles. Les moins chanceuses traînent à terre sur leurs mains et leurs genoux au risque de se faire piétiner par des chauffards. Cheikh Kouta dénonce cette image hideuse. Pour lui, le fait de considérer les handicapés comme des «poids morts encombrants» doit cesser. «Le gouvernement a tout simplement oublié les handicapés. Il n’y a pas le moindre projet ni programme en notre faveur. Les seules lois qui ont été votées en notre faveur ces dernières années restent non appliquées. En conséquence, les handicapés n’ont pas d’autre choix que de mendier. Et c’est encore plus difficile dans ce contexte de Covid-19», a-t-il décrié.
«RECONSTRUIRE EN MIEUX - VERS UN MONDE POSTCOVID-19 INCLUSIF, ACCESSIBLE ET DURABLE»
Pour l’édition 2020, le thème retenu pour cette journée est : «Reconstruire en mieux - Vers un monde post-COVID-19 inclusif, accessible et durable». Selon l’Organisation des Nations Unies (ONU), l’inclusion du handicap est un aspect essentiel du respect des droits humains, du développement durable et de la paix et de la sécurité. Elle est essentielle à la promesse inscrite dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030, à savoir ne laisser personne de côté. L’engagement pour la réalisation des droits des personnes handicapées n’est pas seulement une question de justice mais un investissement dans notre avenir commun. Suffisant pour qu’António Guterres, le Secrétaire général de l’ONU déclare, dans son message publié à cette occasion : «Pendant que le monde s’efforce de se relever de la pandémie, nous devons garantir que les aspirations et les droits des personnes en situation de handicap seront pris en compte et dûment respectés dans un monde post-COVID-19 qui devra être inclusif, accessible et durable. Cette ambition ne pourra être réalisée que si des consultations actives sont menées avec les personnes en situation de handicap et les organisations qui les représentent.»
CHIFFRES DU HANDICAP
L’ONU renseigne que sur le milliard de personnes en situation de handicap, 80% vivent dans des pays en développement. On estime que 46% des personnes âgées de 60 ans et plus sont en situation de handicap. Une femme sur cinq est susceptible de se retrouver en situation de handicap au cours de sa vie, et un enfant sur 10 vit avec un handicap. Selon les estimations, 15% de la population mondiale vivent avec un handicap. L’épidémie de Coovid-19 a un impact disproportionné sur les personnes en situation de handicap, lit-on sur le site des Nations unies.