LES TALIBÉS, CETTE FRANGE DE LA SOCIÉTÉ À SOUTENIR !
L’heure est aux décisions ! Face à la menace sanitaire du coronavirus (Covid-19), le président de la République vient d’édicter des mesures d’urgence prescrites dans l’intérêt de la santé publique.

Le chef de l’Etat vient d’annoncer une série de mesures qui consistent à freiner la propagation de la Covid-19, à travers une batterie de décisions qui ont rencontrés l’adhésion des chefs religieux, des autorités administratives locales et des populations. La bonne conformité des différentes mesures reste tout de même un défi à satisfaire dans le secteur du transport en commun, les cérémonies familiales (baptêmes, mariages et funérailles) et les «daaras» où les talibés attendent d’être soutenus.
L’heure est aux décisions ! Face à la menace sanitaire du coronavirus (Covid-19), le président de la République vient d’édicter des mesures d’urgence prescrites dans l’intérêt de la santé publique. Ces décisions du président Macky Sall ont trouvé l’adhésion de nombreuses couches de la société notamment des chefs religieux qui, après les avoir appréciées, les ont acceptées et entendent s’y conformer, «dans le sens de l’intérêt général des populations. Car les mesures ne visent, en effet, qu’à endiguer l’expansion de la maladie». Dans la région de Matam, la grande motivation des religieux s’est illustrée par le report de plusieurs cérémonies religieuses parmi lesquelles, la Ziarra du saint-homme d’Ourossogui, Thierno Aliou Thiam…
Toutefois, face aux risques courus afin de prévenir et de limiter les conséquences des menaces possibles sur la santé de la population, les dispositions sont pour le moment quelque peu mitigées dans certains secteurs. Sur ce registre, il est aisé de constater que des actions d’appoint attendent d’être déroulées à l’endroit des transports en commun qui sont trop ouverts, sans mesures expressives. A cela s’ajoutent, les baptêmes, mariages et funérailles qui pêchent intensément d’avec les règles de distanciation sociale non respectées.
L’EQUATION DES TALIBES, DANS LES RUES !
Si les talibés des «daaras» (écoles coraniques) formels ont la chance de pouvoir bénéficier d’un certain accompagnement des pouvoirs publics, plusieurs autres talibés attendent d’être soutenus. Il s’agit de ces petits enfants souvent mal vêtus ou mal chaussés, à la merci des saletés, des bactéries ou de la poussière, partout omniprésents, passant de longues heures dans les rues à mendier.
«Aux regards des mesures, des sensibilisations plus accrues devraient être déroulées dans les daaras traditionnels qui doivent aussi bénéficier d’équipements comme des kits d’hygiène, des nattes et des effets de toilette», explique Ouztas Sall, qui n’a pas manqué de signaler les difficultés auxquelles ce secteur est confronté. Affirmant que «les conditions de vie et d’hébergement de certains daaras sont exigües et insalubres et que de nombreux talibés souffrent de grave malnutrition et de maladies».
Plusieurs observateurs qui se sont prononcés sur la pertinence des mesures de lutte contre le coronavirus, pensent que «des actions fortes devraient être promulguées à l’endroit des talibés, dans le cadre de leur propreté hygiénique et environnementale, au nom de la protection des droits des enfants».