LES USAGERS DE DAKAR/CASAMANCE ENTHOUSIASTES DE RETROUVER LA TRANSGAMBIENNE
Au «garage Bignona» de Grand-Yoff, les véhicules-horaires qui relient Dakar et les régions du Sud (Ziguinchor, Kolda, Sédhiou) saluent la levée des restrictions imposées par la lutte contre la Covid-19 en Gambie,

Au «garage Bignona» de Grand-Yoff, les véhicules-horaires qui relient Dakar et les régions du Sud (Ziguinchor, Kolda, Sédhiou) saluent la levée des restrictions imposées par la lutte contre la Covid-19 en Gambie, entrainant du coup la réouverture des frontières et le trafic routier sur la transgambienne. Le dé-confinement total de la Gambie et la réouverture des frontières terrestres et maritimes gambiennes, avec effet immédiat, annoncée par le président Adama Barrow, à travers un communiqué, vendredi dernier, n’a fait que des heureux du côté des transporteurs et des voyageurs. Et cela, à cause de la longue distance, des pertes de recettes et de temps et des difficultés notées lors du trajet Dakar/Casamance en passant par Tambacounda, appelée corniche.
A 15 heures 30 minutes à la Zone de Captage ! Sous un soleil de plomb, le «garage Bignona», du nom de cette gare routière implantée à Grand-Yoff et point de départ et d’arrivée de nombreux bus horaires desservant plusieurs localités des trois (3) régions de la Casamance naturelle, grouille de monde. Les bus de transport en commun privés de voyageurs qui font la navette entre Dakar et ces régions du Sud (Ziguinchor, Kolda et Sédhiou et leurs terroirs) sont alignés selon la destination.
Des clients sont assis sous les tentes ou hangars des vendeurs de billets ; d’autres sont devant leur bus en train de négocier le prix des bagages que de nombreux apprentis ou «coxeurs» se chargent de ranger soigneusement sur les porte-bagages ou dans les soutes (malles) des véhicules. Bourama Sané, chauffeur de son état, qui fait le trajet Dakar-Ziguinchor loue l’ouverture de la frontière gambienne qui va mettre fin au calvaire des voyageurs le long de la corniche de Tamba.
Selon M. Sané, le contournement par RN1 leur a fait «perdre beaucoup d’argent et de temps. Car, en quittant Dakar à 17 heures, pour Ziguinchor, en empruntant la transgambienne, l’on arrive 8 heures du matin ou sans panne, après avoir passé la nuit au poste frontalier de Keur Ayip. Et les dépenses du véhicule pour le voyage tournent autour de 130 mille F CFA au moins 150 mille F CFA au plus. Mais si c’est la route de Tamba, les dépenses varient entre 240 mille F CFA et 250 mille F CFA.
Compte non tenu des pannes récurrentes sur la route du fait de la chaleur et de la longue distance. Et pour la corniche, si on quitte Dakar à 17 heures, l’arrivée sera à 14 heures le lendemain», informe le conducteur. Et, «sur la route, l’on est obligé de s’arrêter plusieurs fois pour permettre aux voyageurs de faire une pause parce qu’a un moment donné, les deux chauffeurs sont fatigués», fait-il savoir. Un des responsables du garage de Kolda, Adama Guèye, abonde aussi dans le même sens. «On préfère que les voitures passent en Gambie parce que cette route est plus courte. La route de Tamba est plus difficile sur tous les plans, et tous les véhicules qui quittent Dakar passaient par Kolda. Et même si le bus n’est pas rempli, tu es obligé de partir car c’est un horaire. Et cela nous faisait perdre beaucoup d’argent». Quant aux voyageurs rencontrés, ils se disent satisfaits. Selon eux, le passage par la transgambienne est très économique en termes de coût et de temps. Parce que le contournement par Tambacounda coûtait 9000 F CFA alors que si c’est par la transgambienne, le prix du ticket de transport (billet) leur revient à 6500 F CFA.
Pour rappel, depuis le 19 mai, en raison de la pandémie de la Covid-19, le président gambien, Adama Barrow, avait fermé les frontières de la Gambie pour circonscrire la propagation du virus. La Gambie étant une enclave à l’intérieur du Sénégal, dont les populations notamment de la Casamance ont recours à la transgambienne pour rallier la capitale Dakar et d’autres localités du centre et du nord, les chauffeurs qui font ce trajet ont été obligés de contourner le pays de Barrow pour emprunter la route nationale numéro 1 (RN1) via Tamba, appelée corniche.