«L’INDISCIPLINE SÉNÉGALAISE EST NOTRE PREMIER ENNEMI»
Le Général Mansour Seck suggère l’implication des populations dans la lutte contre le terrorisme

Regroupant les partis comme la Ld, Aj/Pads/A, le Pit, Udef Mbolomi, le Rta-S et la Conscience Nationale pour le Nouvel Ordre, la Confédération pour la Démocratie et le Socialisme (Cds) a organisé samedi dernier une conférence publique sur la sécurité. Lors de cette conférence qu’il a animée autour du thème : «La sécurité, un défi central pour tout développement», le Général Mansour Seck suggère l’implication des populations dans la lutte contre le terrorisme. Il propose aussi que les marabouts édifient les fidèles sur le vrai sens de la religion musulmane et que les sociologues fassent une analyse scientifique des causes de la radicalisation des jeunes.
Dans un contexte marqué par la recrudescence du terrorisme, de la violence et des meurtres, la Confédération pour la Démocratie et le Socialisme (CDS) a décidé de sensibiliser ses militants et les populations sur des questions relatives à la sécurité extérieure et à la sécurité intérieure. Et il est revenu au Général Mansour Seck de faire un cours magistral sur ces questions, notamment sur la sécurité et le développement. Selon l’ancien Chef d’état-major général des Armées (Cemga), il ne peut pas y avoir de développement sans la sécurité.
De ce point de vue, il estime que les populations doivent se sentir toutes concernées par la lutte contre le phénomène de l’insécurité, notamment le terrorisme, pour qu’il y ait succès. «Il ne faut pas attendre qu’il y ait la guerre pour équiper les uns et les autres.
Pour éviter la surprise qui a anéanti la première puissance militaire du monde lors de l’attaque du World Trade Center, les populations doivent être impliquées. Il faut que les populations se disent que cette guerre ne se limite pas seulement aux forces de défense et de sécurité. Parce que si on prend l’exemple de ce qui s’est passé au World Trade Center, on était en présence d’une guerre asymétrique. En fait, ce ne sont pas des bataillons qui se confrontent, mais c’est plutôt des petits groupes de 19 personnes qui ont attaqué la plus grande puissance aussi bien militaire qu’économique du monde. Donc aucun pays n’est à l’abri », clame le Général Seck.
Si tous les citoyens se considèrent comme des soldats de la nouvelle guerre en apportant par exemple des renseignements, tranche-t-il, on peut se protéger de ce mal. «Dès lors, il faut développer cet esprit de coordination, pour restreindre le terrain de manœuvre des éventuels terroristes. Mais tant qu’on n’aura pas cette paix telle que nous l’avons jusqu’ici, on ne peut pas avoir de développement», indique le conférencier.
Le Général Mansour Seck souhaite également l’implication des chefs religieux dans la lutte contre le terrorisme. «Il est bon, dans l’interprétation du Coran, que les connaisseurs réels puissent dire la vérité aux populations sur la religion. Parce que les terroristes ont leur interprétation de la religion. Il tuent au mois de Ramadan leurs frères musulmans simplement parce qu’ils n’ont pas la même interprétation. C’est pour cela que les vrais marabouts, qui connaissent la religion, doivent dire ce qu’elle est réellement», dit l’ancien Cemga qui invite également les sociologues à étudier notre société d’une manière objective et scientifique pour savoir ce qui peut amener un jeune à être frustré. «Ils devront également étudier les aspects environnementaux, sociaux et familiaux des jeunes qui ont été radicalisés. Il ne faut pas s’arrêter à les mettre en prison», souligne le Général Mansour Seck.