L’INTERSYNDICALE DES TRAVAILLEURS EN EAUX TROUBLES
En plein Forum mondial de l’eau, les travailleurs de la société en charge de la distribution de l’eau potable au Sénégal (Sen’Eau) sont dans le désarroi.

L’intersyndicale des travailleurs de la Sen’eau, constituée du Sates, du Sutes, de l’Utis/Unsas, a fait face à la presse hier pour annoncer son deuxième plan d’action. Ce, suite à ses bisbilles avec la directrice générale Jahny Arnal qui évite, selon elle, le dialogue avec les syndicalistes pour vider les points du mémorandum de 2019.
En plein Forum mondial de l’eau, les travailleurs de la société en charge de la distribution de l’eau potable au Sénégal (Sen’Eau) sont dans le désarroi. Depuis son accession à la tête de l’entreprise en janvier 2020, la directrice générale Jahny Arnal n’a pas daigné les représentants syndicaux pour discuter avec eux du mémorandum déposé sur la table de son prédécesseur. Le point essentiel de ce document porte sur l’augmentation des salaires à hauteur de 40%.
Hier, l’intersyndicale est montée au créneau pour annoncer la mise œuvre de la seconde phase de son plan d’action. Celui-ci consiste, selon Ahmadou Dieng, «à saisir la direction générale du travail et de la sécurité sociale par une notification de conflit collectif. Dans le cas où une non-conciliation sanctionnerait ces négociations, un préavis de grève sera déposé afin d’amener la Sen’eau à apporter des solutions aux véritables préoccupations des travailleurs».
D’autant que l‘intersyndicale avait tiré la sonnette d’alarme lors de son point de presse du 14 mars 2022. Elle avertit l’opinion que les conséquences de son mouvement d’humeur seraient de la seule et unique responsabilité de la direction générale de la société.
Mais depuis cette date, la directrice générale n’a apporté aucune réponse concrète au premier point du mémorandum des travailleurs de 2019 à savoir : « une augmentation des salaires à hauteur de 40%. En lieu et place, c’est une direction générale qui nous annonce des déficits répétés dans ses résultats, ce qui était prévisible pour toute entreprise qui démarre», souligne Ahmadou Dieng, porte-parole de l’intersyndicale. «Mais ce que Mme Arnal ne dit pas, c’est l’augmentation considérable de son chiffre d’affaires avec le démarrage de l’usine de Keur Momar Sarr 3, l’arrivée de 100 mille M3/jour, et la seconde phase de 100 mille m3 attendus dans quelques semaines», tonnent ElHadji Malick Guèye et Cie. Les camarades d’Elimane Diouf fustigent aussi la démarche de la direction générale de la Sen’eau. « Le nouveau gestionnaire tend à bafouer les acquis des syndicalistes notamment la demande d’augmentation des salaires de 40% ».
A côté de cela, les travailleurs s’émeuvent du manque de conciliation de leurs vis-à-vis afin d’apaiser la tension sociale qui prévaut dans la société nationale de l’eau. «Le Directeur des Ressources Humaines et de la Transformation (Drht) préfère instaurer la ruse et la division des acteurs comme mode de négociation. C’est le lieu de dénoncer ces méthodes d’un autre âge qui sont contraires au modèle de dialogue social de longue date dans notre pays et particulièrement dans notre entreprise depuis près de 30 ans. Les sacrifices consentis par le personnel n’ont pas été reconnus et rétribués à leur juste valeur par la direction», pestent les syndicalistes.