LA DEPOLLUTION DE LA BAIE DE HANN VA COMMENCER
Longtemps annoncé, c’est ce vendredi que débutera le démarrage effectif des travaux de rénovation de la baie de Hann. ceci, après 22 ans de programmations jamais tenues par les différentes directions qui se sont succédé à la tête de l’Onas

Les populations riveraines vont enfin pouvoir afficher un large sourire. Longtemps annoncé, c’est ce vendredi que débutera le démarrage effectif des travaux de rénovation de la baie de Hann. ceci, après 22 ans de programmations jamais tenues par les différentes directions qui se sont succédé à la tête de l’Onas (office national de l’assainissement du Sénégal).
Ceux qui ont aujourd’hui cinquante ans et plus seront révulsés en découvrant la baie de Hann. L’une des plages les plus belles et les plus courues de la capitale de la période de notre indépendance jusque dans les années soixante-dix -quatre-vingt a le visage dégradé, balafré, ridé et subit une grande pollution qui dure depuis plus de 20 ans. Un environnement des plus révoltants si bien que la plage, qui était la plus attrayante du pays, est devenue infréquentable depuis quelques années. L’endroit est devenu le dépotoir d’ordures des riverains et de déchets des industries qui se trouvent dans le voisinage. Qui dit baie de Hann parle presque d’un Mbeubeuss 2.
La pollution y est telle qu’elle donne la nausée. La saleté est partout, des flaques d’eau débordent des égouts en plus de l’huile des industries installées dans le secteur qui forme une nappe visqueuse. La belle baie de jadis a perdu tout ce qui faisait son charme jadis et est devenue un dépotoir. Les odeurs sont pestilentielles et l’environnement répugnant. Triste sort pour ce lieu paradisiaque qui était un vrai bijou, un don de la nature avec un port naturel, le calme de l’environnement, sa nature poissonneuse avec du sable fin et blanc sur une plage bordée de cocotiers au Sud de la presqu’ile du Cap-Vert. Mal entretenue, hyper-polluée, la baie est devenue aujourd’hui impropre, pour ne pas dire dangereuse, à la pêche et à la baignade.
L’odeur des algues qui pourrissent indispose les riverains. Des algues qui consomment l’oxygène disponible, ce qui rend la baie invivable pour beaucoup d’espèces marines. C’est ce qui fait que sa pollution est devenue une bombe écologique, une menace sur la santé publique et une cause de paupérisation des riverains. L’idée de la dépolluer est agitée depuis des années sans concrétisation Les populations de la localité de Yarakh avaient en juillet 1988 alerté sur la dégradation de la baie.
Quatorze ans après, sous le régime de Me Wade, plus précisément le 22 février 2002, un premier conseil interministériel a été consacré à la baie de Hann sous la présidence du premier ministre de l’époque, Mame Madior Boye. Hélas, rien n’avait été fait par la suite. La pollution gagnait de plus belle. C’est le 19 janvier 2009 que la première convention de financement avec l’Agence Française de Développement (AFD) et la Banque Européenne d’investissement (BEi) a été signée. Là également, plus de paroles que d’actes. C’est sous l’actuel régime que les choses ont commencé à bouger. Mais à pas de caméléon. Puisque le 21 juillet 2013 une visite guidée a été effectuée par l’alors ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Oumar Guèye. Puis il y a eu la tenue de deux conseils interministériels dirigés respectivement par les anciens premiers ministres M. Abdoul Mbaye et Mme Aminata Touré. Et en juillet 2016, un conseil présidentiel a été consacré à la baie. Pour dire que le projet de dépollution de la baie de Hann a accompagné l’Onas depuis sa création. Car, le 14 septembre 2018, une signature de convention de financement avec le Royaume des pays Bas a été faite. Cela avec la nouvelle direction dirigée par Lansana Gagny Sakho.
Ce vendredi 25 septembre 2020, en tout cas, verra le démarrage effectif des travaux de la baie de Hann. Le directeur général de l’Office national d’assainissement du Sénégal (Onas) a décidé d’en finir avec ce projet auquel les Sénégalais tiennent tant pour que la baie retrouve son lustre d’antan. Le projet de dépollution de la baie de Hann, de par sa taille, sa complexité, le nombre d’entreprises qu’il va engager et de chantiers ouverts simultanément dans un environnement urbain encombré, va demander à l’Onas de mobiliser du personnel expérimenté pour répondre efficacement aux sollicitations multiples qu’il va générer quotidiennement, mais surtout pour tirer profit de cette expérience pour se développer.
Le projet sera une occasion pour l’Onas de se renforcer et capitaliser de l’expérience dans ses deux (2) métiers actuels sur les systèmes d’assainissement collectif. L’Onas, en tenant compte de ses nouvelles orientations stratégiques, profitera du projet de DBH pour développer et mettre en place les structures adaptées à ses besoins nouveaux et grandissants avec des outils ciblés et efficaces dans la gestion de patrimoine.
Finalement, il aura fallu 22 ans pour qu’une direction générale démarre enfin les travaux tant attendue pour restaurer la dignité d’une baie à laquelle les Sénégalais sont si attachés. Ce qui est à saluer !