LUTTE CONTRE LES CAPTURES ACCIDENTELLES DES TORTUES ET OISEAUX DE MER
Les décideurs invités à renforcer les mesures réglementaires

La Journée mondiale des Pêches célébrée le 22 novembre a servi de cadre aux organisations de protection des tortues et oiseaux de mer pour rappeler l’urgence de faire évoluer les législations en faveur de ces espèces emblématiques pour la biodiversité. Selon Ahmed Diamé, coordonnateur du projet Bycatch à BirdLife International, il est urgent de mettre en place des mesures d’atténuation pour contribuer à endiguer le fléau que constituent les captures accidentelles.
Les organisations qui militent pour la bonne gouvernance des pêcheries ont invité les gouvernements à renforcer les mesures réglementaires de protection de ces espèces emblématiques de la biodiversité afin d’éviter leur capture par les navires de pêche.
En effet, les captures accidentelles des espèces vulnérables comme les oiseaux et les tortues de mer sont considérées comme l’un des principaux facteurs qui menacent la rentabilité et la durabilité des écosystèmes marins. A ce titre, elles sont, à ce jour, l’un des grands sujets de préoccupation des organisations de gestion des pêches. Elles constituent non seulement une menace pour la biodiversité marine, mais elles affectent également les moyens de subsistance des pêcheurs. « Si nous saluons les efforts de protection des oiseaux et tortues de mer dans la plupart des pays membres de la Commission sous-régionale des pêches (CSRP), nous déplorons néanmoins l’absence de réglementation visant à pré- venir leur capture accidentelle lors des opérations de pêche industrielle aussi bien des flottes nationales que celles de longue distance. Il est important d’encourager ces Etats à améliorer leurs législations. C’est là le principal plaidoyer que nous entendons lancer », a indiqué Ahmed Diamé, coordonnateur du projet Bycatch à BirdLife International, à l’occasion de la journée de sensibilisation sur l’importance de lutter contre les prises accidentelles, qui s’est tenue avant-hier, mardi 22 novembre, au port de Dakar.
« A travers le projet Bycatch et pour la première fois dans la région, les captures accidentelles des oiseaux et tortues de mer dans les pêcheries industrielles sont systématiquement collectées et traitées grâce au réseau d’observateurs formés et équipés, dans les différents pays de la CSRP. Ceci permettra bientôt, de déterminer les captures accidentelles dans les principales pêcheries de la région », ajoute M Diamé.
Selon lui, il est donc urgent de mettre en place des mesures d’atténuation pour contribuer à endiguer le fléau que constituent les captures accidentelles. Et pour cela, dit-t-il, les Etats doivent jouer un rôle fondamental en faisant évoluer les règlementations tant nationales que régionales. Lancé en 2017, avec l’appui financier de la Fondation MAVA, le projet « Réduction des prises accidentelles d’oiseaux et de tortues de mer dans les pêcheries industrielles en Afrique de l’Ouest » ou « Projet Bycatch », est la première initiative, dans l’espace CSRP, à aborder la problématique des prises accidentelles des oiseaux et tortues de mer dans les pêcheries industrielles de la région en proposant des solutions techniques et légales.
Son objectif vise à établir un cadre opérationnel pour la réduction des prises accidentelles des oiseaux et tortues de mer dans les pê- cheries industrielles en Afrique de l’Ouest et le mettre en œuvre dans 7 pays de la région dont le Cap Vert, la République de Guinée, la Guinée Bissau, la Mauritanie, le Sénégal, la Sierra Leone et la Gambie.