MBALLO DIA THIAM DEMANDE UNE EVALUATION GLOBALE DES PRECEDENTES DOLEANCES
Cela ressemble aujourd’hui à un éternel recommencement avec des revendications qui ne sont presque jamais satisfaites

Leurs cahiers des doléances connaissant chaque année le même sort, à savoir qu’ils dorment dans les tiroirs des ministères, le secrétaire général adjoint de la nouvelle Fédération générale des Travailleurs du Sénégal (Fgts-B), Mballo Dia Thiam, propose une évaluation globale des précédentes doléances pour une solution définitive à cet éternel recommencement..
Cela ressemble aujourd’hui à un éternel recommencement avec des revendications qui ne sont presque jamais satisfaites. Pourtant les travailleurs sont obligés le 01er mai de chaque année de sacrifier au rituel du dépôt auprès du président de la République de leurs cahiers des doléances. «On a un sentiment d’un éternel recommencement», soupire le secrétaire général adjoint de la Fédération générale des Travailleurs du Sénégal (Fgts-B), une nouvelle centrale syndicale.
En effet, indique-t-il, « chaque 01er mai ou à la veille de chaque fête du Travail, si on faisait une évaluation globale pour voir l’évolution positive de certains points de revendication ou l’application des accords, on n’en serait pas là. Malheureusement, on se rend compte que cet exercice relève presque de la ritournelle», se désole Mballo Dia Thiam.
Pourtant, bien que sachant que cela ne servira à rien, à chaque fois, les leaders syndicaux sont «obligés» chaque d’aller déposer leurs cahiers de doléances au niveau de l’administration. Les centrales sont en effet tenues d’écrire noir sur blanc leurs préoccupations, notamment les difficultés rencontrées au quotidien dans leurs lieux de travail. Des revendications qui font souvent l’objet de grèves ou de mouvements d’humeur. Des sujets qui, pour la plupart, selon M. Thiam, ne font pas l’objet d’accords au niveau sectoriel encore moins au niveau supérieur de l’Etat. «Mais si nous arrivons à grappiller quelques points, c’est parce que nous pensons que l’exercice en vaut la chandelle», dixit le président de l’Alliance «And Guëssëm».
Pour M. Mballo Thiam, «mieux vaut avoir une satisfaction à moitié que de ne pas avoir un seul accord signé et matérialisé». Une conviction qui semble bien justifiée eu égard aux acquis obtenus et concernant surtout le plan de carrière de certains agents de santé dans les accords du 25 avril 2022 portant formation complémentaire des techniciens supérieurs pour régulariser leur situation administrative.
«Cette formation c’était pour combler le gap de connaissances et de compétences pour les hisser à la hiérarchie A2 avec la casquette d’administrateurs de soins ou d’administrateurs des services de santé pour ceux qui sont dans des fonctions administratives de gestion. C’est une excellente chose d’autant que, quand on est dans la hiérarchie A2, on est déjà à la maitrise. Ce qui veut dire que l’infirmier d’Etat ou la sage-femme avec la licence, bac plus 3, peut gravir les échelons jusqu’au doctorat sans aller à la faculté de médecine et de pharmacie. Aujourd’hui, au niveau du Cames, il est possible d’arriver par cette voie jusqu’à l’agrégation. Je pense que, tant que ces agents ne pouvaient pas accéder à la hiérarchie A, ils ne pouvaient pas aspirer à diriger dans ce pays. Parce que quand on n’est pas de la hiérarchie A, on ne peut être ni ministre ni directeur ou autre. Aujourd’hui, on peut prétendre diriger les directions régionales de la santé. Parce qu’il s’agit de gérer la santé des populations. Hormis cela, pour ce qui concerne les autres hiérarchies, le ministre a accepté de combler le gap pour les assistants infirmiers qui constituent une masse très importante, ils pourront rallonger leurs études d’une année pour être classés à la hiérarchie P4. Ils pourront aussi continuer leur plan de carrière. C’est valable aussi pour les aides sociaux qui seront versés dans les corps des assistants infirmiers, tout comme aussi les infirmiers brevetés. Aussi, des écoles de santé, telles que les écoles en maintenance hospitalière seront érigées en écoles d’ingénieurs. Tout comme aussi l’Endss et l’Entss qui vont basculer dans le système LMD. Récemment l’Endss a été mutée, elle est au niveau de l’université de Dakar. Un plus par rapport au plan de carrière de manière globale», se félicite le secrétaire général du Sutsas.
Mballo Dia Thiam s’est aussi réjoui du système de rémunération avec les «augmentations substantielles et inédites» obtenues par les travailleurs de la Santé. «Maintenant, le seul problème, c’est qu’il y a des catégories qui n’ont pas perçu cette augmentation. Depuis le 31 mai 2022, nous sommes en train de pousser le bouchon. D’où nos 11 plans d’action, et récemment une grève.
A l’appel du Premier ministre et des ministres sectoriels de la Santé et des Collectivités territoriales, nous avons levé le pied parce que les autorités travaillent là-dessus pour une mise à niveau. Pour nous, il ne s’agit pas de réparer une injustice pour en créer une autre. Tant qu’il y aura un agent ou des groupes qui doivent percevoir ces augmentations et qui ne les perçoivent pas, nous avons un devoir de lutter pour la justice et pour l’équité dans nos rangs. On est en train de mener le combat, et nous pensons que ce 1er mai est une belle occasion pour le chef de l’Etat de pouvoir régler définitivement ce problème», déclare le secrétaire général du Syndicat unique des Travailleurs de la Santé et de l’Action sociale. Qui demande plus d’efforts de la part des syndicats pour une meilleure prise en charge des préoccupations des travailleurs. Des travailleurs qui, face au renchérissement du coût de la vie, demandent surtout une revalorisation salariale et de meilleures conditions de travail.