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PÉRIL SUR LA LIBERTÉ SYNDICALE

Dans un pays où le chômage sévit, les représailles contre les délégués syndicaux sont devenues monnaie courante, transformant l'exercice d'un droit constitutionnel en acte de bravoure parfois suicidaire

Amadou Camara Gueye  |   Publication 14/04/2025

Bien que garantie par la Constitution, le Code du travail et les traités internationaux, la liberté syndicale est de plus en plus menacée au Sénégal, au vu et au su de tous. 

“Tout travailleur peut adhérer librement à un syndicat dans le cadre de sa profession.” Ce droit du travailleur garanti par la Constitution et les traités internationaux n'a jamais été autant foulé aux pieds au Sénégal. Dans certaines entreprises, les employeurs étouffent systématiquement toute tentative des travailleurs à se regrouper et à créer un syndicat. Ceux qui bravent l'interdiction sont souvent victimes de représailles, qui peuvent aller jusqu'au licenciement. Journaliste, Ankou Sodjago a été licencié de son entreprise, à la suite de la mise en place d'un syndicat. Il revient sur les péripéties ayant mené à la création d'un syndicat dans leur boite.

‘’Pendant deux ans, tout était bloqué, jusqu’à ce que trois d’entre nous prennent leurs responsabilités. Mais beaucoup de collègues refusaient de se joindre à nous, par peur ou par loyauté envers l’employeur’’, raconte-t-il. 

Avec ce syndicat, ils espéraient défendre leurs droits dans leur entreprise, œuvrer pour l'amélioration de leurs conditions. Finalement, cela s'est révélé être source de problème. Par des subterfuges, l'employeur a fini par licencier deux d'entre eux. Ankou s'est senti désabusé, abandonné par les siens. Le Syndicat des professionnels de l'information et de la communication (Synpics), souligne-t-il, les a certes soutenus, mais c'était d'un soutien très faible.  ‘’Ils nous ont pris un avocat, ont fait un communiqué, mais j'ai l'impression qu'ils nous ont abandonnés en cours de route. Ils ne sont pas allés jusqu'au bout, à mon avis”, lâche-t-il un peu amer. 

La crainte de représailles étouffe la liberté syndicale 

Les représailles contre l'exercice de la liberté syndicale ne se limitent pas au secteur de la presse. C'est valable dans presque tous les secteurs de la vie professionnelle. Dans l’enseignement privé, par exemple, les syndicats sont rares ou dormants quand ils existent. Les enseignants ne s’y rallient que lorsqu’ils sont en difficulté avec leur établissement, souvent trop tard, renseignent certaines sources. Même situation dans le secteur de la santé, de l’industrie ou des transports où les travailleurs évoluent dans l’informel ou dans des zones grises du droit du travail. Isolés, sans contrat, soumis à des horaires épuisants et à des rémunérations aléatoires, ces derniers sont à la merci des propriétaires de véhicules. ‘’Il faut être prêt à tout perdre pour s’engager’’, soupire un délégué syndical du secteur, lui-même sous pression. 

Face à cette tyrannie des employeurs, certains renoncent tout bonnement à exercer ou même à revendiquer ce droit constitutionnel. Victime de l'exercice de ce droit, Pape Amadou Sy semble parfaitement comprendre le pourquoi la réticence des travailleurs à s'engager des secteurs comme celui de la presse. Il déclare : ‘’Qui a envie de prendre le risque de se faire licencier dans un pays où trouver un emploi est un chemin de croix ? Pour beaucoup, il faut juste gagner sa vie, peu importe les conditions.”

Ainsi, analyse-t-il, la logique de survie l’emporte de plus en plus sur les idéaux de lutte collective ; ce qui érode la liberté syndicale. 

Un droit pas assez protecteur contre les licenciements

Secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal/Forces du changement (CNTS/FC), Cheikh Diop reconnait les difficultés dans l'exercice de ce droit syndical. Il donne l'exemple des Ciments du Sahel, où les travailleurs rencontrent plusieurs entraves à l'exercice de la liberté syndicale. De telles violations, explique-t-il, sont assez fréquentes et il faut être tenace pour y faire face, en saisissant les instances habilitées. Mais on n’est jamais totalement à l'abri, prévient M. Diop. “Quand un employeur est hostile à l'action syndicale, tous ceux qui prennent l'initiative sont ciblés de façon sournoise. Soit on leur cherche la petite bête avec des demandes d'explication par-ci et par-là, soit, s'ils ont un CDD, on ne leur renouvelle pas à la fin du contrat. Ils cherchent tous les moyens pour liquider les travailleurs qui prennent l'initiative d'exercer leur liberté”, constate-t-il pour le regretter.  

Le plus désolant, c'est que quand ils ont l'intention de licencier, difficile de les en empêcher. Le tribunal, s'il s'agit d'un travailleur ordinaire, ne peut que condamner l'entreprise à payer des dommages et intérêts, s'il estime que le licenciement est abusif.

L'autre problème, c'est que souvent, les procédures sont très longues et embarrassantes pour les travailleurs sans soutien. “La loi sénégalaise protège effectivement le travailleur, mais dans des dossiers de ce genre, la procédure peut durer un, deux ans ou même plus. Mais l'employeur est souvent condamné à payer des dommages et intérêts”.

En ce qui concerne les délégués du personnel, le tribunal peut aller jusqu'à demander leur réintégration, en cas de licenciement abusif. “Le délégué ne peut être licencié que sur autorisation de l'inspection du travail”, explique le SG de la CNTS/FC, non sans rappeler l'obligation pour les entreprises et pour l'État de respecter les conventions de l'Organisation internationale du travail sur la liberté syndicale et sur la négociation collective. 

Les longues procédures judiciaires : l'autre difficulté 

Engagé dans une bataille judiciaire contre son ancienne entreprise depuis des années, Pape Amadou Sy est témoin des batailles longues, couteuses, éprouvantes, et parfois vaines. ‘’On a gagné en première instance, mais l'employeur a fait appel. L’affaire est toujours pendante. Peut-être que ça se réglera dans les semaines à venir”, rapporte-t-il optimiste. 

Autant de facteurs qui finissent par décourager toute initiative syndicale. Le secteur de la presse n'échappe pas à la règle. Sur plus de 200 entreprises reconnues par le ministère de la Communication, seules 16 disposent aujourd’hui d’une section syndicale du Synpics. Une sous-représentation qui est révélatrice d’un malaise profond : peur des représailles, culture syndicale faible, précarité des statuts...

Ils sont d'ailleurs nombreux les grands groupes qui n'en disposent pas. Ce qui est incompréhensible aux yeux de certains interlocuteurs. ‘’Il est de la nature du journaliste de mettre la plume dans la plaie. Donc, il est incompréhensible que les journalistes aient peur de se syndiquer”, regrette un confrère qui tente de tempérer : “La non-syndicalisation de beaucoup de confrères est liée à la peur des représailles. Le syndicalisme est perçu comme un bras de fer. Il faudrait des règles claires pour protéger ceux qui s’engagent.’’

Interpellé, ce patron de presse dit regretter surtout l'absence de culture et de formation syndicale chez les jeunes. “Je ne suis pas contre l'exercice de cette liberté syndicale, mais je pense que les gens doivent aussi essayer de se mettre à la place de l'employeur”, se défend-il. Certains, selon lui, s'endettent jusqu'au cou pour payer des salaires. “Personne n'est pas sans savoir les difficultés que les entreprises traversent. Si les patrons n'avaient pas l'esprit de sacrifice, beaucoup de travailleurs allaient se retrouver dans la rue. Je pense que parfois il faut savoir raison garder”, a-t-il plaidé. 

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