«POURQUOI J’INVITE A UN RETOUR AU CALME ET A LA RETENUE»
La présidente du Haut Conseil du Dialogue Social au Sénégal (HCDS), Innocence Ntap Ndiaye, est l'interlocutrice privilégiée des mandants tripartites (Gouvernement, patronat et syndicats) et sur de nombreux sujets nationaux et internationaux

Donner la parole en ce 08 mars — c’était hier mais vous savez, le lundi, ce n’est pas jour du « Témoin » —, Journée de la Femme, à une Femme spéciale exerçant un leadership féminin incontestable au Sénégal, en l’occurrence la Présidente du Haut Conseil du Dialogue Social au Sénégal (HCDS), Innocence Ntap Ndiaye, n’est pas fortuit. Ce geste consacre indéniablement la reconnaissance de l’engagement d’une Dame qui s’est particulièrement singularisée durant sa riche carrière à l’affirmation de la femme comme actrice incontournable du développement de notre planète et de nos sociétés. Son crédo pour les femmes en ce 08 mars est « Faites de l’impossible, le possible! Pensez aux opportunités que vous manquez lorsque vous n’essayez pas. Osez sortir des sentiers battus, Osez concrétiser vos rêves en étant dans l’action. Osez! ». La présidente du Haut Conseil du Dialogue Social au Sénégal (HCDS), Innocence Ntap Ndiaye, est l'interlocutrice privilégiée des mandants tripartites (Gouvernement, patronat et syndicats) et sur de nombreux sujets nationaux et internationaux, suite à sa nomination par le Président de la République du Sénégal, Monsieur Macky Sall à la tête de ladite Institution en février 2015. Cette juriste de formation (Droit Public (Option Relations Internationales), diplômée de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, première femme à diriger le portefeuille de Ministre en charge de la Fonction publique, du Travail, de l’Emploi et des Organisations professionnelles à sa nomination en 2007, puis est élevée au grade de Ministre d’État en 2008 (la 2éme femme Ministre d’Etat du Sénégal), tout en gardant son portefeuille ministériel sous le même gouvernement a réussi depuis sa nomination à faire de son Institution, un instrument incontournable pour le dialogue tripartite, mais aussi pour son implication dans la résolution des conflits sociaux entre le Gouvernement, le patronat et les syndicats. Sans parler de la médiation sous toutes ses formes, le dialogue social, les relations professionnelles, la formalisation des acteurs de l’économie informelle. Sensible à la situation en cours, cette médiatrice née a pris la parole pour appeler « à un retour au calme et à la retenue pour une restauration de la stabilité sociale nécessaire au fonctionnement optimal des entreprises et à la relance de l’économie déjà affectée par la pandémie de la COVID – 19”. Entretien
Le Témoin - Mme la Présidente, vous avez sorti un communiqué en fin de semaine dernière pour appeler au retour au calme et à la retenue. Pourquoi avez-vous décidé de briser le silence ?
Innocence Ntap NDIAYE - J’ai décidé de briser le silence parce que la situation qui prévaut est préoccupante. J’ai tenu, à travers ce communiqué et au nom de tous les membres qui composent notre Institution, à regretter les actes de violence notés dans certaines zones du territoire national et qui ont occasionné des morts, des blessés et des dommages matériels. Bien sûr, je présente mes condoléances aux familles endeuillées et souhaite un prompt rétablissement aux blessés. J’exprime également ma solidarité à l’endroit des victimes de dommages matériels suite à ces événements regrettables. Aux personnes physiques, à certaines entreprises dont les plus connues sont les centres commerciaux de groupe AUCHAN et les stations-services TOTAL. Bref à tous ceux qui ont eu à subir des dommages matériels, il fallait rappeler les vertus de la cohésion sociale et de la concorde nationale qui ont toujours valu à notre pays d’être cité comme modèle mais aussi réaffirmer la nécessité de concilier l’expression des libertés individuelles et collectives aux exigences liées au maintien de l’ordre et de la sécurité publique.
Votre appel sera-t-il entendu surtout qu’il est senti une sorte d’exaspération des populations à l’endroit des politiques publiques ?
J’exhorte les populations au calme et à la retenue pour une restauration de la stabilité sociale nécessaire au fonctionnement optimal des entreprises et à la relance de l’économie déjà affectée par la pandémie de la COVID-19. Le président Macky Sall est un homme de paix qui prône le dialogue. Il n’a cessé depuis son accession à la magistrature suprême de multiplier les initiatives pour un dialogue social fécond et un dialogue politique. Au point de lancer le Dialogue National. C’est pourquoi nous ne pouvons-nous taire pour accompagner toutes les parties prenantes (Gouvernement, Patronat et Travailleurs) dans ces moments difficiles que nous traversons. D’ailleurs, tous les segments suscités ont également lancé des appels à l’apaisement. Nous voulons par notre posture appeler à un retour au calme. Le Sénégal doit préserver son image de vitrine de démocratie admirée de par le monde d’autant qu’il a en son sein tous les leviers formels et informels pour sortir de cette situation.
La célébration de la Journée de la femme, ce lundi 08 mars, coïncide cette année à une crise majeure au Sénégal. Comment les femmes peuvent-elles jouer un rôle pour un retour à la normalité dans notre pays ?
L’Afrique reste confrontée à des défis sécuritaires persistants qui menacent ses institutions, sa stabilité et son développement économique. Conflits intraétatiques, trafics illicites en tout genre, exclusion sociale, émigration clandestine, terrorisme et extrémisme violent, déséquilibres climatiques sont autant de maux qui rythment le quotidien des Etats et populations africaines, favorisent la pauvreté et pourraient dans une certaine mesure provoquer la disparition de certains Etats. A l’analyse, ces défis résultent en partie des difficultés des Etats à exercer la plénitude de leurs fonctions régaliennes et ont un accent particulier chez les femmes et les jeunes filles qui en payent le plus lourd tribut. Face à cette situation préoccupante, l’adoption, le 31 octobre 2000, de la résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies (CSNU) relative aux Femmes, à la Paix et à la Sécurité, a constitué un tournant historique pour l’Agenda pour la Paix et la Sécurité par la reconnaissance de l’importance du rôle des femmes dans la prévention, la résolution des conflits et la construction de la paix dans le monde. En effet, cette dernière a ainsi mis les femmes au cœur de tout le processus de pacification des conflits, allant de la Prévention, à la médiation et à la résolution tout en s’appuyant sur trois grands piliers (Prévention, Participation et Protection) qui garantissent la lutte contre l’impunité des auteurs de violence et d’abus sexuels notamment en période de conflits et le respect des droits et l’intégrité des femmes. Forts de ce constat, les pouvoirs publics sénégalais ont toujours été persuadés que la non prise en compte du genre qui a pour corollaire la marginalisation des femmes et des filles, frange majoritaire de la population, hypothèque la capacité de développement du pays. Ce faisant, notre pays a souscrit à la quasi-totalité des instruments juridiques de promotion et de protection des droits fondamentaux des femmes et des filles dont la Convention sur l’élimination de toutes formes de discrimination à l’égard des femmes de 1979 (CEDEF), la Déclaration et la Plateforme d’action de Beijing de 1995 pour l’instauration de l’Egalité des sexes et des droits humains des femmes et des filles, le protocole à la Charte Africaine des Droits de l’homme et des Peuples relatif aux droits de la Femme en Afrique de 2003 (Protocole de Maputo), l’Agenda 2063 de l’Union Africaine qui vise entre autres objectifs à faire taire les armes à l’horizon 2020 etc… C’est tout le sens qu’il faut donner au Plan Sénégal Emergent qui élève au rang de priorité la transversalité du genre dans les politiques, programmes et projets de développement. C’est pour cette raison que nous réitérons nos félicitations à Son Excellence Monsieur Sall pour son engagement de toujours sur la question.
Mme la Présidente, vous n’avez pas répondu à ma question. Je répète comment les femmes peuvent-elles contribuer à ramener le calme et la retenue dans notre pays s’agissant de la situation qui prévaut actuellement.
(Elle me coupe). Non, j’en arrive à votre question. Le leadership féminin n’est pas sorti ex nihilo. J’ai juste tenu à rappeler un processus historique. Et d’ailleurs, je signale que je suis à la tête du Réseau des Femmes Innocentes (RFI), une association créée le 28 octobre 2011 et visant à apporter un soutien aux femmes victimes de la crise en Casamance, aux victimes des mines antipersonnel en Casamance, des actions dans le cadre de la recherche de la paix en Casamance (membre de la Plateforme des Femmes pour la Paix en Casamance), à l’enregistrement à l’état civil, à la scolarisation des filles. J’appuie également les femmes en soutenant des initiatives locales comme la journée des droits des femmes, portée par certaines amicales et associations de femmes au Sénégal et dans d’autres pays de la sous-région. Par leurs actes et gestes quotidiens, les femmes peuvent changer leur vie et augmenter leur présence dans les instances de prise de décisions. Donc les femmes doivent prendre leur part dans la prise des décisions importantes ! Et elles jouent leur partition dans la résolution de cette crise. Nous devons faire davantage pour aider toutes les femmes à exercer leurs droits. Il est certes important que chaque femme ait le pouvoir de s’affirmer, mais cela ne doit pas se résumer à un combat individuel. Il s’agit de changer les choses pour toutes les femmes. Je défends ce point de vue avec conviction, en nous invitant à œuvrer toutes et tous ensemble afin de parvenir à l’égalité ; « Plus il y aura de femmes à s’entraider, plus nous aiderons notre cause ». Il y a une nécessité d’élargir considérablement le débat sur ce qu’il faut faire pour abattre les principaux obstacles systémiques auxquels se heurtent les femmes, que ce soit dans leur vie professionnelle, dans l’accès aux postes à responsabilités, ou, plus généralement, dans la société. Les femmes rurales ne doivent pas être laissées en rade. Les femmes ne souhaitent pas toutes devenir dirigeantes ou gravir les échelons professionnels. Et c’est tout à fait légitime. L’essentiel est de pouvoir choisir. Cela dit, il est important d’avoir des femmes aux postes de pouvoir, car elles aident à faire progresser le débat et à créer une dynamique qui « garantira un traitement plus juste à l’ensemble des femmes ». Tout au long de mon parcours, j’ai eu, au fil de mon cursus, le privilège de rencontrer de nombreuses femmes extraordinaires, aux parcours les plus variés. Certaines souhaitent réussir dans le secteur privé ou dans le monde universitaire. D’autres sont actives dans des organisations non gouvernementales ou militent dans la société civile pour essayer de la construire sur de nouvelles bases. D’autres encore sont des mères de famille ou de jeunes femmes soucieuses de s’entraider, de veiller mutuellement à leur sécurité ou à leur droit à l’éducation. Elles occupent quotidiennement mes pensées. Je suis convaincue que plus il y aura de femmes au pouvoir, mieux elles aideront celles qui continuent à se battre pour les droits humains les plus fondamentaux.
Justement la problématique de l’avenir de la jeunesse se pose avec acuité. La crise que nous traversons actuellement reflète un désarroi de la jeunesse. Quelle lecture avez-vous de la question ?
Je crois que dans ce domaine de la prise en charge des problèmes de la jeunesse, le président Macky Sall a fait beaucoup de choses. Des instruments ont été mis en place, il faut les renforcer notamment dans la formation pratique des jeunes. Il me semble qu’aujourd’hui la jeunesse ne demande qu’à être entendue, rassurée, impliquée avec une idée claire de ce qu’elle ne veut plus et une idée claire de ce à quoi elle aspire pour elle-même, pour son pays et pour le monde. Parce que je crois en ma jeunesse qui aspire à apprendre, à se former et à agir pour sa communauté. Pour ce qui concerne les actes de vandalisme constatés, nous pensons qu’ils doivent être classés sous le registre des impacts économiques et sociaux de la pandémie qui a eu des conséquences néfastes sur le monde du travail en général et surtout sur les acteurs et actrices de l’économie informelle. Nous avons apporté notre expertise à deux études sur l’impact de la pandémie dans ce secteur sur tous les acteurs en général avec le Bureau International du Travail (BIT) et sur les femmes en particulier avec une organisation non gouvernementale dénommée le Women Informal Economy Organization (WIEGO). Nous avons également tenu une activité importante avec quarante (40) jeunes désignés par 14 (quatorze) centrales syndicales. C’est quand même un échantillon représentatif de notre jeunesse. La session a porté sur le thème « Promouvoir l’employabilité des jeunes ». Elle sera suivie d’un forum sur « Regards croisés sur le phénomène de l’émigration Internationale pour les Migrations (O.I.M) et à un moment où l’émigration irrégulière était à son paroxysme) et du Ministre Dame Diop, Ministre de la formation et de l’insertion professionnelle. A l’issue de nos travaux nous avons formulé trente (30) recommandations qui méritent d’être revisitées par le Gouvernement. Le contexte le commande. D’ailleurs, je saisis cette occasion pour féliciter le président de la République pour la prise du décret portant création et fixant les règles de fonctionnement du Conseil National pour l’Insertion et l’Emploi des Jeunes (CNIEJ). C’est un pas important. Le contexte commande que, très rapidement, ce Conseil puisse être opérationnel. Nous l’avons toujours clamé haut et fort (depuis 2009) : l’absence d’un mécanisme de suivi du secteur informel et le chômage drastique des jeunes constituent les premiers risques pouvant conduire à une instabilité sociale.
Que pouvez-vous faire pour que la vie des femmes de tous horizons puisse véritablement changer ?
Pour les femmes qui deviennent des leaders, quoi de plus exaltant que de pouvoir inspirer et accompagner d’autres femmes ? Nous ne serions pas là où nous sommes aujourd’hui sans les femmes qui nous ont précédées, sans celles qui nous ont tendu la main, ou nous ont inspirées : les pionnières. Ma mère, puis d’autres femmes au parcours tout aussi inspirant, ont exercé sur moi une grande influence. Elles m’ont montré combien une femme confiante pouvait être forte et oser être exigeante. Cela dit, ce sont les actes qui comptent. Il suffirait que les instances qui nous gouvernent décrètent un changement de politique pour que celuici ait lieu. Nous pouvons agir de manière décisive pour les femmes qui nous entourent et pour les générations à venir. Nous devons « oser la différence ». A cela s’ajoute une responsabilité collective plus vaste de changer le monde du travail et, à certains égards, de changer les attentes de notre société. Ce changement systématique ne peut se produire que lorsque les hommes et les femmes s’asseyent à la même table. La diversité apporte un regard différent sur le monde, un mode analytique original, et des solutions nouvelles. Une réelle valeur ajoutée. Les femmes ne doivent donc pas craindre de se comporter différemment. Notre objectif doit être de créer un environnement où elles sont respectées, appréciées, estimées en raison de l’originalité de leurs choix et ce, en toute sécurité. Chacun suit son chemin dans la vie, mais tous ces chemins doivent avoir en commun de nous laisser à tous, hommes et femmes, le choix. Mais je vois aussi tant d’initiatives courageuses à soutenir, tant d’actions de genre sur le terrain, portées par des collectivités, des femmes, des hommes de bonne volonté et par toute une jeunesse.
A propos du leadership féminin, vous avez posé des actes surtout avec les femmes de la Casamance. Pensez-que la femme casamançaise puisse être un vecteur dans le cadre du renforcement de la paix dans cette région ?
Je crois au leadership féminin dont les braves femmes de la Plateforme des Femmes pour la Paix en Casamance sont un exemple parfait. Elles qui se sont données comme vocation de réunir les énergies, les compétences et les expertises de chacune de ses associations membres (comme le Réseau des Femmes Innocentes (RFI)) afin de proposer des solutions concrètes et pertinentes pour mettre un terme à la crise du Sénégal en Casamance. Le leadership féminin vient de perdre une de ses icônes en l’occurrence Madame Marie Delphine NDIAYE qui nous a quitté ces jours derniers. Son œuvre restera inscrite à jamais en lettre d’Or dans le mouvement national féminin. Je rappelle qu’à l’initiative de Madame Khady Fall, nous avions mis en place la Synergie Nationale des Femmes. Elle en était la coordonnatrice.
L’institution que vous dirigez est plus connue par le Gouvernement, le patronat et les syndicats. Pouvez-vous nous présenter l’Institution, en décrivant ses missions et son fonctionnement ?
Le Haut Conseil du Dialogue social (HCDS) est l’Institution tripartite nationale de dialogue social. Il s’est substitué au Comité national du Dialogue social (CNDS). Le Haut Conseil du Dialogue social vise la promotion du dialogue social dans les secteurs public, parapublic et privé, l’économie informelle y compris. Il a pour mission de procéder à des médiations et à des facilitations sociales entre les acteurs sociaux ; d’appuyer et de former les acteurs en matière de prévention, de gestion et de résolution des conflits sociaux ; de mettre en place des mécanismes adaptés de dialogue social à l’échelle nationale et sectorielle notamment au niveau des branches et des entreprises ; de mener ou de faire mener toute étude jugée utile sur la situation et les perspectives du dialogue social et d’établir le rapport annuel sur l’état du dialogue social et de le soumettre au Président de la République. Le HCDS est composé de trente (30) membres, dont dix (10) représentent le Gouvernement, dix (10) le Patronat et dix (10) les organisations syndicales de travailleurs tous nommés par décret pour une durée de trois ans. Il comprend l’Assemblée plénière ; le Bureau ; le Secrétariat exécutif et les Commissions. Je suis assisté dans mes fonctions par un Secrétaire exécutif nommé par décret et aussi suppléé dans mes tâches par un Vice-président « Employeurs », un Vice-président « Travailleurs » et un Vice-Président « Gouvernement ».
Aujourd’hui quels sont les acquis obtenus grâce à votre mission à la tête du Haut Conseil du Dialogue social tant sur le plan professionnel, social, environnemental et même familial ?
Cette mission m’a permis d’œuvrer, après sa mise en place par Son Excellence Monsieur Macky Sall, au démarrage puis au développement de l’unique organisme tripartite de dialogue social au Sénégal et qui sert de modèle aujourd’hui pour beaucoup de pays africains. J’ai été également portée à la présidence, depuis sa création en 2016, de l’Internationale Francophone du dialogue social (IFDS), une initiative portée par des experts en dialogue social d’une vingtaine de pays africains. Elle m’a aussi permis, ma mission, de renforcer mes capacités dans beaucoup de domaines comme le changement climatique, l’exclusion et la diversité en rapport avec le handicap, le pétrole et le gaz au Sénégal, l’économie verte, les emplois verts etc. et aussi d’appuyer et accompagner les femmes en général, celles de l’économie informelle en particulier, et porter haut le flambeau du Sénégal en Afrique et dans le monde (Diplomatie). Le modèle sénégalais a été transposé dans d’autres pays de la sous-région. A titre personnel, je travaille à équilibrer la vie professionnelle et la vie familiale.
Au niveau de votre Institution, la question du genre et des relations professionnelles est prise en charge. Comment la traitez-vous en rapport avec les femmes ?
Au niveau de l’Institution, nous avons dans la plénière vingt-deux (22) hommes et huit (8) femmes soit un taux de présence de ces dernières de 36,36 %. Le constat de la sousreprésentation des femmes dans les instances de dialogue social, aussi bien au niveau des entreprises qu’au niveau sectoriel ou national, nous a amené à mettre en place une commission « genre et relations professionnelles » pour encourager la présence des femmes dans les instances de dialogue social et au sein des organisations d’employeurs et de travailleurs. Cette commission est dirigée par une femme. Nos programmes de formation des partenaires sociaux comportent aussi des modules sur le genre. Les mises en place des cadres de dialogue social sont des moments pour mener des activités de sensibilisation, d’éducation et promotion d’une participation plus accrue des femmes aux instances de prise de décisions.
Votre travail à la tête du Haut Conseil du Dialogue social vous permet-il de vous ouvrir à d’autres secteurs ou missions personnels ? Si oui lesquels ?
Le Haut Conseil du Dialogue social travaille avec tous les secteurs d’activités, l’économie informelle y compris. Ainsi, nous sommes en contact avec énormément d’acteurs du monde du travail et d’ailleurs et cela favorise des contacts qui peuvent déboucher sur des relations comme l’animation de conférences et de séminaires au niveau international.
Quelles sont vos motivations qui vous permettent quotidiennement, surtout en tant que femme, d’avancer dans votre travail et en général dans la vie
Chaque jour, je puise dans ma réserve d’énergie pour réaliser mes rêves, mes ambitions, mes objectifs. Dans la vie, il faut toujours se fixer des objectifs et mobiliser toutes ses forces pour les atteindre. Quand on est choisi pour mener une mission, on n’a pas le droit de décevoir. Pour atteindre l’Excellence, la performance, seul le culte du travail doit être votre credo. Il faut aussi du courage et de l’audace pour les femmes si elles veulent vaincre la peur et convaincre qu’elles ont leur place dans les sphères de prise de décisions.