LE PARC DE NIOKOLO KOBA EN DANGER
Inscrit sur la liste du patrimoine mondial depuis 1981, le parc national de Niokolo Koba (Pnnk) est un bien naturel situé dans la région de Tambacounda qui couvre une superficie de 913 000 ha

L’Unesco et la Direction des parcs nationaux sont très préoccupés par la situation du parc de Niokolo Koba. C’est ainsi qu’ils se sont réunis autour d’une table-ronde de deux jours qui s’est ouverte hier pour empêcher que le parc national de Niokolo Koba ne fasse plus partie de la liste du patrimoine mondial en péril. Ils souhaitent également que le parc de Djoudj ne connaisse pas la même situation.
Inscrit sur la liste du patrimoine mondial depuis 1981, le parc national de Niokolo Koba (Pnnk) est un bien naturel situé dans la région de Tambacounda qui couvre une superficie de 913 000 ha. Inscrit sur la liste du patrimoine mondial en péril depuis 2007, le parc est sujet à de multiples pressions qui compromettent sa valeur universelle exceptionnelle (Vue).
Les plus récentes font référence notamment aux activités illégales, à la prolifération d’espèces envahissantes/exotiques terrestres, à l’exploitation minière, aux infrastructures de transport de surface, aux infrastructures hydrauliques, aux sècheresses. C’est pour trouver une solution définitive à ce problème qu’une table ronde a été organisée par la Direction des parcs nationaux. Ainsi, le rapport 2021 sur l’état de conservation met l’accent sur plusieurs facteurs affectant le site, notamment le rejet des effluents agricoles vers le parc, la prolifération des plantes envahissantes, la pêche et la divagation du bétail entre autres.
Présidant la table ronde, la conseillère technique n°1 du ministère de l’Environnement, Colonel Mame Gogo Banel Ndiaye, indique que le parc a été classé dans la liste du patrimoine en péril depuis 2007. Malgré cela, les agressions de toute part ont continué à compromettre sa valeur universelle. «La valeur universelle étend tous les atouts que le parc doit présenter. L’Etat a pris des mesures coercitives, notamment la mise en place des ressources financières : 4 milliards CFA pour la conservation du parc», annonce-t-elle.
Avant d’ajouter qu’il y a aussi le système de recrutement des agents complémentaires avec 528 agents, de 2007 à aujourd’hui. N’empêche, il y a toujours un gap. «Le parc est énorme avec une superficie de 913 000 ha, et nous avons un agent pour 5000 ha à la place de la norme qui était d’un agent pour 1000 ha ; il y a donc un gap à réparer», regrette-t-elle.
A l’en croire, il y a ce qui est relatif au développement de la recherche mais aussi l’apport en termes de financement, ce qui n’est pas négligeable pour la conservation du parc. Pour sa part, le directeur régional de l’Unesco pour l’Afrique de l’ouest, Dimitri Sanda, indique que les populations qui vivent aux alentours des réserves de biosphère doivent pouvoir exploiter les ressources naturelles de manière durable et pérenniser cette exploitation de sorte que les générations actuelles puissent en bénéficier, mais aussi et surtout les générations futures. «En ce sens, il y a d’abord le processus d’inscription par les pays de ces sites au niveau des réserves biosphère, mais aussi la gestion de ces sites pour s’assurer des caractéristiques de ces sites», soutient-il. Selon lui, ils travaillent à aider les États membres à s’inscrire sur la liste mondiale, mais aussi à gérer ces réserves pour qu’elles puissent continuer à faire partie de cette liste.