QUAND LE MASQUE BLOQUE LE KHALIFE GENERAL DES TIDIANE
C’est une affaire qui a suscité un flot de commentaires sur les réseaux sociaux. En effet lors de la levée du corps de Mansour Kama, le khalife général des Tidjanes n’a pas pu accéder à la tente destinée aux autorités. Ce, sans doute à cause de son masque

Le président de la Confédération Nationale des Employeurs du Sénégal (Cnes) décédé le 02 août dernier à l’âge de 72 ans a été inhumé hier au cimetière de Yoff. Toutefois, il faut noter que lors de la cérémonie de levée du corps de Mansour Kama, Serigne Mbaye Sy a été empêché d’accéder à la tente qui accueillait les autorités. Ce couac est dû à son masque. Par ailleurs, le monde politico économique a rendu un vibrant hommage à l’ancien président du Conseil d’Administration de la SDE.
C’est une affaire qui a suscité un flot de commentaires sur les réseaux sociaux. En effet lors de la levée du corps de Mansour Kama, le khalife général des Tidjanes n’a pas pu accéder à la tente destinée aux autorités. Ce, sans doute à cause de son masque.
Selon certaines sources, l’agent de sécurité qui filtrait les entrées ne l’ayant pas reconnu lui a signifié qu’il n’y avait plus de places disponibles. Mais dès qu’elles l’ont reconnu, des autorités ont supplié Serigne Mbaye Sy à rejoindre la tente. Une proposition refusée par le khalife général, malgré les interventions du ministre d’Etat, secrétaire général de la Présidence de la République, Mohammed Boun Abdallah Dione.
En fait, Serigne Mbaye Sy a, préféré rester debout comme beaucoup d’autres personnes. D’autant que, dit-il, «nous sommes tous égaux devant Dieu». En outre, les autorités étatiques, les représentants du patronat et les membres des organisations syndicales n’ont pas tari d’éloges à l’égard du défunt président de la Cnes. Il en est ainsi du chef de l’Etat qui regrette la perte pour le Sénégal d’une icône du patronat, un militant du travail et du dialogue social. «Homme de devoir et de raison, Mansour Kama était un acteur clé du secteur privé national.
À sa famille, à la Cnes ainsi qu’au monde du travail, je présente mes condoléances émues», avait témoigné le Président Macky Sall. «Il n’était pas seulement un homme de l’économie. Il était également un rassembleur, un homme de médiation politique, un homme d’action souterraine», a renchéri Me Ousmane Ngom. Et l’ancien ministre de l’Intérieur sous Me Wade de révéler : «Dans les années de braise, en 1988, quand le pays était dans une situation extrêmement chaotique où il y a eu l’état d’urgence et l’état de siège, où il y avait une rupture totale de dialogue entre le pouvoir et l’opposition, où le leader de l’opposition Me Wade et ses compagnons étaient en prison, il y a eu un rôle très important qui a été joué par Mansour Kama.
Mieux, à la suite de l’emprisonnement de Me Abdoulaye Wade et de ses compagnons, alors que nous étions en prison, il a joué un rôle de médiateur en faisant des aller- et-retours entre le Palais et la prison pour apaiser la situation. Et lorsqu’il y a eu la libération, la première rencontre entre Abdou Diouf et Abdoulaye Wade a été organisée par Mansour Kama à Popenguine à l’aube. Et c’est lui-même qui conduisait la petite voiture dans laquelle Abdoulaye Wade se trouvait pour aller rencontrer pour la première fois Abdou Diouf et pour décrisper la situation politique.
C’est ainsi que les rencontres ont pu démarrer etle fil du dialogue a été renoué pour que le Sénégal puisse se retrouver. Son rêve c’était d’en arriver à une organisation patronale qui regrouperait l’ensemble des organisations patronales de notre pays». Le patron de l’Union Nationale des Syndicats Autonomes du Sénégal (Unsas) a évoqué les relations particulières qu’il entretenait avec Mansour Kama. «Mansour et moi avions des relations tout à fait particulières. Dans la fraternité, nous avions géré nos différends parce que nous avions des itinéraires qui incitaient à des malentendus. Il était des employeurs, moi, j’étais des travailleurs. Mais, nous avions gardé nos relations d’amitié.
C’était un homme franc et sincère. Quand il s’engageait, il allait jusqu’au bout. C’est un compagnon et un ami que j’ai perdu», pleure Mademba Sock. Pour le directeur de la Sones Charles Fall, le défunt était un homme utile pour le secteur de l’hydraulique mais également pour le Sénégal dans sa globalité. «Il rentrait dans le secteur de l’eau, particulièrement de l’hydraulique urbaine en 1996 en tant qu’actionnaire au moment où les succès n’étaient pas évidents. Il y avait cru et a gravi tous les échelons jusqu’à devenir en 2015 le président du Conseil d’administration de la Sénégalaise des Eaux qui était notre proche partenaire.
Avec lui, nous avons beaucoup de succès au niveau national comme au niveau international», s’est souvenu Charles Fall. «C’était un homme multidimensionnel, il a joué un rôle au niveau du dialogue national, au sein des assises nationales. Il a été dans tous les combats pour l’émergence du secteur privé fort et respecté. C’est pour cela que nous nous inclinons respectueusement et affectueusement devant la mémoire du grand disparu», souligne le président du Conseil d’administration de Institution de Prévoyance Retraite du Sénégal (Ipres), par ailleurs Pdg du King Fahd Palace, Mamadou Racine Sy, venu assister à la cérémonie de levée du corps de Mansour Kama.