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RECOLTE DU RIZ A NDIOUM A PODOR, UN JUTEUX BUSINESS POUR LES MAITRES CORANIQUES

La période de récolte du riz offre des emplois temporaires. Et certains en profitent au maximum. En l’absence des moissonneuses-batteuses, ce sont les élèves des écoles coraniques communément appelés talibés qui s’y collent. Une aubaine pour leurs maîtres

Publication 29/07/2023

La période de récolte du riz offre des emplois temporaires. Et certains en profitent au maximum. En l’absence des moissonneuses-batteuses, ce sont les élèves des écoles coraniques, communément appelés « talibés » qui s’y collent. Une aubaine pour leurs maîtres. 

Une course folle contre la montre est engagée dans la commune de Ndioum (département de Podor) où les premières gouttes de pluie menacent sérieusement la récolte du riz. Dans cette cuvette de plus de 500 hectares, dont la moitié est exploitée, tous les moyens sont bons pour sauver ce qui peut l’être. Avec un ciel menaçant au quotidien d’ouvrir ses vannes et une absence incompréhensible des moissonneuses-batteuses, les producteurs ont recours aux maîtres coraniques. Très nombreux dans la zone, ces derniers disposent d’un nombre important d’apprenants, autrement appelés « talibés », sous leur responsabilité. Et en de pareilles circonstances, ces gamins sont considérés comme une main-d’œuvre non négligeable pour leurs maîtres. Ils offrent leurs services moyennant rémunération et sont sollicités partout.

Disposer de plusieurs « talibés » est synonyme de richesse dans la commune de Ndioum. En effet, plus leur nombre est important, plus leur maître se fait des rentrées d’argent. Depuis quelques années, ils se sont spécialisés dans la récolte du riz, rivalisant avec les engins, plus sophistiqués et mieux adaptés. À l’approche de la grande récolte, les producteurs s’inscrivent massivement auprès des maîtres coraniques. Et chaque année vient avec ses réalités. L’année dernière, par exemple, il fallait débourser 60 000 FCfa par hectare pour bénéficier des services de ces jeunes. Pour la présente saison, il faut y ajouter 5000 FCfa. Pour 65 000 FCfa donc, et sans le repas (déjeuner), le marché est vite conclu. « Les temps changent. C’est un travail difficile, surtout en cette période de canicule. Je ne pense pas que le prix soit élevé comme le pensent certains », déclare Thierno Kalidou Bâ, maître coranique.

65 000 FCfa l’hectare

Basé au quartier Diaguéré, il est à la tête d’un « daara » composé d’une trentaine de « talibés ». En dehors de l’apprentissage du Coran, il profite de ces bras valides pour se faire une santé financière. « Ces enfants sont avec moi pour l’apprentissage du Coran. Je dois aussi les aider à devenir des hommes. Et cela passe par le travail. Nous faisons ces activités lors des récoltes pour améliorer notre quotidien. Je ne trouve rien de grave à ce que nous faisons. Ces jeunes gagnent dignement cet argent », se justifie-t-il. Certains assimilent ce travail des enfants à une exploitation, arguant que l’argent va directement dans la poche du maître. « C’est le maître qui négocie avec les producteurs et c’est lui aussi qui encaisse. Les rares dépenses qu’il effectue se limitent au repas qu’il offre aux jeunes. Et qu’est-ce qu’il fait du reste ? Nous remarquons également que ces garçons sont assez jeunes pour ce genre de travail », dénonce un enseignant qui préfère garder l’anonymat.

Dans la cuvette de Ndioum, ces jeunes « talibés » font le bonheur des producteurs. Certains même n’hésitent pas à leur accorder des faveurs. « Ils quittent un quartier assez lointain. Donc, j’ai décidé de mettre deux charrettes à leur disposition. Ainsi, ils pourront rejoindre les parcelles en un temps record. Nous avons besoin d’eux, surtout en cette période où l’hivernage tape à nos portes », confie Tidiane, propriétaire de deux hectares de riz.

Zone où on compte plus de parcelles arrivées à terme, le « IAI 27 » grouille de monde en ce début de journée. Âgé de 17 ans, Ousmane garde bien sa position. Il est ce qu’on appelle le « dresseur ». En l’absence du maître coranique qui ne met pratiquement pas les pieds dans les champs, c’est lui qui veille au bon déroulement des activités. Il recadre, ordonne et encourage son équipe. Malgré son jeune âge, il bénéficie de la confiance du maître.  « Au début, je participais à la récolte. Mais, depuis quelque temps, je suis en quelque sorte le bras droit du maître qui n’est pas parmi nous. Je dois veiller à ce qu’ils fassent un bon travail. Les producteurs ont confiance en nous et nous devons leur rendre la monnaie », avance-t-il.

Originaire de Namarel (dans le Diéri), Ousmane est entré dans les bonnes grâces de son maître par son honnêteté. « Il a entièrement confiance en moi et je dois tout faire pour ne pas le décevoir. Pour me tester, il avait demandé à un de ses clients producteurs de me remettre l’argent de la paie. Arrivé à la maison, je lui ai remis l’intégralité alors que je pouvais disparaître avec. Depuis ce jour, j’ai gagné son estime », dit-il.

Belles maisons, femmes et vie de luxe

Comme les talibés de Thierno Kalidou Bâ, ceux de Al Hassane Sow ne chôment pas. Après des débuts poussifs, les jeunes semblent retrouver leur rythme. « La parcelle était un peu humide et cela ne favorise pas le travail. Mais, les jeunes progressent et nous espérons qu’ils vont terminer aujourd’hui », lance Abdou Dia, très content du travail des « talibés ». Avec ce groupe d’une vingtaine de personnes, la moisson ne dure pas plus de deux jours. « Ils sont certes jeunes, mais très aguerris. S’ils sont dans de bonnes conditions, ils ne dépassent pratiquement pas deux jours par hectare », ajoute le sieur Dia.

14h00 est l’heure de la pause. Une occasion pour ces jeunes de prendre des forces avec le déjeuner. Le menu ne répond pas à leur attente, mais les gamins n’ont pas le choix. Il faut se remplir le ventre, sous peine de crever. « La nourriture n’est pas des meilleures, alors que nous fournissons d’énormes efforts. Personne n’ose se plaindre, sinon notre supérieur va rendre compte à notre maître », déclare un des gamins, préférant garder l’anonymat. Plus courageux, Oumar va plus loin. « Nos parents nous ont confiés à ce maître pour l’apprentissage du Coran. Mais, il faut savoir que nous n’apprenons pas durant cette période de grande récolte. Nous passons les journées dans la cuvette et le soir, fatigués, nous dormons jusqu’à l’aube. Les études sont reléguées au second plan. Ils ne veulent pas en parler, mais c’est la triste réalité », dénonce-t-il.

Et comme ce jeune « talibé », ils sont nombreux à avoir la même perception. Ils sont persuadés que leur maître se sucre sur leur dos. « Nous ne voyons pas la couleur de l’argent. C’est le maître qui contrôle tout. Il négocie directement avec les producteurs, alors que nous sommes les travailleurs. Certains mènent une vie de luxe, ils ont de belles maisons avec, pour la plupart, deux femmes », renseigne cet ancien « talibé » devenu commerçant. Après six ans dans un « daara », cet homme que nous appelons Malick (il tient à son anonymat) ne supportait plus d’être exploité par son maître. Il parvient à fuguer, prenant ainsi ce qu’il appelle son « indépendance ». Vendeur de café, il est parvenu à ouvrir une petite boutique dans son quartier.

En presque 10 minutes, les jeunes ont fini de se restaurer. Une pause d’une heure est accordée, le temps de digérer. II est quasiment 15h30 et le travail peut reprendre. Les coups de faucille s’intensifient, et bientôt le dernier épi sera coupé. C’est la satisfaction totale pour le producteur après deux jours de travail. Demain, les garçons vont changer de secteur, mais pas de tâche. Ainsi va la vie des « talibés » en cette période de grande récolte à Ndioum. Au grand bonheur des maîtres coraniques et des producteurs.

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