RECRUTEMENT ET TRANSPORT DE NERVIS ET DIFFUSION DE PROGRAMMES SUR LES MANIFESTATIONS D’HIER
Le ministère de l’éducation nationale se dédouane, le Dg du Coud brandit une plaine et le Cnra menace la Sen tv, 2stv et Walf tv

Les manifestions survenues hier, suite à l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko, ont provoqué beaucoup de dégâts collatéraux. Ainsi, le ministère de l’Education nationale et le Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud ont été cités dans une affaire de recrutement et de transport de nervis. Des images de nervis ont en effet été diffusées sur les réseaux sociaux et au niveau des médias notamment les chaine des télévisions Sen Tv, 2Stv et Walf Tv. Des chaînes accusées par le Cnra (Conseil national de régulation de l’Audiovisuel) d’appeler à l’insurrection. Le régulateur menace d’ailleurs de leur couper le signal pour une durée de trois jours.
Sur la Toile, des images montrant une trentaine de personnes supposées être des nervis sont diffusées en boucle. Sur les écrans de télévision, en tous cas, le public pouvait voir beaucoup d’individus armés de barre de fer, de gourdins et autres armes, et massés au niveau de la Corniche, entre la Cour Suprême et l’hôtel « Terrou Bi ». Des individus qui semblaient attendre de pied ferme le convoi du leader du « Pastef ». Ils sont même allés jusqu’à menacer des journalistes. Quelques heures après, une image d’un véhicule Pick Up portant le logo du ministère de l’Education nationale est publiée sur les réseaux sociaux, avec à bord des individus, casques bien vissés sur les têtes. Un véhicule qui aurait été réquisitionné pour faciliter le sale boulot des « tontons macoutes » du régime du président Macky Sall. Bien évidemment, les services du ministère de l’Education nationale ont vite pondu un communiqué de démenti.
Le véhicule serait réquisitionné pendant les inondations
Le porte-parole de ce département ministériel indique qu’il s’agit plutôt d’un véhicule qui avait été réquisitionné en pleine période hivernale pour transporter des agents du service d’hygiène. « Des individus malintentionnés font circuler cette photo sur les réseaux sociaux dans le but de faire croire à l’opinion que ce véhicule du ministère transporte des nervis pour casser du manifestant. Le ministère de l’Education nationale dément vigoureusement et dénonce avec la plus grande énergie cette manipulation abjecte destinée à le discréditer en associant son image aux scène de violence qui secouent le pays. En effet, le ministre précise que ce véhicule sur cette photo a été réquisitionné et mobilisé dans le cadre de la lutte contre les inondations et transporte des agents du service d’hygiène. Le ministre demande à tous les acteurs de rester vigilants face à de tels actes posés pour déstabiliser notre pays en passant par l’école », s’est dédouané le ministère de l’Education nationale à travers son directeur de la Formation et de la Communication, Mohamed Moustapha Diagne.
Le directeur du Coud menace de porter plainte
Alors que le MEN se lavait à grande eau, le directeur général du Centre des Œuvres universitaires de Dakar (Coud), Maguette Sène, lui aussi démentait être lié à tout recrutement de nervis. Il menace d’ailleurs de porter plainte contre l’auteur de la publication de cette « fausse information ». Lequel internaute est pourtant allé jusqu’à publier la photo du Dg du Coud légendée ainsi qu’il suit : « Maguette Sène, Dg du COUD, qui a recruté et hébergé les nervis ».
Le Cnra accuse des médias d’appel et l’insurrection et menace de couper leur signal
Pendant ce temps, le Cnra menaçait de couper le signal pendant trois jours à trois chaines de télévision privée à savoir Sen TV de Bougane Guèye Dani, 2stv de El Hadj Ndiaye et Walf Tv de feu Sidy Lamine Niass pour diffusion d’images insurrectionnelles. « Depuis tôt ce matin, sur plusieurs plateaux de télévision, notamment sur la Sen Tv, Walf Tv et 2Stv, il a été constaté des appels répétés au soulèvement populaire en diffusant des images d’insurrection en boucle », a constaté Babacar Diagne qui a tenu à appeler ce trio de médias à « cesser immédiatement » ce qu’il qualifie de « couverture irresponsable » et à mettre un terme à ces violations flagrantes de réglementation. Sinon, ils risquent de voir leur signal coupé. Le Conseil national de la régulation de l’audiovisuelle (Cnra) a en effet rappelé dans son communiqué que les sanctions encourues par ces chaines qui pourraient faire l’objet d’une « suspension immédiate du signal pour une durée de 72 heures dans un premier temps ». Lesquelles mesures pourraient être corsées en cas de non soumission, « de récidive » pour reprendre les termes de l’organisme dirigé par Babacar Diagne. Cette police des médias, en plus de mettre en garde contre toutes formes de dérives sur la situation du pays, rappelle que la presse, dans sa mission d’informer, doit veiller à sauvegarder la paix. Par conséquent, estime le Cnra, les journalistes ne doivent pas diffuser des émissions, programmes, contenus ou propos « faisant explicitement ou implicitement l’apologie de la violence, inciter à des comportements délictueux ou de délinquance ou à des comportements susceptibles de porter atteinte à l’ordre et à la sécurité, ou de nature à constituer une menace sur la stabilité nationale ou la cohésion sociale ».