RESERVE DE GUEMBEUL, UNE MERVEILLE EN DIFFICULTE
Situé à 8 km de Saint-Louis, dans la commune de Ndiébène Gandiol, le parc animalier de Guembeul abrite plus de 200 espèces d’oiseaux, dont 124 protégées, des animaux les plus rares.

Situé à 8 km de Saint-Louis, dans la commune de Ndiébène Gandiol, le parc animalier de Guembeul abrite plus de 200 espèces d’oiseaux, dont 124 protégées, des animaux les plus rares. Le parc, créé en 1983, s’étend sur une superficie de 720 hectares, et demeure l’une des réserves fauniques les plus importantes du Sénégal. Elle joue un rôle essentiel en matière de protection de la biodiversité, de la faune et offre un cadre vital à la préservation de l’écosystème sénégalais.
Dans ce parc, on y voit toutes sortes d’animaux comme des tortues géantes qui peuvent vivre plus de 100 ans, des gazelles Dama Mhorr venues d'Espagne en vue de leur réintroduction dans le milieu sahélien du Ferlo, puisqu'ils étaient en voie d'extinction en Afrique, des Oryx dammah offerts par Israël pour la réintroduction, des lièvres, des phacochères, des renards pâles, des singes rouges (patas), des écureuils. Toutefois ces merveilles paradisiaques cachent mal les difficultés dont souffre aujourd’hui le parc de Guembeul.
En effet, selon Basile Sagna, adjoint du conservateur du parc, les menaces qui pèsent sur la réserve de Guembeul sont multiples. Il y a d’abord la salinisation de l’eau qui risque, à long terme, de chasser toutes les espèces d’oiseaux. «Depuis l’ouverture de la brèche, l’eau s’est salinisée. Il y avait des espèces d’oiseaux qui vivaient ici, mais à cause de forte salinisation de l’eau à l’intérieur de la cuvette, beaucoup d’espèces d’oiseaux ont disparu. Nous craignons, à long terme, qu’il n’y aura plus rien ici, car les oiseaux aiment vivre dans des eaux douces», a-t-il expliqué.
La salinisation de l’eau n’est pas la seule menace qui guette la réserve de Guembeul. «L’autre grande menace, c’est la figue barbare, communément appelée cactus, qui est une plante très envahissante. Il a été introduit ici à Guembeul sous forme de mur le long de la clôture de grillage qui encercle la réserve. C’était pour éviter aux animaux qui ont été réintroduits ici de sortir. Malheureusement, cette plante a fini d’envahir presque les deux tiers de la réserve», a regretté M. Sagna.
Président de l’African Journalism Forum, le journaliste Dr René Massiga Diouf a insisté sur l’importance des communicants d’alerter pour la préservation de l’environnement. « Cette visite s’inscrit dans le cadre du projet de Plateforme d’Alerte sur le péril environnemental au Sénégal. C’est une continuité du projet que nous avions lancé l’année dernière pour lequel nous avions organisé un atelier. On s’est rendu compte que depuis quelques années que la question liée à l’environnement est un problème qui dépasse un peu nos frontières, et nous, à notre niveau aussi, c’est un problème auquel nous sommes confrontés. Donc, c’est la raison pour laquelle nous devons tout faire pour apporter notre pierre à l’édifice. C’est pour cette raison que nous avons appelé nos confrères pour visiter ce site stratégique qui est confronté depuis quelque temps à des difficultés énormes», a-t-il souligné.