SAMBA NDIOBÈNE KA ET BABACAR NGOM DANS LE VISEUR DES ADHÉRENTS DE LA MSAE
Une gestion de la Mutuelle de Santé des Agents de l’état du Sénégal (Msae) aux antipodes des principes de la mutualité. C’est ce que dénonce le collectif des adhérents de la Msae qui accuse le bureau exécutif

Une gestion de la Mutuelle de Santé des Agents de l’état du Sénégal (Msae) aux antipodes des principes de la mutualité. C’est ce que dénonce le collectif des adhérents de la Msae qui accuse le bureau exécutif dirigé par le magistrat Babacar Ngom de mal gouvernance. et selon eux, ce dernier agit en complicité avec le ministre du Développement communautaire, Samba Ndiobène Ka.
Créée en 2003, la Mutuelle de Santé des Agents de l’Etat du Sénégal (Msae) est une association laïque, apolitique, à but non lucratif, démocratique et solidaire ouverte à tous les agents de l’Etat et qui a pour objectif de mener, dans l’intérêt de ses adhérents et de leurs familles, des actions de prévoyance et d’entraide pour leur faciliter l’accès aux soins de santé.
Toutefois, d’après le Collectif des adhérents de la Msae, l’objectif de cette mutuelle a été dévoyé par certains des dirigeants dont son président Babacar Ngom. «Depuis l’installation de nouveaux organes (CA et BE) par l’assemblée générale de 2016, les problèmes de gouvernance de la mutuelle, du point de vue de l’application des textes réglementaires en vigueur (le Règlement n°07/2009/cm/uemoa portant réglementation de la mutualité sociale au sein de l’Uemoa, la loi n° 2003-14 du 4 juin 2003 relative aux mutuelles de Santé et son décret d’application, les statuts et le règlement intérieur ainsi que le manuel de procédures de la Msae), se sont exacerbés avec notamment la prégnance du BE sur les autres organes, entraînant une gestion aux antipodes des principes de la mutualité», dénonce le collectif dans sa déclaration. Sur les tares qui minent, selon lui, la gestion de la Msae, le collectif énumère «une course effrénée vers le foncier», «des achats de terrains se multipliant sans aucune cohérence», en contradiction avec les règles qui régissent le fonctionnement des mutuelles.
Les membres du collectif relèvent en outre la transgression du principe du cantonnement qui exige que l’essentiel des dépenses de la mutuelle doive porter sur la prise en charge des bénéficiaires. Ils indiquent dans la foulée qu’une accumulation de dettes vis-à-vis des prestataires ne s’explique pas, «si on tient compte de la solvabilité de la Msae hors dépenses extraordinaires et non prioritaires (non ordonnées par les instances habilitées)». Très en colère, le collectif indique que le non-respect dans l’exécution du budget des rubriques votées et l’isolement des sections (pourtant instances de proximité avec les adhérents et leurs ayants droit) dépourvues de moyens de fonctionnement et d’actions font partie des mauvaises pratiques qui plombent la gestion de la Msae.
Dans le même ordre d’idées, le collectif des adhérents est revenu dans sa déclaration sur l’audit financier commandé par le Conseil d’Administration (CA) pour enfoncer davantage Babacar Ngom dans sa gestion. En effet, il rappelle que le rapport produit par le cabinet AXE Audit et Expertise montre à suffisance que les appréhensions des administrateurs sont en deçà de la situation exacte de mal gouvernance qui prévaut au niveau de la Msae.
«BABACAR NGOM ET LES MEMBRES DU BUREAU EXÉCUTIF PRENNENT EN OTAGE LA MSAE»
S’attardant sur certaines conclusions de l’audit en charge contre le Bureau exécutif, les adhérents déclarent : «La construction du siège de la Msae : une extension des travaux sur quatre étages + terrasse d’un montant de 560.354.200 FCFA a été conclue avec l’accord du Bureau Exécutif de la Msae, à une semaine de la fin de son mandat, soit 196% du montant initial du contrat (285 955 750 FCFA), ramenant ainsi le montant global à 846 309 950 FCFA». L’audit révèle qu’il n’y a pas une autorisation du CA et encore moins de l’Assemblée Générale approuvant l’extension de l’immeuble vers un R+6 avec une majoration des coûts de 560 354 200 FCFA.
A en croire les membres du Collectif, le président et son bureau, faisant fi des dispositions réglementaires, avaient entamé le renouvellement des bureaux des sections, pour l’essentiel, à l’insu des bureaux sortants et dans une nébulosité totale. «L’aboutissement des différentes violations a été la tentative de réunir une assemblée générale (AG) hors de Dakar qui traditionnellement abritait cette instance, alors que toutes les sections n’avaient pas encore tenu leur AG pour désigner leurs représentants. Face à la détermination des adhérents qui ont décidé de s’opposer fermement à la tenue de cette AG manifestement irrégulière, l’autorité administrative a décidé d’interdire son organisation. Défiant cette interdiction, le PCA Babacar Ngom a voulu, en catimini, poursuivre l’activité.
Le Commissaire de police de la localité avait dû effectuer un déplacement pour disperser la réunion, et l’AG n’a finalement pas eu lieu. Depuis cette AG avortée, le bureau exécutif dont le mandat a pris fin en mai 2019 continue de gérer en toute illégalité la Msae », peste le collectif avant de trancher : «L’autorité de tutelle, à savoir le ministre du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale, bien informée de la situation, n’a pris aucune mesure de sauvegarde de ce patrimoine que représente la plus grande mutuelle de santé du Sénégal». Pour les membres du collectif, Babacar Ngom ainsi que les membres du Bureau exécutif «dont les mandats ont pris fin depuis mai 2019 prennent en otage la Msae».
Contacté par la rédaction, le président Babacar Ngom trouve que c'est une déclaration mal intentionnée. Selon lui, ce collectif veut juste profiter de la réunion des mutuelles qui se tient au Sénégal pour se faire entendre.
A l'en croire, preuve à l'appui, il peut démonter tout ce qu'il y a dans la déclaration et promet de battre en Bretagne tous les arguments qui se trouvent dans cette déclaration ''factice'' Abondant dans le même sens, son attaché de presse a estimé que le collectif en complicité avec le CUSEMS veut juste mettre le bras sur la Mutuelle. De son avis c'est ce qui sous-tend leurs agissements.