LES EX-TRAVAILLEURS DE LA SDE RÉCLAMENT LEURS PRIMES ET INDEMNITÉS
La Sénégalaise des Eaux (Sde) traverse des moments très difficiles. Après avoir perdu le contrat d’affermage au profit de Suez, elle voit ses comptes bancaires gelés suite à une exécution par l’Office National d’Assainissement du Sénégal (Onas)

La Sénégalaise des Eaux (Sde) traverse des moments très difficiles. Après avoir perdu le contrat d’affermage au profit de Suez, elle voit ses comptes bancaires gelés suite à une exécution par l’Office National d’Assainissement du Sénégal (Onas) d’une décision du tribunal de Commerce. De l’autre coté, les travailleurs de Sen’Eau réclament également à la SDE le paiement leurs indemnités et primes. Les syndicalistes vont se réunir aujourd’hui pour examiner la situation. La Sénégalaise des Eaux (Sde) est en eaux troubles. Malgré la prise de service de Sen’Eau, la Sde est loin d’en finir avec ses désormais ex-travailleurs.
En effet, cette société nationale qui assurait l’exploitation et la gestion du service public de l’eau potable en milieu urbain fait l’objet d’une double poursuite. Les syndicats de Sen’Eau se mobilisent pour affronter la Sde afin de permettre aux travailleurs de rentrer dans leurs fonds. Après avoir passé le témoin à Sen’Eau, la Sde avait commencé à payer à ses ex-travailleurs les primes, les indemnités de congés et de déplacement. Mais elle a arrêté l’opération depuis quelque temps alors que de nombreux agents attendaient les leurs. En effet, à cause du gel de ses comptes bancaires, elle n’est plus dans les dispositions de solder sa dette contractée auprès des travailleurs. Une nouvelle qui a mis les syndicalistes et les ex-travailleurs dans tous leurs états.
Le secrétaire général de l’Utis/Unsas, Oumar Sy, sonne la mobilisation pour examiner la situation et mettre en place un plan de riposte. Il a lancé un appel aux différents secrétaires généraux pour un rassemblement aujourd’hui. «L’heure est grave ! Au moment où la Sde avait enclenché la procédure pour solder les sommes dues à ses ex-travailleurs, nous apprenons que l’ensemble de ses comptes sont gelés. Quels que soient les motifs d’une telle situation, les travailleurs ne peuvent accepter que leurs intérêts soient menacés», écrit le secrétaire général de l’Utis/Unsas, Oumar Sy, à ses collègues. Et d’ajouter : «Nous sommes interpellés devant l’urgence de prendre langue avec les autorités pour trouver une solution dans l’intérêt de tous et de convoquer une assemblée générale des travailleurs.»
LES COMPTES BANCAIRES DE LA SDE GELES
Si les autorités étatiques ne volent pas à son secours, la boîte risque de mettre la clé sous le paillasson. Elles étaient intervenues dans le passé pour lever le gel des comptes de la Sde lorsque l’Onas avait mis à exécution la décision du Tribunal de Commerce. Les juges avaient condamné la Sde à payer à l’Onas la somme de 11,128 milliards Fcfa en plus de 50 millions de Fcfa à titre de dommages et intérêts. En outre, le tribunal avait ordonné l’exécution provisoire de la décision. La Sde avait pris acte du verdict, mais prévoyait de faire usage de toutes les voies de recours que lui offre la loi. Elle précisait alors qu’elle avait toujours respecté ses engagements financiers vis-à-vis de l’Onas en reversant régulièrement les sommes encaissées, conformément au Contrat d’Affermage.
En effet, seuls les montants encaissés auprès des clients doivent être reversées à l’Onas. Des sources de «L’As » renseignent que cette fois-ci, les autorités ont fermé les yeux sur l’affaire parce qu’elles en veulent à la Sde pour sa témérité dans l’appel d’offres pour le contrat d’affermage de l’eau en milieu urbain. En plus, lors du pot à l’honneur d’Abdoul Ba, Directeur général de la Sde, qui est admis à la retraite, des responsables de la boîte avaient décrié, en présence du ministre de l’Eau, Serigne Mbaye Thiam, les conditions d’octroi du contrat à Suez. Et comme par coïncidence, quelques jours après le pot, l’Onas exécute à nouveau la décision de justice. Ce qui aboutit au gel des comptes de la Sde.