SIDIYA NDIAYE ET CIE MENACENT DE PARALYSER LE SYSTEME DE SANTE
En colère contre la façon dont le ministre Abdoulaye Diouf Sarr a géré la part dédiée à la santé, Sidiya Ndiaye et Cie menacent de paralyser le système. Ils comptent déposer un préavis de grève aujourd’hui.

L’intersyndicale des travailleurs des collectivités territoriales a organisé hier un point de presse pour dénoncer la discrimination dans la distribution du fonds Force Covid19. En colère contre la façon dont le ministre Abdoulaye Diouf Sarr a géré la part dédiée à la santé, Sidiya Ndiaye et Cie menacent de paralyser le système. Ils comptent déposer un préavis de grève aujourd’hui.
Les agents de santé des collectivités territoriales sont très remontés contre leur tutelle. Ils accusent le ministre de la Santé et de l’Action sociale d’avoir fait dans la discrimination, dans le cadre de la distribution des primes allouées aux travailleurs de la santé. A en croire le président de l’intersyndicale, Sidiya Ndiaye, le Ministre Abdoulaye Diouf Sarr avait promis de payer cette prime aux agents de collectivités territoriales. Cependant, indique-t-il, seule une partie des agents a reçu ces pécules. Encore que ces derniers, se désole-t-il, n’ont pas reçu la totalité de la somme due. Sidiya Ndiaye trouve inacceptable qu’ils soient obligés de se battre à chaque fois pour bénéficier des avantages octroyés aux agents de l’Etat.
A l’en croire, l’article 29 du Code des collectivités locales indique clairement que tout avantage octroyé aux agents de l’Etat doit également parvenir aux travailleurs des collectivités territoriales. Soutenant d’ailleurs qu’ils sont victimes d’un traitement discriminatoire, Sidiya Ndiaye et ses camarades ont décidé d’intensifier le combat. Ils prévoient de ce fait de déposer à partir d’aujourd’hui un préavis de grève auprès de la direction du travail et de la sécurité sociale (DGTS). « L’intersyndicale a décidé aussi de saisir le président de la République par rapport à la répartition du fonds le 13 janvier, de marquer un arrêt de travail de 10 à 15 h dans l’ensemble des structures de santé municipales et aussi de procéder à une marche nationale d’avertissement à une semaine de l’expiration du préavis », ajoute Monsieur Ndiaye.
Le syndicaliste estime en outre qu’en tant que maire, il devrait être le premier à prendre en charge la question des agents de santé collectivités territoriales. « Maintenant, ce que nous lui demandons ; c’est de remettre les pendules à l’heure et de rectifier le tir. Sinon le mois de janvier sera un mois de manifestations. Parce que nous allons nous battre. Nous sommes déterminés à aller jusqu’au bout et personne ne pourra nous arrêter», prévient-il.
Sidiya Ndiaye et ses camarades dénoncent également les conditions des agents de santé communautaire (ASC). A l’en croire, ces derniers n’ont ni contrat, ni salaire et ne perçoivent qu’une motivation estimée à 17 000 F CFA. «Ils sont confrontés aux différents problèmes et font la totalité des boulots dans les structures. D’ailleurs, c’est par eux que l’Etat masque le manque de personnels dans les structures de santé. Et il n’y a aucune politique de recrutement en leur faveur et on continue de les exploiter», fulmine amèrement le syndicaliste avant d’assimiler cela à un esclavage déguisé. Il invite ainsi l’Etat à revoir leurs conditions d’existence. Le Président de l’intersyndicale a profité également de l’occasion pour déplorer le manque d’équipements sanitaires dans les centres et postes de santé dans ce contexte marqué par la « seconde vague de Covid-19 ».
Selon Sidiya Ndiaye, les agents de santé font face à beaucoup de risques liés entre autres à une insuffisance de gants et de masques. Ce qui le pousse d’ailleurs à s’interroger sur comment les fonds destinés à la riposte contre la pandémie ont été dépensés. «Nous attendons que le ministre nous édifie sur la gestion de ces fonds », conclut-il.