UN BERGER DE 22 ANS FUSILLE PAR DES AGRICULTEURS
Un différend entre éleveurs et agriculteurs a viré au drame dans la commune de Thilmakha, département de Tivaouane. En effet, un berger de 22 ans a succombé suite à un coup de fusil tiré par les agriculteurs.

Un différend entre éleveurs et agriculteurs a viré au drame dans la commune de Thilmakha, département de Tivaouane. En effet, un berger de 22 ans a succombé suite à un coup de fusil tiré par les agriculteurs.
Dans la soirée du lundi 4 janvier 2021, le conflit latent entre éleveurs et agriculteurs dans la commune de Thilmakha a pris une tournure tragique. Un jeune berger de 22 ans, répondant au nom de M. Sow, a succombé après avoir reçu un coup de fusil. Selon des témoins, la mort du jeune berger a créé une tension telle que les éléments de la gendarmerie de Pékesse sont intervenus très tôt pour parer à toute éventualité. La victime fait partie d’une famille venue de Keur Momar Sarr, à la recherche de terres prometteuse pouvant assurer la nourriture du bétail.
C’est ainsi que la famille s’est installée dans la commune de Thilmakha, à côté d’un site abritant un daara. Les problèmes ont commencé à opposer les deux parties et le vase a débordé dans la soirée du 4 janvier. La tension étant à son paroxysme, les armes sont sorties et le drame est survenu. Un coup de fusil a retenti pour atteindre de plein fouet M. Sow qui s’est affalé. Pour Ismaïla Sow, président du Conseil National de la Maison des Eleveurs du Sénégal, l’heure est grave car les problèmes sont très sérieux et il est temps d’aller vers des négociations pour sceller définitivement une cohabitation dans la paix et le respect mutuel, entre les agriculteurs et les éleveurs.
Le Gouverneur de la région, dit-il, s’était impliqué l’année dernière, en initiant une rencontre pour des discussions autour des problèmes qui opposent souvent éleveurs et agriculteurs. Selon lui, ce qui vient de se passer dans la commune de Thilmakha pouvait même engendrer une catastrophe sociale, voire une guerre, n’eût été l’intervention rapide des forces de défense et de sécurité. Par conséquent, il interpelle les pouvoirs publics, sur la nécessité de faire très attention sur cette situation, de bien l’analyser afin de mettre en place des stratégies, pour que cela ne se reproduise plus. Pour lui, tous les secteurs comme la pêche, l’eau et l’environnement sont régis par des codes.
Par conséquent, il estime que l’heure est venue d’opérer une véritable réforme foncière, conçue et menée de façon inclusive. «Pour ce faire, le travail de fond peut s’appuyer sur un comité restreint, composé d’hommes et de femmes assez outillés dans le secteur, pour la mise sur la table de propositions concrètes établies sur la base d’un travail de fond, bien documenté et tenu dans un temps assez large», indique Ismaïla Sow. Cette démarche, dit-il, peut bien aboutir à des décisions fondées, acceptées par tous et pouvant créer les conditions d’une cohabitation pacifique entre agriculteurs et éleveurs.