UN COLLECTIF DENONCE LE BRADAGE PAR LA SAPCO D’UNE ZONE PROTEGEE DE 10 HECTARES
Pneus calcinés, briques, ciment et plusieurs autres matériaux de construction déposés sur le principal axe routier qui dessert la station balnéaire.

Il a fait chaud hier (lundi) à Saly. Mai ce n’est pas le mercure qui était monté ! Plutôt, c’est le Collectif pour la défense des intérêts de Saly qui a chauffé la rue pour protester contre ce qu’il considère comme un bradage foncier sur une zone d’une superficie de 577 hectares. A ce jour, il ne reste de l’ancienne forêt classée de Saly, déclassée entre-temps, que 10 hectares qui seraient en train de faire l’objet d’une spéculation sans précédent. Face à la presse, hier, le collectif a affirmé que ce bradage foncier est orchestré par des autorités de ce pays dont il détient la liste. Le collectif sollicite donc l’arbitrage du chef de l’État pour que la spéculation cesse.
Pneus calcinés, briques, ciment et plusieurs autres matériaux de construction déposés sur le principal axe routier qui dessert la station balnéaire. Le collectif pour la défense des intérêts de Saly est passé par là. La structure s’est mobilisée hier pour dénoncer ce qu’elle considère comme un « bradage foncier ». Au bac des accusés, la Société d’Aménagement et de Promotion des Zones et Côtes Touristiques du Sénégal (SAPCO).
« Nous manifestons parce qu’il y a des personnes ou des institutions avec des desseins inavoués qui sont en train de vandaliser nos terres. Vous pouvez constater avec nous qu’il y a un crime environnemental et foncier qui est en train de se dérouler ici à Saly depuis longtemps. Donc la paix n’a que trop duré, nous sommes restés passifs trop longtemps. Aujourd’hui toute la population de Saly a dit non, niet, c’est fini », a pesté Seydou Abdoul Diop, porte-parole du jour des manifestants.
« Nous ne pouvons plus, nous ne laisserons personne s’accaparer de nos terres, voler nos ressources, les piller et aller dormir tranquillement chez soi. C’est une bande de terre qui a été gérée par la Sapco qui a été dessaisie en 2012 par le ministre des Finances d’alors, l’actuel Premier ministre Amadou Bâ. Ce dernier était chargé en ces temps-là de suivre l’arrêté 007850.Nous détenons par devers nous des documents qui prouvent à suffisance le détournement de terres qui s’opère ici à Saly » a poursuivi le porte-parole du jour.
« Comment pouvez-vous comprendre une personne qui déclare vouloir ouvrir un réceptif hôtelier ou un restaurant, bref une activité connexe à la promotion du tourisme et qui vient morceler parla suite ces terres pour en faire des habitations ? Ce sont des autorités ce ce pays qui font ça ! Nous détenons une liste exhaustive des attributaires, et le moment venu, nous la publierons », a menacé Seydou Abdoul Diop.
Ce mouvement d’humeur des habitants de Saly intervient 48 heures seulement après l’atelier de présentation du rapport du Mouvement And Aar Sunu Suuf (MAAS) qui lutte contre la spéculation foncière à l’échelle de tout le département de Mbour. Lors de ce forum, cette question du domaine protégé avait été évoquée parmi tant d’autres équations qui ponctuent la gestion foncière dans la Petite côte.