UN PLAN STRATEGIQUE POUR ERADIQUER LE FLEAU EN 2030
«Le Sénégal s’est aussi doté d’un plan stratégique multisectoriel de la nutrition que nous avons concrétisé», affirme Abdoulaye Kâ

Le Sénégal ne veut pas être en reste dans la lutte contre la malnutrition en Afrique. C’est ainsi qu’il a mis en place un plan stratégique pour éradiquer ce phénomène. Ce programme a été présenté hier lors d’une session de haut niveau d’information et de plaidoyer sur la situation de la malnutrition en Afrique. le Sénégal compte gagner son combat contre la faimen2030, à travers une approche multisectorielle et un Programme national de renforcement de la nutrition.
La malnutrition touche aujourd’hui plus de 20 millions d’enfants en Afrique de l’Ouest et du Centre. Dans la partie occidentale du continent, c’est la zone du Sahel qui est la plus touchée avec 1.600.000 enfants souffrant de cette maladie. Lors d’une rencontre d’information et de plaidoyer sur la situation de la malnutrition en Afrique de l’Ouest et du Centre, le coordonnateur de la Cellule de Lutte contre la Malnutrition, Abdoulaye Kâ, a soutenu que la méthode utilisée par le Sénégal a fait tâche d’huile dans la sous-région. Il s’agit d’une nouvelle politique mise en œuvre depuis 2015, et qui s’étend jusqu’en 2025. «Le Sénégal s’est aussi doté d’un plan stratégique multisectoriel de la nutrition que nous avons concrétisé», affirme Abdoulaye Kâ qui ajoute que ce programme est composé de 12 plans d’actions de 12 ministères. «La mise en place d’une telle approche s’explique par le fait que nous sommes à l’ère de la multisectorialité, ainsi qu’à celle de l’institutionnalisation de la nutrition».
En plus du plan stratégique, indique Abdoulaye Kâ, le Sénégal a des objectifs ambitieux par rapport à la réduction de la malnutrition. «Nous parlons plus d’éradication de la malnutrition que de sa réduction. Car nous pensons aller vers une approche d’émergence pour notre pays et que d’ici 2025-2030,nous ne parlions plus des questions de malnutrition au Sénégal», déclare le coordonnateur de la Cellule de Lutte contre la Malnutrition.
Pour cela, Abdoulaye Kâ estime que le plan ainsi que le financement sont disponibles. «Le Sénégal a mis en place le Programme National de Renforcement de la Nutrition qui couvre aujourd’hui 60% des communes du Sénégal ainsi que 60% des enfants. Nous voulons couvrir, d’ici les cinq prochaines années, l’ensemble du territoire national, de même que tous les enfants du pays, avec des services essentiels de nutrition qui ont déjà prouvé leur efficacité, afin que nous puissions passer de 17% de retard de croissance à moins de 5% d’ici 2025», soutient Abdoulaye Kâ.
Cependant il trouve nécessaire de changer de paradigmes en adoptant une approche multisectorielle. A cet effet, il propose l’implication de tous les autres secteurs qui ont trait à la nutrition, à savoir l’éducation, l’agriculture, l’environnement et la santé. «La malnutrition demeure une préoccupation mondiale. Elle est plus qu’un problème de santé publique, d’alimentation et d’hygiène. Elle est un phénomène qui touche aussi le développement économique et social», déclare le Directeur de la Santé de la mère et de l’enfant, représentant le ministre de la Santé et de l’Action Sociale, Omar Sarr. Ce dernier explique que plusieurs études montrent l’impact néfaste de la malnutrition sur le développement des enfants, avec comme conséquence une diminution de leurs capacités intellectuelles. Elle affecte également leur parcours scolaire et social.