UNE AIRE PARADISIAQUE AU CŒUR DE DAKAR SOUS UNE CONSTANTE MENACE
Malgré la verdure qui constitue le décor de la zone du Technopole, réserve naturelle nichée entre les départements de Dakar, de Pikine et de Guédiawaye, elle est gangrénée par une spéculation foncière en plus d’être un repaire pour les criminels

Malgré la verdure qui constitue le décor de la zone du Technopole, se cache une toute autre réalité. Cette réserve naturelle nichée entre les départements de Dakar, de Pikine et de Guédiawaye est gangrénée par une spéculation foncière en plus d’être un repaire pour les criminels. Face à cette situation, les autorités, qui protègent cet espace, peaufinent des stratégies pour inscrire le site sur la liste de la Convention de Ramsar des zones humides d’importance internationale.
Dans ce petit lac de la zone des Niayes, il s’y passe une réunion particulière et à laquelle l’homme est exclu. Il s’agit d’espèces d’oiseaux dont des Jacanajacana, des chevaliers aboyeurs, de vanneaux armés, des coucal du Sénégal et autres venus de loin qui semblent aborder une question sérieuse : celle de la préservation de la biodiversité.
Cette surface hydrique du Technopole d’une superficie d’un stade de football est exclusivement réservée aux oiseaux. Mais, ces oiseaux risquent de migrer vers d’autres cieux. Car dans ce site classé depuis plusieurs années où l’activité humaine est réduite, on note une agression de la nature. D’ailleurs, n’eut été la mobilisation du conservateur de la réserve et de son équipe de 30 éléments qui opèrent des missions de patrouilles toutes les 48 heures pour sécuriser cette unique réserve urbaine naturelle, cette immense végétation allait disparaître au profit des bâtiments. Au moins, 80 infractions de différents types comme les remblais de terres ont été notées dans la zone. Et un peu plus de 40 sommations d’arrêt de construction ont été émises. Ces promoteurs immobiliers se sont emparés petit à petit de la zone pour y ériger des édifices.
En plus, des entreprises comme Clean Oil, Ccbm et Khelcom Bâches détenaient des titres fonciers dans cette zone classée. Mais, grâce au décret pris en octobre 2019 par le président de la République, tous les baux consentis par l’Etat à diverses personnes ont été résiliés pour les besoins de sauvegarde de la vocation de la réserve. Toutefois, un autre type d’agression gangrène la réserve. Il s’agit de l’insécurité.
En effet, le Technopole s’est fait une réputation particulière : une zone de no man’s land pour les malfaiteurs. Selon le Conservateur de la réserve, au moins 3 corps sans vie ont été découverts dans la zone, en septembre dernier. Les trafiquants de chanvre indien y tiennent leur business. D’ailleurs, un chauffeur a été dernièrement arrêté dans la zone avec 1 kg de chanvre indien. Qui plus est, le site est parfois confondu par certains comme un lieu de débauche et de prostitution.
DES RÉUNIONS EN COURS POUR INSCRIRE LE SITE DANS LA CONVENTION RAMSAR
Sous un autre rapport, les maraîchers qui devraient participer à la sauvegarde de la biodiversité sont pointés du doigt. Certains d’entre eux ont cédé leurs terres à des personnes qui pratiquent des activités qui n’ont rien avoir avec la vocation de la réserve. On peut citer le cas de personnes qui sèchent du poisson sur le site qui accueille également des ateliers mécaniques. D’ailleurs, près de 50% des maraîchers ne disposent d’aucun titre sur la zone. Selon nos sources, ils ont fait près de 20 ou 30 ans dans la réserve. C’est pourquoi, afin de faire régner l’ordre dans cette réserve de 650 hectares, le conservateur et ses collaborateurs agitent une opération de déguerpissement pour déloger les gens dont les activités ne collent pas avec la vocation de la zone.
A cet effet, des discussions sont en train d’être engagées pour inclure l’ensemble des acteurs dans le plan d’Aménagement dont les huit communes qui entourent le Technopole (Dalifort, Pikine Nord et Ouest, Guédiawaye, Patte d’Oie, Golf, Sam Notaire et Parcelles Assainies).Dans cet élan, informe le Lieutenant Diop, des réunions sont en cours pour inscrire la zone des Niayes connue également sous le nom de Technopole dans la liste de la Convention de Ramsar qui est relative aux zones humides d’importance internationale particulièrement comme habitats des oiseaux d’eau. Ce qui permettra au Technopole d’avoir une aura internationale et beaucoup de technicités afin de mieux gérer la zone et d’être éligible auprès des bailleurs.