UNE CACOPHONIE AU SOMMET DE L’ETAT
La gestion du marché des transports des vivres a laissé planer le doute dans l’esprit de certains Sénégalais.

La gestion du marché des transports des vivres a laissé planer le doute dans l’esprit de certains Sénégalais. D’aucuns n’ont pas compris qu’un appel d’offres soit lancé à ce propos ; alors qu’un collectif des acteurs des transports routiers était prêt à acheminer gratuitement les vivres. A cela, s’ajoute la polémique sur le budget prévisionnel pour cette opération.
L’information selon laquelle le budget du transport des vivres est estimé à 6 milliards Fcfa est venue perturber les plans du gouvernement, l’obligeant même à se prononcer sur le sujet. Pourtant, il était plus facile pour le ministère du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale de couper court dès le début à ce qu’il qualifie de fausse information et de donner les vrais chiffres concernant cette opération. Mais il a fallu que la pression s’exerce sur lui pour que le ministre Mansour Faye réagisse. «J’ai suivi comme tout le monde cette fausse information qui a circulé dans les réseaux sociaux. Et j’étais étonné d’entendre les montants avancés sans aucune base réelle», a déclaré Mansour Faye. Rétablissant sa part de vérité, il indique que le transporteur est payé 18.500 Fcfa la tonne pour effectuer le transport des vivres dans les régions périphériques (Ziguinchor, Kédougou et Matam).
Pour les régions du centre (Fatick, Diourbel, Kaffrine et Louga), le coût est de 7.500 Fcfa la tonne. Toujours à l’en croire, pour les régions de Tambacounda et de Saint-Louis, c’est à peu près 15.000 Fcfa la tonne. Après avoir précisé que Dakar ne fait pas partie du lot et qu’elle sera gérée par les camions de l’armée, Mansour Faye a demandé aux uns et aux autres de faire le calcul en se fondant sur les volumes déjà annoncés par région.
Ainsi, il estime que le coût global du transport sera évalué à moins de 1,5 milliard Fcfa. «Ce prix global du transport pourrait éventuellement baisser», soutient-il en rappelant que l’association des transporteurs est venue leur offrir ses services pour les accompagner. Même si le ministre Mansour Faye est sorti pour se rattraper, force est de constater que ce retard dans la communication a installé une cacophonie au sommet de l’Etat.
D’ailleurs, un de ses collègues ministres, en l’occurrence Abdou Karim Fofana a affirmé sur le plateau de la «RTS» qu’un budget prévisionnel de 3,5 milliards Fcfa avait été dégagé pour le transport des vivres. Alors que jusque-là, le ministre en charge de la Solidarité n’avait pipé mot. Attributaire du marché du transport des vivres, le député et non moins opérateur économique, Diop Sy vient en rajouter à la cacophonie. D’autant que ce dernier précise que le montant ne dépasse pas 1,8 milliard Fcfa.
A l’en croire, les six milliards dont on parle est une pure invention. Se montrant catégorique, il estime que le coût du transport ne peut pas dépasser 2 milliards Fcfa. Autre fait qui révèle une cacophonie, c’est la façon dont le gouvernement a traité avec le collectif des acteurs des transports routiers du Sénégal qui était prêt à servir gratuitement l’Etat dans cette opération. Les transporteurs ont soutenu ne pas comprendre que des appels d’offres soient lancés par l’État pour le transport des denrées alimentaires alors que des efforts sont consentis par les routiers pour participer à l’effort de guerre.
Une cacophonie qui ne dit pas son nom, selon Mor Sourang qui appelle le Président Macky Sall à mettre sur pied une commission de gestion Covid-19 qui sera gérée par ses opposants, pour plus de transparence. Et que demain, ajoute-t-il, s’il y a scandale, personne ne pourra le lui imputer.