UNE CEREMONIE DE MARIAGE VIRE A UNE RIXE ENTRE LES ORGANISATEURS ET LES FORCES DE L'ORDRE
J. Gomis, T. Gomis, M. Gomis, y. Mané et I. Maro ont été attraits hier au tribunal de grande instance de Dakar pour outrage à agents de la force publique, rébellion et violence et voies de fait

J. Gomis, T. Gomis, M. Gomis, y. Mané et I. Maro ont été attraits hier au tribunal de grande instance de Dakar pour outrage à agents de la force publique, rébellion et violence et voies de fait. Les prévenus qui risquent 2 ans de prison ferme seront fixés sur leur sort le 7 décembre prochain.
Il ressort des débats d’audience que les faits se sont produits à Grand Yoff, dans la nuit du 18 au 19 novembre, vers 2h du matin et à l'occasion d'une fête de mariage. Suite à un contrôle de routine, les gendarmes en civil ont intercepté un groupe de personnes, manifestement ivres. Devant ces derniers, les pandores ont brandi leurs cartes professionnelles avant de les soumettre à un contrôle d'identification. Mais, ils ont été attaqués par une foule. Toutefois, ils sont parvenus à arrêter I. Maro et J. Gomis avant de se rendre à l'hôpital pour des soins. Sur ces entrefaites, l'autre partie du groupe a rejoint la structure sanitaire pour exiger la libération de leurs proches. Malheureusement pour Y. Mané, M. Gomis et T. Gomis, ils ont été interpellées à leur tour pour outrage à agent de la force publique, rébellion, violence et voies de fait.
Comparaissant hier au tribunal des flagrants délits de Dakar, Y. Mané a nié les faits qui lui sont reprochés de même que ses acolytes. Elle renseigne que ce jourlà, elle assistait à une cérémonie de mariage. «J'étais dans la première tente lorsqu'une bagarre a éclaté dans la seconde. J'ai accouru sur les lieux pour m’enquérir de la situation et j'ai reçu un coup qui m'a causé des blessures à l'épaule. Une fois à l'hôpital, la gendarmerie m’a arrêtée. Je ne savais même pas que les forces de l'ordre étaient sur les lieux», a-t-elle déclaré. Toutefois, dans le procès-verbal, elle a reconnu avoir répondu aux insultes des agents
Poursuivie pour les mêmes infractions, M.Gomis a, elle aussi, soutenu la même thèse. I. Mané dit Bourama a fait face au juge pour répondre des chefs d’outrage à agent, rébellion et violence et voies de fait ayant entraîné des blessures. Il dit qu'il s'est opposé à l'interpellation de ses amis parce qu'il jugeait que ces derniers n'avaient rien fait. Par contre, il a nié avoir injurié les agents. J. Gomis, frère de la mariée, conteste le reproche qu'on lui colle, celui d'avoir refusé de présenter sa pièce d'identité. Le parquet lui fait savoir qu’il a quand même eu l'audace de rejoindre les agents à l'hôpital pour exiger la libération de ses deux amis. Il rétorque avec insistance qu’il était juste intervenu pour séparer les belligérants. T.Gomis, lui aussi, poursuivi pour les mêmes délits que les deux derniers, a aussi versé dans la dénégation.
Toutefois, lors de l’enquête, il a reconnu avoir échangé des coups de poing avec l'un des éléments, et celui-ci a finalement brandi son arme. «J'accompagnais Ibrahima Mané à l'hôpital parce qu'il présentait des blessures. Au moment de l'interpellation, Ils n'avaient pas présenté leurs cartes professionnelles. C'est pourquoi, j'ai eu des doutes sur leur objectif. Une dame s'était mise à filmer la scène, c'est ce qui a outré les agents. Je suis un frère de la mariée. J'ai fait six jours d'hospitalisation et j'ai même reçu un certificat médical.’’
Les gendarmes M. Sarr et C. Mendy renseignent que lorsqu’ils ont arrêté deux personnes pour refus de monter leurs cartes d’identité, deux autres, M. et T. Gomis les ont rejoints aux urgences de l'hôpital Grand Yoff pour les abreuver d'injures afin qu'ils libèrent leurs amis, quitte même à y laisser leurs vies.
LE PARQUET SOLLICITE DEUX ANS FERME
Dans ses observations, le maître des poursuites estime que les faits sont d'une extrême gravité, car les prévenus ont remis en cause l'autorité d'une institution. Le parquetier a requis deux ans de prison ferme.
Prenant le contre-pied, Me Arona Bass pense que les prévenus ont été triés au volet. « Il se pose un problème d'imputabilité. Les agents n'ont pas pu identifier leurs agresseurs parce que les faits se sont produits au-delà de 2h du matin. La procédure est bordurée d'abus ; ils ont procédé à des injures au moment de l'interpellation », a indiqué Me Bass. Lui emboitant le pas, Me Amadou Aly Kane indique que les gendarmes savent très bien qu’ils n’ont pas agi dans les règles de l’art et pour se protéger, dit-il, ils ont intenté cette procédure judiciaire. Les avocats ont plaidé la relaxe. Délibéré le è décembre prochain.