BARÇA, LA FIN DU MIRAGE
Parce qu'il a oublié son ADN, parce qu'il a voulu copier un modèle qui ne lui correspondait pas, le FC Barcelone a fini dans le mur. Cette humiliation historique face au Bayern Munich (2-8) sanctionne sa longue agonie

Parce qu'il a voulu faire comme les autres plutôt que de cultiver sa différence, parce qu'il s'est reposé sur ses acquis plutôt que de chercher à s'améliorer et parce qu'il s'est bercé d'illusions, le FC Barcelone s'est pris un mur ce vendredi face au Bayern Munich (2-8). Une issue spectaculaire, mais inévitable.
Être le Barça ne suffit pas. Être le Barça n'a jamais suffi. C'est parce qu'il a oublié cette règle élémentaire que le FC Barcelone s'est peu à peu délité depuis plusieurs années. Parce qu'il a oublié son ADN, parce qu'il a voulu copier un modèle qui ne lui correspondait pas, le FC Barcelone a fini dans le mur. Cette humiliation historique face au Bayern Munich (2-8) sanctionne sa longue agonie. Les titres en Liga et les exploits de Lionel Messi ont entretenu un mirage qui ne lui a finalement pas rendu service. La réalité a fini par lui exploser au visage.
Comment en arrive-t-on à une telle déconfiture ? Comment en arrive-t-on à encaisser un doublé du joueur le plus cher de l'histoire du club et qui appartient toujours aux Blaugrana ? Ce vendredi n'est que la spectaculaire et douloureuse conséquence d'une somme de reniements et de mauvaises décisions. Cette défaite n'est pas un accident. De la leçon reçue par la Juventus en 2017 (3-0) à ce 8-2 en passant par les deux remontadas face à l'AS Rome et Liverpool, chaque saison de Ligue des champions est plus embarrassante que la précédente pour le Barça.
Neymar, la bascule
A priori, il ne pourra pas faire pire l'an prochain. Mais c'est parce qu'il n'a pas tiré les leçons de ses échecs successifs que le géant de Catalogne est devenu un souffre-douleur en Europe. Sa première erreur est de ne pas avoir su sécuriser Neymar en 2017 et de s'être exposé au départ de celui qui devait accompagner Messi avant de lui succéder.
Son départ a brisé la dynamique offensive et bouleversé les rapports de force. Parce qu'il n'a pas voulu perdre la face cet été-là, le Barça a joué contre-nature en surpayant deux joueurs (Coutinho et Dembélé) dont les performances avant et surtout après leur arrivée en Espagne ne justifiaient pas de telles dépenses...