«JE CHERCHE UNE CAF DEVELOPPEE, QUI S’ASSUME ET EN PARFAITE INTELLIGENCE AVEC LA FIFA»
Augustin Senghor, candidat à la présidence de la Caf, déroule devant la presse et en présence de Ahmad Ahmad, les grands lignes de son programme qu’il compte impulser à la tête de l’instance continentale

Candidat à l’élection de la présidence de la Confédération africaine de football (CAF) le 12 mars prochain au Maroc, Augustin Senghor a profiter de son séjour au Cameroun, pays hôte du championnats d’Afrique des nations (CHAN) pour dérouler devant la presse africaine et internationale et en présence de Ahmad Ahmad, président sortant, les grands lignes de son programme qu’il compte impulser à la tête de l’instance continentale. Avec comme principe l’assainissement des relations avec la FIFA, la recherche d’une CAF qui se développe et qui s’assume. Dans cette direction, le président de la Fédération sénégalaise de football travaille pour un consensus fort au niveau des candidats qu’il partage la zone ouest africaine..
«JE VAIS ASSAINIR LES RELATIONS AVEC LA FIFA»
«Je vais assainir les relations avec la FIFA. Je ne veux pas être prétentieux. Dans la séquence temporelle, ces relations n’ont pas été mauvaises. Ce sont les éléments factuels qui nous amènent à cela. Il y a un an, les relations étaient parfaites entre la CAF et la FIFA. Il y a eu des éléments déclencheurs. Il y a eu un moment des incompréhensions sur ce que chacune des organisations devrait faire sur le terrain qui est l’Afrique, des incompréhensions sur des décisions prises de part et d’autre. Le président de la CAF qui viendra doit chercher à rétablir ces relations de confiance. Aujourd’hui, il y a un lien ombilical entre la FIFA et notre confédération. Des dirigeants des deux instances peuvent ne pas s’entendre. Mais les organisations elles-mêmes sont condamnées à s’entendre. C’est valable pour nous et la FIFA, c’est valable pour l’UEFA, la Comebol, la Concacaf, l’AFC, l’OFC et la FIFA. En ce qui me concerne, je vais travailler à cela. Je ne pense pas qu’à Zurich, la FIFA n’a pas besoin d’une CAF faible. Au contraire, je pense que je symbolise cette personne qui peut leur apporter ce qu’elle souhaite. Un interlocuteur qui leur permettra d’aller vers des relations apaisées dans le respect mutuel et que chacun puisse apporter à l’autre ce qu’il n’a pas. Si nous y arrivons, nous aurons gagné le pari».
«J’AI CONTINUE A PARLER AUX LEGENDES DU FOOTBALL ET CEUX QUI VIVENT DU FOOTBALL ET QUI FONT VIVRE LE FOOTBALL»
«Je n’ai aucun doute là-dessus que les dirigeants de la FIFA ne puissent pas voir que d’un bon œil que l’on ait des candidats à la présidence ou même des candidats à d’autres positions du comité exécutif de la CAF ou au conseil de la FIFA, qui incarnent des valeurs dans lesquelles ils se retrouvent pour pouvoir entretenir les relations. C’est qui est le plus important pour nous Africains. Je ne dis pas qu’il faut être beau et gentil avec la FIFA. Je cherche, une CAF développée, qui s’assume et en parfaite intelligence avec la FIFA et ses dirigeants. Si nous y arrivons, la CAF va y gagner en premier. Par rapport à mon programme, on m’a demandé si je dois m’adresser aux fédérations. Je ne fais que ça. Depuis le 12 novembre 2020 quand ma candidature a été déposée, j’ai continué à parler aux légendes du football et ceux qui vivent du football et qui font vivre le football. C’est eux qu’il faut convaincre. Nous avons 54 associations nationales et nous avons des milliers de personnes qui sont concernées pour ce qui va se passer le 12 mars 2021. Les choix qui seront portés, auront un impact sur d’innombrables vies sur notre continent. Je peux vous rassurer. Je n’ai pas attendu de faire mon programme pour parler à mes collègues. D’autant plus que pour certains, je n’ai pas besoin de leur parler.»
«IL FAUT CHANGER LE VISAGE DE LA CAF»
Avant la date du dépôt des candidatures, ces personnes là qui ont le même souci pour le devenir de la CAF sont venus me parler et dire qu’il faudra changer le visage de la CAF. On peut considérer que le travail est fait à la base. En Afrique, on veut panser les plaies tout en se détournant de la tête. Le président Ahmad est parti mais ce n’est pas n’importe qui. C’est un président de Confédération. Il m’a fait l’honneur d’être là. Il a lu mon mémorandum. Nous avons discuté sur certains aspects. Il ne faut pas que nous soyons dans la frilosité. Il faut changer le visage de la CAF. Qui ne diagnostique pas le mal de la CAF, ne peut pas le soigner. De même, un malade qui n’accepte pas de se faire ausculter, de dire où cela fait mal, ne peut pas être guéri. Le premier que nous devrons poser en tant dirigeant africain, c’est la remise en question».
«CONTINUER A RECHERCHER LE CONSENSUS AUTOUR DE LA CANDIDATURE OUEST AFRICAINE»
«Je suis membre du comité exécutif. On a fait de bonnes choses mais j’ai vu qu’il y a des problèmes. Ce que je considère être le problème de la CAF c’est n’est ni Ahmad Ahmad ni mon ami Alain Olinga qui est là. C’est nous tous qui partageons l’actif comme le passif et c’est important. Dés le premier jour du dépôt des candidatures il y a trois candidats de la zone de l’Afrique de l’Ouest. J’ai été le premier à prendre mon bâton de pèlerin pour parler à mes frères. J’estime que globalement, nous devons parler.
En Afrique nous avons fait beaucoup d’exploits et on a des représentants en finale du CHAN. Au niveau du management, on n’a jamais eu la chance dans notre zone ouest africaine, à diriger la CAF. C’est certainement la seule explication de cette confusion de candidatures. Je fais l’effort de discuter avec tout le monde. J’ai discuté avec mon frère Jacques Anouma. Nous nous sommes parlés avant-hier (jeudi, Ndlr). Après, nous ne pouvons pas nous retrouver aux forceps. C’est le temps qui le fera. Le temps peut aller jusqu’au 12 mars, jour de l’Assemblée générale pour se retrouver. L’essentiel, c’est de continuer à rechercher le consensus autour de cette candidature ouest africaine. Cette recherche de candidature va au-delà de cela. J’ai connu mon ami Motsepe ici. On a sympathisé, on a parlé et on peut discuter et se dire des choses.
Partant de cela, comment faire pour nous entendre et voir les meilleurs profils au sein de notre instance africaine ? Nous sommes dans les élections et parce que chacun d’entre nous pense qu’il a le meilleur profil, les atouts pour diriger la CAF. Mais nous allons essayer d’avoir des consensus forts. Si cela se fait c’est bon. Sinon, nous allons nous affronter et les acteurs qui doivent faire leur choix le feront en toute liberté. C’est cela la démocratie».