«LA CARTE DE LA PRATIQUE DU JUDO AU SENEGAL EST EN TRAIN DE CHANGER »
Invité du Club de Presse organisé ce samedi 11 juillet par l’ANPS, le président de la Fédération sénégalaise de judo et disciplines assimilées (FSJDA), Babacar Wade a passé en revue les points saillants de l’actualité de sa discipline.

Invité du Club de Presse organisé ce samedi 11 juillet, l’Association nationale de la presse sportive du Sénégal (ANPS), le président de la Fédération sénégalaise de judo et disciplines assimilées (FSJDA), Babacar Wade a passé en revue les points saillants de l’actualité de sa discipline. De l’état du judo sénégalais, aux chances de qualification aux JO Tokyo 2021 de Mbagnick Ndiaye, champion d’Afrique et porte-étendard du Sénégal, en passant par la préparation des JOJ 2022, le patron du judo sénégalais fait le point.
L e judo sénégalais a été au centre du forum organisé ce samedi 11 juillet par l’Association Nationale de la Presse Sportive du Sénégal (ANPS). Une occasion pour le président de la Fédération sénégalaise de judo et disciplines assimilées (FSJDA), Babacar Wade de faire un large exposé sur les grands points qui touchent à l’actualité et aussi pour faire l’état de la discipline.
“7 AXES DE DEVELOPPEMENT STRATEGIQUE QUI FONDENT NOS ACTIONS”
“Le judo a traversé quelques turbulences en 2010. Ce qui avait valu la mise en place du comité de normalisation. Une fédération a été élue en 2014. On a essayé de mettre en place un certain nombre de chantiers. Le premier, c’était de remettre à niveau l’ensemble de nos textes qui n’étaient pas en adéquation. Il s’agissait de travailler à la massification de la discipline car, le nombre de licenciés était très bas au niveau des statistiques. C’est dans ce cadre que nous avons mis en place le judo à l’école qui nous donner pas mal de satisfactions. Cela nous a permis durant la première année, d’ouvrir 33 dojos scolaires, dans 8 régions. Il s’agissait aussi de travailler à l’autonomie financière de la Fédération et à la gestion de l’élite qui reste la vitrine. On a relativement réussi car le Sénégal n’avait pas de titre de champion d’Afrique chez les hommes depuis 1996. On l’a eu en 2019 (Mbagnick Ndiaye, Ndlr). Il s’agissait aussi de la reprise au mieux de la formation ou encore le volet social pour voir comment venir en aide nos anciens champions. En somme, nous avons 7 axes de développement stratégique qui fondent les actions de notre fédération” campe le patron du judo. Une discipline qui a valu au Sénégal l’une ou la plus grosse satisfaction au cours de l’année 2019 avec la médaille d’or décrochée aux championnats d’Afrique de 2019 à Cape Town, en Afrique du Sud dans la catégorie des lourds après 23 ans d’infructueuses tentatives.
“LE CHEMIN A ETE LONG ET DIFFICILE POUR ARRIVER AU TITRE DE CHAMPION D’AFRIQUE DES LOURDS”
Babacar Wade rappelle que Mbagnick Ndiaye, garde ses chances de qualification pour les Jeux olympiques de Tokyo initialement prévus du 24 juillet au 9 août 2020 et finalement reportés du 23 juillet au 8 août 2021. “Si on garde les listes, Mbagnick serait qualifié. Maintenant, on va continuer à parfaire son classement parce que le classement au judo se fonde sur la ranking-list mondiale, donc il faut que lorsque les compétitions sur le plan international reprendront qu’il puisse se remettre sur le circuit international pour garder son classement actuel. Il reste quelques éléments qui, peut-être, ont encore quelques petites chances de qualification. On essayera d’apporter un appui au mieux. Ces athlètes pourront nous faire la bonne surprise et d’offrir la qualification au Sénégal pour les JO” note a-t-il. “Il nous a valu 23 ans pour reconquérir le titre de champion d’Afrique chez les hommes. C’est la plus prestigieuse catégorie de poids dans le monde du Judo. Le chemin a été long et difficile pour qu’on y arrive au titre de champion d’Afrique des lourds. Mais on y est arrivé. La fédération que je dirige a travaillé pendant 3 ans pour la reconquête du titre. Avant ça, les gens travaillaient aussi pour ça, mais les résultats n’y étaient pas”, soutient t-il. “Les femmes, il est vrai, ont, ces dernières années eu plus de palmarès que les hommes. C’est une constante. Mais, l’autre analyse qu’il faudrait faire est que depuis le début des années 2000 où on a eu les femmes qui ont été sacrées championnes d’Afrique, que soit Hortense Diédhiou, Fary Sèye ou Fanta Keïta, c’est peut-être parce qu’à l’époque ces femmes avaient la chance d’être dans des centres de perfectionnement. Toutes les 3 étaient dans un centre au Maroc, et toutes les 3 ont été championnes d’Afrique. Elles étaient dans des conditions de performances qui leur permettaient d’être au top niveau”, poursuit-il.
MBAGNICK NDIAYE “UN DIAMANT QUI A ETE POLI!”
Babacar Wade n’a pas manqué d’assimiler le championnat d’Afrique Mbagnick Ndiaye à “un diamant qui a été poli” et un produit de toutes pièces au Sénégal. “Depuis 2010, à ma connaissance, il n’y a pas eu de Sénégalais dans ces centres. Donc, tout ce qui se faisait était fait sur le plan local. Et c’est là que la victoire de Mbagnick (Ndiaye, Ndlr) est importante pour moi. Parce que c’est un produit qui a été formé de toutes pièces avec nos méthodes de chez nous au Sénégal, contrairement aux autres formés dans des centres de perfectionnements. Mbagnick, on s’en est occupé sur place et lorsqu’on a senti que le diamant était prêt, on l’a poli et on l’a mis sur des stages que ce soit au niveau de l’INSEPS, au niveau de la Hongrie. Cela nous a donné les résultats qu’on a eus” s’est il réjoui.
AU CONTACT D AVEC LE CHAMPION OLYMPIQUE TEDY RINNER”
“Nous souhaitons voir Mbagnick entrer dans l’histoire du judo mondial”. Poursuivant son propos, il a émis le souhait de voir le judoka sénégalais continuer de côtoyer le champion olympique français Teddy Rinner et d’entrer dans l’- histoire du judo mondial. “En marge d’un stage en France, les entraîneurs français ont vu Mbagnick et ont proposé qu’il intègre l’inseps et à s’entraîner avec Tedy Rinner parce qu’en terme de gabarit, de technicité et de sérieux dans le travail, les gens avaient senti que les deux pourraient travailler sérieusement. Rinner est un monument. Ce qu’on souhaite à Mbagnick, c’est de continuer de le côtoyer et qu’il puisse entrer dans l’histoire du judo mondial”, avance-t-il
“AUJOURD’HUI, LE BUDGET DEPASSE 100 MILLIONS PAR AN”
Sur la même lancée, le patron du judo sénégalais informe qu’en terme des activités, du déroulement de son calendrier national et même sur le financier, le judo sénégalais se porte bien. “Le judo se porte pas mal. Toutes les compétitions se déroulent normalement. On a pu faire revenir les compétitions qui étaient disparues, il y a une quinzaine d’années notamment les coupes de l’ambassade du Japon, des Forces armées. Les finances restent l’axe sur lesquels on doit travailler. Lorsque l’on venait le budget de la Fédération tournait autour de 14 à 15 millions. Aujourd’hui, le budget dépasse 100 millions par an. Mais, il reste de points faibles sur lesquels on doit travailler”, confie t-il.
LE JUDO A L’ECOLE EN VUE DE “DAKAR 2022”
Toujours sur l’état du judo sénégalais, le président Wade fait remarquer que la carte de la pratique du judo au Sénégal est en train de changer. “La carte de la pratique du judo au Sénégal est en train de changer. On a des dojos au niveau de toutes régions. Notre projet de judo à l’école, c’est un projet sur lequel nous fondons beaucoup d’espoir dans la perspective de former des champions capable de rivaliser avec les meilleurs lors des JOJ “Dakar 2022”. «(...) Depuis 2015, nous sommes en train de décentraliser les compétitions et nous avons organisé les championnats nationaux notamment à Thiès, Saint -Louis nous avons quasiment des dojos dans quasiment toutes les régions...
” COVID 19 ET JUDO NE FONT PAS BON MENAGE “
Le judo est un sport combat et de contact. Donc, assurer les mesures barrières c’est quelques chose que l’on ne pourra naturellement pas être faite. On a déjà proposé au ministère des sports un programme. Il tient sur trois phases en fonction de l’évolution de la pandémie. La dernière est phase globale où on reprendrait les entraînements. En cette période de pandémie, les judokas ne sont pas restés sans rien faire. On a organisé des challenges et travailler sur des exercices et travailler sur la technique”, indique le responsable fédéral.
REHABILITATION DES INFRASTRUCTURES POUR JOJ DAKAR 2022
«Les études techniques sont en train d’être finalisées», dixit M. Wade. En sa qualité de membre du comité d’organisation des JOJ de Dakar 2022, Babacar Wade est également revenu sur la réhabilitation des infrastructures. Il a précisé qu’en termes d’infrastructures, il faut savoir qu’il n’y a pas de nouvelles constructions spécifiques (en dehors du nouveau stade olympique) pour Dakar 2022. “Il y a des réhabilitations qui sont prévues, notamment pour Iba Mar Diop, pour la piscine olympique. Je pense que la procédure est en cours. Les études techniques sont en train d’être finalisées avec les équipes du CIO, les équipes en charge du projet. Je pense que sous peu on aura des informations précises sur le démarrage effectif des travaux de réhabilitation des différents sites, ainsi que les durées des travaux. Juste pour remarquer que pour ce qui est des réhabilitations, c’est Iba Mar Diop, la piscine olympique du tour de l’œuf et la caserne Samba Diery Diallo. Pour le club de tennis du parcours, il n y a pas de réhabilitation en vue parce que cela ne fait pas partie des sites qui sont retenus pour abriter Dakar 2022”.